Chaque époque fit apparaître les outils intellectuels nécessaires pour accompagner et donner sens aux nouveautés émergentes.
Qu'ils soient philosophiques, politiques, religieux, scientifiques, technologiques, économiques..., ces outils offrent, en plus d'un discernement du présent, les options évolutives charpentant les réflexions futurs.
Je suis souvent surpris par la vétusté de la majorité des concepts contemporains incapables de rendre compte des profondes métamorphoses actuelles.
Nous mutons! Cette mutation, amorcée depuis plus de 10 000 ans, en lien intangible avec l'agriculture et l'élevage, nous fait définitivement quitter les époques lithiques, temps des chasses et des cueillettes, de la simple naïveté tribale, pour entrer, sans retour, dans une nouveauté encore sans nom.
Combien de passions, de cris, d'amours et de tourments, combien d'esprits, d'études et d'inventions, combien de sottises, d'ignorances et de perversions menèrent, amenèrent, transmutèrent le monde.
En croissances continues et discontinues l'humanité arrive, enfin, au début de son histoire, de son ère. La roue, la métallurgie, les religions, l'agriculture, l'élevage, l'écriture..., la liste est longue de ces inventions qui apportèrent, chacun, sa contribution aux secrets développements de nos intellects.
Et nous en contemplons, là, la fin de son commencement!
Nous éveillâmes progressivement, en nous, les capacités d'actions et d'abstractions qui fondent notre essence profonde et y abandonnâmes, peut-être avec regret, une infantile innocence en une perte fertile et incontournable comme l'adolescence éveille, en l'humain, l'adulte, en une perte définitive de ses puérils fondements.
Certes, aujourd'hui, sommes nous sûrement face aux périls les plus grands que notre espèce ait à affronter, or, ce n'est pas en ressassant éternellement nos lointaines antiennes, ces nécessités passée, tant utiles et bénéfiques à nos si barbares ancêtres, mais inadaptées aux réalités contemporaines, incapables de rendre compte des circonstances présentes, à l'image , entre autre, des religions ou de la grande part des idéologies politiques ou économique..., que nous comprendrons et nous nous adapterons à ces vicissitudes. J'en appelle donc à une évolution, une mutation de la pensée, à un saut qualitatif et quantitatif de notre représentation du monde!
C'est pourquoi j'en appelle à une nouvelle renaissance !
Nous délaissons, donc, la sécurité des temps anciens.
Ce n'est pas tant que tous les ordres du passé s'abolissent, viennent s'y juxtaposer nombre d'innovations en une complexité jamais atteinte.
Ces nouvelles dispositions, nouveaux discernements, nouvelles contraintes et libertés, nouvelles capacités de réflexions, d'actions, nouvelles relations à soi, aux autres, au monde, de fait, nous mènent à de nouvelles aptitudes.
Plus encore, nous sommes au-devant d'un changement, d'un intense chamboulement dont le cœur se trouve, dans l’immédiat, au-dedans de ce saut technologique que sont les outils de l'information, aboutissement provisoire de ces cinq bons siècles d'évolutions occidentales appelés renaissance suivit de la révolution industriel, cela faisant suite aux dix à vingt millénaires d'évolution humaine que furent notre histoire depuis que s'amorça le néolithique, voire des quasi deux cent mille ans qui nous séparent de l'apparition du premier Homo Sapiens, si ce n'est des près de deux à trois millions d'années qui virent paraître l'originel représentant du genre Homo, chamboulement, donc, qui, vaille que vaille, se fît dans chaque recoin de notre planète où notre humanité pu s’installer.
Cette révolution atteint, aujourd'hui, le point critique d'une crise majeur non pas en raison d'une présupposée perversité de notre intelligence si humaine mais parce que notre psyché, notre esprit qui s'est, pour un large essentiel, bâti lors de ces centaines de milliers d'années faites de chasses et de cueillettes, s'est vu, ensuite, incomplètement éveillé, élevé, muri par la quinzaine de millénaires que fut le néolithique.
Le chamboulement que fut l’émergence de cette chose inouï que peut-être l'esprit de notre race au sein de la nature est possiblement égale à ce que put être l'apparition des premières bactéries productrices d'oxygène, premier champignon xylophage ou du carnivore initial, c'est à dire que, comme à ces époques reculées où l'apparition de tels êtres dû produire, sur le vivant du moment, de grands ébranlements, nos capacités ne peuvent pas, dès maintenant, ne pas occasionner d'intenses convulsions sur les écosystèmes.
Aujourd'hui, nous sommes à l'ère d'une fantastique accélération de ce processus, la pollution vient, justement, de ce que nous restons principalement sur les fondements des XIX° et première moité du XX° siècle et que nos modes de penser n'ont que peu évolués depuis la fin du paléolithique.
Pour les mêmes raisons, nos sociétés subissent commotions, troubles et convulsions venant de forces antagonistes qui nous secouent, la principale étant, en Occident (Japon compris), une infinie faim en une modernité redoublée contrée par une considérable fatigue de vivre l'histoire et d'un obscurantisme obtus et sot dont le lucre d'argent, ses thuriféraires néolibéraux et les adeptes aux délirantes ivresses religieuses n'en sont que les pauvres et dangereux représentants caricaturaux et outranciers.
Les pays dits émergents (expression ô combien méprisante) subissent, eux, ce que nos aïeux subirent il y a plus d'un siècle : une industrialisation prodigieusement rapide doublée d'une montée en puissance de la formation de tout ce qui fait les hautes études : ingénieries, sciences, hautes administrations, etc... .