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Idée n°) 14: Le retour à un tournant historique inachevé: réflexions sur la relation entre l'Europe et l'Afrique (et léger détour d'une approche du racisme).

Dans mon texte précédent j'analysais les dynamismes en œuvre dans les relations établies entre différents pays ou régions du monde en montrant qu'il était possible, même de façon limitée, de percevoir les évolutions plausible, possibles, voire probables des relations géostratégique entre ces dits pays et régions en y recherchant des similitudes avec des situations passées similaires.

Auparavant, c'est le processus de rétrogression que j'avais soumis à votre appréciation en y faisant une relative erreur, l'aphorisme; "l'étrange attraction des peuples pour leur inconscient social" n'y était que peu justifié.

Je propose, dans ce texte, d'explorer un autre mécanisme historique qui, là, rendra cette maxime pleinement effective, "le retour à un tournant historique inachevé".

Semblable à la rétrogression, c'est là encore un processus de "retour en arrière" collectif, mais autant la rétrogression sociale mettait en avant des mécanismes internes à un pays, une nation, une société donnée (c'est pourquoi je pense possible, voire probable une scission au moins momentanée des États-Unis-d'Amérique, que cela passe par une nouvelle guerre sécessionniste ou bien de façon plus paisible), autant le retour à un tournant historique inachevé se penche, ici, sur des relations de subordinations ou de conflits préalablement établis entre divers peuples, pays, états et/ou région du monde, relations qui, pour des raisons variées, n'ont pas pu se conduire jusqu'à leur terme, ce qui conduit à une frustration, un inassouvissement inconscient des peuples.

Un bel exemple passé en est les deux guerres mondiales en Europe.

L'achèvement du premier conflit mondial, à l'est comme à l'ouest, d'une certaine façon, tourna court: certes, l'Allemagne fut vaincu mais, à l'est, la révolution bolchevik empêcha l'Allemagne/Autriche-Hongrie ou la Russie de se déterminer en tant que vainqueurs ou défaits et à l'ouest, que ce soit sur le front français ou italien, l'Allemagne/Autriche-Hongrie, bien que battues, n'ont jamais eu leur territoire envahi, ce n'est qu'après leur défaite que de manière limité l'Allemagne eut à subir une occupation (située dans la Ruhr, soit un bon tiers ouest de l'Allemagne), comme en effet cette défaite allemande et austro-hongroise ne fut dû qu'à leur épuisement, la frustration ressentie par les vaincus fut intense parce qu'ils ne se sentaient pas réellement vaincus et encore moins vainqueurs.

Ce tournant historique inachevé aurait pu se régler par d'autres biais, économique par exemple, mais 1929 sonna le glas de cette possibilité et l'avènement d'Hitler en détermina la suite, la guerre qui s'en suivit, la deuxième mondiale, avait en partie pour cause cette frustration plus ou moins inconsciente, surtout de la part de l'Allemagne, d'avoir été vaincu sans en avoir le sentiment véritable de l'avoir été, d'où l'impression d'injustice que ressentaient les allemands de cette période.

Cette même théorie me fait présagé que les pays qui, jusqu'en 1918, composaient ce qui était alors l'empire Austro-hongrois ne "profitent" de la construction européenne et du risque de son prochain démantèlement pour se réunifier de nouveau, sous une forme, bien sûr, différente, sous l'égide d'un pays germanique, l'Allemagne, en remplacement de l'Autriche, c'est pourquoi je ne serais pas étonné d'une partition entre l'Europe de l'ouest et celle de l'est, partition qui ne serait pas sans rappeler celle de la guerre froide.

La guerre d'Indochine puis celle menée par les américains au Vietnam est du même ordre, la défaite française fut surtout politique, la bataille de Dien Bien Phu n'était pas en soit une défaite française déterminante et je postule qu'inconsciemment, pour les vietnamiens, obtenir leur indépendance après toutes ces décennies de domination coloniale française après un si (relatif) petit succès généra, également une frustration, tout le monde connait la suite, guerre du Vietnam, envoi massif des troupes américaines, progressives dégradations de la situation de l'Oncle Sam, évacuation de leurs troupes puis, pour finir, victoire du nord Vietnam sur le sud, dès lors achèvement de ce processus historique.

Venons en au titre de ce texte.

La décolonisation de l'Afrique Subsaharienne n'est pas survenu grâce à la détermination des africains ou des européens, France, Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie, Belgique, (le Portugal, l'Angola et le Mozambique sont à part puisque ces deux derniers pays se sont libérés après de longues luttes)  (encore une fois je ne porte pas de jugement de valeur, je ne suis pas quelqu'un pour qui la colonisation fut un bienfait, ni un méfait d'ailleurs, c'est le trait de l'histoire d'un empire, ici européen, qui s'est fait sur le dos de plus faibles, cela se rajoutant à un racisme à l'encontre les noirs parce qu'ils représentent, pour les peuples non noirs, le rejet inconscient de leurs pulsions, lié au sentiment de saleté, un complexe d'infériorité dû à ces pulsions auto-destructrices, surmonté par un complexe de supériorité, représenté par l'archétypal sentiment donné par une couleur de peau paraissant originel, celle de la préhistoire la plus ancienne, le racisme est donc la projection, sur un autre différent, de sa propre détestation d'une partie de soi, celle la plus sauvage, l'anti-judaïsme est de même ordre, mais en son inverse en ce sens où le juif représente la modernité, la culture et la pulsion réprimée puisque c'est la culture et la modernité qui réprime la pulsion, quand un noir est cultivé la situation est pire encore puisqu'elle conjugue dans le même temps les processus de rejet du noir et du juif.

C'est donc, dans tout processus de racisme, la haine de ses propres pulsions qui génère la pulsion de haine projeté sur l'autre mais comme est reconnu dans cet  autre soi-même, le soi-même dans le Noirs et le juifs ainsi que tous ceux qui sont différents, renvoient aussi la crainte de perdre son identité par la peur contradictoire qu'ils représentent d'un retour à des temps archaïques, redevenir sauvage par les pulsions haineuses et destructrice que leur contactes génèrent en raison de ce complexe d'infériorité.

Mais n'oublions pas, noirs, juifs et autres peuvent aussi être raciste, et oserais-je le dire, ont le droit d'être racistes, parce que considérer les noirs, juifs et autres comme naturellement non racistes c'est déjà du racisme: nous sommes tous fait de la même pâte!

Quand cette pulsion de haine devient destructrice elle devient obligatoirement et logiquement autodestructrice: tout projet de destruction provient de la fascination qu'exerce sa propre annihilation).

Pourquoi j'affirme cela au sujet de la décolonisation?

(hou, comme le sujet est difficile, soyons diplomate sinon je serais traité de raciste, sauf que peu de gens comprennent que le racisme et, parfois, son contraire, l'anti-racisme, peuvent être de même nature, si je hais cette partie de moi mais que mon surmoi me l'interdit, une manière élégante de se tirer de ce mauvais pas c'est de lutter contre le racisme, haïr le raciste permet de haïr cette même partie de moi mais à bon compte.

Le non-raciste lui, comme ce mot l'indique, n'est pas raciste et est majoritaire chez les anti-racistes, la différence se trouve dans le discourt, de dire quelqu'un raciste parce qu'il décrit le fonctionnement social d'un peuple autre que le sien, comme le fait monsieur Emmanuel Todd au sujet des allemands, est imbécile, affirmer en revanche l'infériorité d'un peuple par rapport au sien ou comparer une femme avec un singe c'est du racisme, ainsi pouvons-nous être un parfait crétin mais cultivé.

Au sujet des musulmans et aussi des arabes, des turques ou de tout autre gens aux origines divers le problème reste semblable hormis le fait que cette crainte fantasmé en un retour  à des temps passés se base sur des périodes moins anciennes, ce n'est pas le retour à des temps préhistoriques mais moyenâgeux et la détestation que certains musulmans ont pour l'Occident provient de la crainte qui est leur de perdre leur âme dans la modernité.

Ce discourt dédouane-t-il ceux qui se pense supérieur à ceux qui sont autres qu'eux, racistes, donc?

En fait, le racisme est la réaction la plus primaire qu'il soit, et c'est la réaction de gens primaire que de rejeter toutes ses fautes et son mal-être sur un autre surtout si il est faible ou donne ce sentiment.

En revanche, ce n'est pas du racisme de considérer que dans un pays à la situation économique critique comme l'est la France, l'immigration doit être étroitement encadrée et réservée exclusivement aux réfugiés politiques et interdite aux réfugiés économiques.

Parce que tout le monde sait très bien au plus profond de son inconscient que nous sommes tous égaux de fait, mais un ensemble de contraintes sociétales nous assujettissent, telle que celle qui est d'évaluer le poids hiérarchique de son vis à vis, surtout des inconnus, mais pas seulement, et cet assujettissement fait de tel sorte, parce qu'ils ne sont pas compris, que nous ne pouvons pas faire autrement que de projeter sur l'autre ses propres angoisses.

Quand au F.N. et à sa présidente, ils sont entrés dans un processus autodestructeur pour les raisons que j'ai évoqué plus haut par des mécanismes que j'ai étudié précédemment.

Ceci dit, je reviens à notre conversation d'origine.)

Je disais donc que la décolonisation n'était pas survenue en raison de la détermination des pays d'Afrique Subsaharienne mais grâce à la guerre froide et de l'obligation faite aux européens par les U.S.A. et l'U.R.S.S. de se défaire de leurs colonies.

Là, la frustration fut dantesque puisque ces pays ne se sont pas libérés en raison de leur puissance (comme le Vietnam) mais  parce que les européens en ont été obligés par plus puissants qu'eux, ces peuples, déjà considérés comme immatures par leurs colonisateurs, furent doublement infantilisés par les américains et les russes puisque ne leur a été reconnu ni leurs capacités de négociateur, ni leurs capacités de combattant.

L'Europe aussi fut frustrée parce que leurs colonies ne se sont pas battus contre eux ni même n'ont négocié avec eux ce qui pourrait sembler un paradoxe, mais se battre contre des colonisés ou négocier avec eux veut dire se retrouver dans une situation d'égalité dans les relations ainsi établies ce qui permet de calmer, un tant soit peu, les angoisses, même si ces relations furent celles du sang, relations d'égalités qui commencèrent à se forger peu de temps avant cette décolonisation et qui n'aboutirent à rien pour les raisons montrées plus haut.

Ainsi comprenons-nous mieux autant les conflits perpétuels en Afrique venant d'un déplacement de cette agressivité en auto-agressivité provenant de cette frustration, du retour du racisme en Europe, les roms prenant là la place des noirs, là où il y en a peu, pour les mêmes raisons, en France l'équipe de Sarkozy n'ayant fait qu'appuyer sur le bouton roms/noir.

Nous comprenons mieux, aussi, c'est là où je voulais en venir, ce retour de l'armée française en Afrique Subsaharienne qui n'en est, je le pense, qu'à ses débuts et nous verrons bientôt d'autres pays européens se joindre à ces troupes.

Ce retour à un tournant historique inachevé met ainsi le doigt sur les mécanismes en cours en Europe comme en Afrique qui ne purent se mettre en place qu'une fois l'effondrement des soviétiques et celui, bientôt, des États-Unis fut patent, que cela soit conscient ou pas.

C'est la même théorie qui me fait dire un risque important de conflits en Amérique du Sud si les divers guerres qui ont traversées ce continent au siècle dernier se révèlent, également, d'ordre de l'inachevé en raison des interventions continuelles de leur puissant voisin.

Nous pouvons dater le début de faiblesse irréversible des U.S.A. en regardant à quelle décennie les premiers pays d'Amérique du Sud ont pris leur destin en main et désigné leurs dirigeant à l'encontre des désidératas des américains, 1983 pour l'Argentine, à mettre en parallèle de l'arrivé au pouvoir de monsieur Mikhail Gorbatchev en Union-Soviétique, 1985.


THEURIC

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