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Idée n° 11) Réflexion sur l'une des causes premières de la crise actuelle.

 

 Il est de fait que le sens que nous donnons à ce que nous percevons est inextricablement lié à la structure de notre psychée dans ses trois composantes, inconscient collectif, personnel et social.

C'est à la suite de la lecture de Yung expliquant combien les démocraties populaires et les démocraties libérales sont la dissociation d'une réalité psychique commune que j'ai commencé à faire ce travail de mise en question de ce que peut être notre modernité et quelle différence il peut y avoir entre d'un coté la politique et de l'autre l'économie.

Cela fait suite, il est vrai, au développement de l'idée des "entités sociales" après que j'aie lu un texte dont le sujet était la théorie des "champs sociaux" de Pierre Bourdieu.

Les entités sociales sont les différentes composantes professionnelles, légales ou pas, structurant une société, chacune générant langages, discours, actions, gestuels,..., voir sexualités communes.

De plus, chacune de ces entité sociales ont des intérêts particuliers, spécifiques.

Les intérêts du scientifique seront différents, divergents, complémentaires de ceux du banquier, lui-même ayant des intérêts différents, divergents, complémentaires de l'entrepreneur (je ne parle pas là d'intérêt d'argent même si pour le banquier celui-ci est premier).

Nous pouvons nous apercevoir, en regardant l'histoire, qu'il y a progressivement distinction des professions, le professionnalisme des métiers, deux des premiers furent sûrement le sorcier-guérisseur et le chef.

Arrivé là de mes réflexions, j'en ai conclu qu'il est absurde de faire l'amalgame entre politique et économie parce que ce sont deux entités sociales en tous points dissemblables.

En plus cela me permets de donner une explication à la crise actuelle dont la cause en serait la suprématie d'une entité sociale sur toutes les autres, cela voulant dire qu'il doit y avoir un équilibre entre les différentes entités sociales.

Nous pouvons même nous demander si cet amalgame ne nous ferait pas régresser puisque il y a séparation, dans nos sociétés modernes, des divers professions: il serait improbable que, comme en 1870, à la guerre Prusso-Française, le chef de l'état, ici Napoléon III, prenne la tête d'une entreprise militaire.

Alors pourquoi ce qui est vrai dans ce cas là, contrôle de la force militaire par la puissance publique mais, aussi, indépendance de la deuxième vis-à-vis de la première, ne le serait-il pas en ce qui concerne la banque et la finance?

Et le communisme, était-il ou n'était-il pas soumis à la loi du marché?

Il est vrai que la loi du marché ne le concernait pas, mais comme c'était le pouvoir politique qui décidait de tout ce qui concernait l'économie, cet amalgame était tout autant, sinon plus, radical.

En fait ce sont les deux héros de la guerre froide, les U.S.A. et l'U.R.S.S. qui se sont effondrés en même temps sauf que pour le premier cela se fit de manière discrète et pour le second de façon retentissante.

L'économie politique était au centre de leur organisation.

Le problème en est aujourd'hui que nous confondons allègrement économie politique et politique économique, deux notions qui n'ont aucun rapport l'une l'autre, le premier est la domination du politique par la finance et les banques, le second est la domination des banques et de la finance par le politique.

Cela est dû pour une large partie de ce que la démocratie et le libéralisme économique ont émergé en même temps, le communisme qui a suivit n'est apparu qu'en réaction à la trop grande puissance des forces économiques mises en jeu à ce moment là.

Il y a eu, ainsi, concomitance entre l'émergence de la bourgeoisie et de la démocratie mais en vrai les deux ne sont pas tant liés que cela:

-La puissance bourgeoise, l'ordre marchand, s'est accrue en Europe quand les deux autres ordres, guerrier aristocratique et religieux, ont cessé de le mettre sous le boisseau, ayant eux-même perdu régulièrement de leurs puissances;

-La démocratie est apparu que quand il y eu suffisamment de gens qui surent lire, écrire et compter (Emmanuel Todd, "Après la démocratie").

En réalité la politique et l'économie sont deux mondes mentaux en tous points dissemblables, leurs intérêts sont différents voire divergents.

L'actuelle impasse destructrice majeur de l'économie politique vient de la sur-puissance présente de l'économie sur l'ensemble de la société et le vrai danger en est que ce monde politique a remis et remet toujours son pouvoir entre les mains de l'organisation économique, quelle que soit le type d'organisation de référence.

C'est donc, pour moi, la politique qui doit dominer, j'écris bien dominer, pour le moins, tout ce qui concerne la finance et la banque, pas le contraire.

Contrairement à l'économie politique, la politique économique, en effet, s'entend à ce que l'économie ne soit que l'un des multiples moyens d'actions pour mener une politique.

Pour cela, et au même titre que l'armée, la monnaie et tout ce qui en est liée se doit absolument d'être assujettie au monde politique, elle doit être et rester l'un des pouvoirs régaliens de l'état!

Évidemment, l'entreprise ne doit que très rarement (c'est à l'état de considérer les exceptions) être assujetti à la puissance publique hormis, bien sûr, le simple mais crucial respect de la loi bien que l'état soit, parfois, le plus à même de lui donner le dynamisme nécessaire ainsi que des orientations utiles, la protection des employés et ouvriers étant dévolu aux contre-pouvoirs syndicaux, les forces étatiques étant là pour éviter que l'un des deux partenaires n'aie la prévalence sur l'autre.

Les services publiques, tous les services publiques, autoroutes incluses, se doivent de sortir des processus concurrentiels au risque, sinon, de leur affaiblissement.
 
 
Pour finir, la raison de la nécessité de la démocratie c'est la complexité croissante de nos sociétés contemporaines qui fait qu'un pouvoir politique trop puissant, (comme celui-ci détient, en réalité, toutes les rênes d'actions sociales) n'agisse que pour l'intérêt des hommes et femmes qui le compose.

Il faut donc chasser, régulièrement, les personnes qui sont au pouvoir et les remplacer.

C'est en en arrivant là qu'une seule conclusion s'imposait à moi: il y a plus que nécessité à la démocratie en raison de la suprématie potentielle de la politique sur toute les autres entités sociales.

C'est ainsi que j'ai compris que notre démocratie, bien que se devant d'évoluer, était plus qu'une absolue nécessité dans nos complexes sociétés modernes.

THEURIC

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