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idée n° 7): Les dualités complexes: l'économisme dogmatique.

(Texte publié le 2 Avril 2012, imprécis et bâclé, réécrit et largement remanié ce jour.)

Il est dans la nature maints exemples de relations duales, que ce soit dans le monde de l'énergie, plus, moins pour la charge électrique, chaud, froid pour la température (relatif à une moyenne), dans le monde des particules, l'atome composé d'un noyau positif et d'électrons négatifs, dans le monde du vivant, mâle et femelle pour la reproduction, végétaux, herbivores puis herbivores, carnivores pour la prédation au sein des animaux supérieurs, le lichen, cette symbiose entre un champignon et une algue en exemple d'un lien symbiotique, la tique et son hôte en exemple de parasitisme... .

Mais bien entendu, quelque soit les divers échelles, et natures de notre univers, l'entrelacement des relations entre les différentes parties le composant est ô combien plus complexe que de simples dualités, mais peut-être pourrions-nous nous demander si ces relations duales ne seraient pas la plus petite dimension inter-relationnelle entre deux composantes de la nature, une unité inter-relationnelle?

Nous retrouvons de même types d'unités dans les sociétés humaines, notamment la représentation opposée et duale d'un même dogme ordinairement en constante confrontation.

J'émets l'idée que, bien avant la guerre froide, une idéologie s'est progressivement développée en Europe puis dans le monde, mettant au-dessus de toute autre représentation sociale l'économie sous les deux formalismes que furent le libéralisme économique et le communisme et, ce, sous des formes variées et changeantes suivant les époques et les pays: l'économisme dogmatique.

La deuxième idée émise est que cet économisme dogmatique n'est en rien lié à la manière de gouvernance qu'est la démocratie mais, bien qu'ils aient cru en concomitance, sont d'essence dissemblable puisque le premier est d'une considération purement économique et la seconde une façon autant de régenter une société que de réguler l'ensemble des rapports de forces sociales et politiques.

Notre malheur d'aujourd'hui vient de ce que dès le XIX° siècle et peut-être avant la puissance d'argent (la bourgeoisie d'alors, devenant plus tard le capitalisme et pour ensuite, ce jour, se transformer, un petit peu avant la chute de l'U.R.S.S., en néolibéralisme) et son idéologie encore balbutiante d'économie libérale que nous pouvons nommer l'économisme de droite a commencé à prendre de l'ascendance et de l’influence sur les autres corps sociaux en en appauvrissant les strates les plus fragiles des sociétés, le prolétariat, et entrainer certains gouvernements à la colonisation (bien que les causes de cette colonisation soit sûrement plus complexe que cela), ce qui, en réaction, à fait émergé un économisme de gauche sous la forme, d'abord du socialisme puis, à son extrême, du communisme.

La démocratie libérale aux États-Unis, le communisme en U.R.S.S. se sont développés, le premier dès la fin du XVIII° siècle, 1776, lors de la fin sa guerre d'indépendance contre les Anglais (advenue en raison du refus de taxes), le second en 1917 et la révolution bolchevik, c'est, dès 1946, la froide confrontation de ces deux bloques qui a cristallisé cette scission duale et tendue qui s'est étendue à l'ensemble de la planète.

Après la fin de la seconde guerre mondiale et le début de la guerre froide s'est construit, en Europe de l'ouest, la sociale-démocratie, dans une tentative d'harmoniser le capitalisme en piochant dans ces deux puissances antagonistes les éléments les plus efficaces.

Elle a  ainsi émergé sous des formes multiples suivant les sociétés et n'a pu être que différente suivant les nations, qu'ils soient pays nordiques, germaniques ou latins.

Ce fut pendant la même période que la Communauté-Européenne se construisit sous l'ascendance progressive des États-Unis-d'Amérique.

En cette période nous avions donc trois types de démocraties, libérale, populaire et, en leur centre, sociale.

(Les extrémismes de droite qui furent au centre de la deuxième guerre mondiale, nazisme et fascisme ainsi que le pétainisme, ne furent que la tentative psychopathique et meurtrière de replacer la société allemande et italienne ainsi que française dans son état originel, d'où l'aversion de ses fanatiques pour les démocraties, quelles qu'elles soient.)

Mais, et je le répète, ce terme de démocratie était déjà pour partie usurpé puisque ces trois gouvernances, même si personne n'en avait conscience, étaient pour l'essentiel sous la gouverne de la doctrine de l'économisme, c'est de cela que des hommes tel que De Gaulle voulaient nous prévenir dans les années soixante, la politique devenant avec le temps subsidiaire, la dépendance de l'Union-Européenne à l'asservissement américain ne faisant que s'accroitre et s'étendre pour aujourd'hui être devenu une colonie en déshérence de comprendre la prochaine disparition de son maître.

La raison pour laquelle je parle ainsi de dualité complexe vient de ce que cette dualité qu'a représenté la confrontation est/ouest lors de la guerre froide, et même avant, ne s'est pas faite au travers de seulement deux forces antagonistes mais, au contraire, que cette opposition s'est établie dans un complexe rapport de force où, mis à part les deux belligérants principaux et dans une moindre mesure leur peuple, chaque pays, chaque société, chaque individu, même, définissaient un entre-deux composite souvent enchevêtré et parfois réagissaient par un rejet plus ou moins formel sur des bases archaïques, c'est cet ensemble idéologique que j'appelle "l'économisme dogmatique".

Maintenant que nous avons vu, en bousculant quelque peu les conceptions préétablies de ce que chacun d'entre nous pouvions avoir de ces trois types de sociétés, que démocratie libérale, populaire et sociale sont de même ordre, voyons maintenant pourquoi, dès les années 1980, la folie néolibérale, sous toutes ses formes, s'est emparée autant des sociétés que des esprits.

Pour cela je me dois, là encore, de renverser les notions usuelles telles qu'elles nous le sont démontrées continuellement: mon avis est que les U.S.A. se sont effondrés en même temps que l'U.R.S.S. mais pas de la même façon!

Le début du basculement qui allait conduire irrémédiablement au futur désastre de l'économie mondiale ne se situe pas au début des années 90  mais bien 80 et si Madame Thatcher, Premier Ministre d'Angleterre et Monsieur Reagan, Président des États-Unis-d'Amérique prirent tous deux les décisions de libéralisation boursière qui furent aux origines de la bientôt débâcle économique, ce fut bien en raison de la lente dégradation d'alors de ces deux pays.

Le reste de l'Europe, aussi, en connaissait déjà les prémisses, il m'était arrivé, dès la fin des années 70, de rencontrer un entrepreneur en confection désirant, dès cette époque, de faire fabriquer sa lingerie de l'autre coté de la Méditerranée.

De fait, c'était en réponse à la déchéance économique de l'Occident que tout cela fut décidé, dans le souci de maintenir notre dynamisme, en France, il en est de même sauf que ces décisions furent d'un autre ordre, plus étatique, ce fut le "programme commun de la gauche" mis en place lors de l'élection de Monsieur François Mitterrand et dont le plan consistait en une relance de l'économie par la consommation, ce qui devait faire repartir les entreprises de la nation, d'où l'embauche d'employés dans les services publiques et autres entreprises d'état, ce qui devait naturellement s'accompagner de la nationalisation des banques puisque il n'était plus possible, depuis 1973, d'emprunter à la banque de France, l'état empruntait donc directement aux banques.

Ce fut un échec parce qu'il aurait fallu fermer les frontières pour permettre à nos marchandises d'être compétitives, au moins dans le pays et alors, adieu l'Europe (du-moins est-ce ce que j'ai déduit des différentes informations que j'ai pu glaner).

Ensuite, le gouvernement Mitterrand fit, à l'époque, ce que les allemands firent quelque vingt ans plus tard: une dévaluation compétitive en faisant baisser les salaires et les prestations sociales pour retrouver une compétitivité à l'exportation.

Seul problème, et de taille, qui rare est soulevé et peut être formulé d'une phrase: il est toujours possible de trouver plus compétitif quelque part.

En effet, nous aurons beau faire baisser salaires, prestations sociale, administrations publiques et n'importe quoi d'autre, appauvrir des légions d'habitants, ruiner les commerces de centre ville, diminuer drastiquement le nombre de militaires, de policiers, de médecins, de postiers, de professeurs, de scientifiques il sera toujours possible, facile, même, de trouver un pays, quelque part, où une paye de moins du dixième du S.M.I.C. sera considéré comme considérable.

Ce qui engendre un deuxième problème là encore résumé simplement: ensuite, qui va acheter?

Aujourd'hui nous en sommes là, une économie saine est celle où tout le monde peu acheter parce que gagnant suffisamment, si le chômage monte et que les salaires descendent, les gens achètent de moins en moins, donc les usines ferment pour ouvrir ailleurs, là où les salaires sont au plus bas, pour vendre cette marchandise là où les usines ont fermé et les salaires baissé, donc il faut encore baisser les prix, donc déménager les usines dans des pays encore plus pauvre, etc...etc...etc... .

Les américains avaient, depuis trente ans, trouvé le truc, eux qui, bien avant nous, s'étaient, petit à petit, débarrassé de leurs usines (sauf militaires): faire des crédits, à tous et pour tous, d'abord pour ceux qui travaillaient et avaient quelques fonds en banque, puis, au début de ce siècle, à toutes les classes de richesse, appuyés sur le prix de l'immobilier qui, là-bas, ne cessait de grimper, maisons que chacun achetait et mettait en hypothèque, avec des histoires de taux de base du crédits au plus bas (je vous laisse vous renseigner la-dessus), comme est pris en compte, dans le P.I.B., qui représente, paraît-il, la richesse, l'achat de bien de consommation même importé autant que les productions et ventes des entreprises même en disparition, tout allait bien, il nous était dit que l'U.S. était riche surtout que le dollar en tant que monnaie de change ultime pouvait permettre à l'Oncle Sam d'acheter ses marchandises et ses guerres à crédit, ce pays ne produit plus rien mais achetait à crédit et ce depuis les années 80, de plus en plus, comme les anglais et après chaque crise la folie du crédit augmentait encore jusqu'en 2008.

Badaboum, le prix des maisons commença à chuter et nous avec.

Ce bref résumé pour vous expliquer que maintenant tous les décideurs, sauf les imbéciles et ils sont nombreux, comprennent que nous sommes au bord du gouffre parce que, pour soutenir les banques, il a fallu que tous les pays mettent les milliard sur la table (paraît même que les cartels de la drogue en firent autant) mais milliard qui ne valent rien puisque les pays occidentaux n'ont quasiment plus d'usine et que l'usine est la réelle valeur d'un pays (quand il vend les marchandises d'abord chez lui) et que, maintenant, arrêter le robinet à dollar, livre, yen, euro et d'autres ferait véritablement exploser toutes les bulles spéculatives existantes à l'échelle mondiale, surtout que de nouvelles apparaissent.

C'est pourquoi nous sommes ponctionnés, pour empêcher la machine de périr, il faut rembourser encore et encore, nourrir la bête sinon elle meurt.

Et là c'est le troisième problème, incontournable: la bête mourra, bientôt, d'une indigestion de dettes!

Mais pourquoi ai-je dit plus haut que les U.S.A. se sont effondrés en même temps que l'U.R.S.S.?

Parce que leur effondrement a pris la forme de la dette, de toutes leurs dettes, colossales et qu'ils nous y ont entrainé, yen, livre sterling, euro et d'autres, nous ployons tous sous des tombereaux de dettes.

En 1991 les U.S.A. en étaient déjà pourri, aujourd'hui c'est la gangrène et ils en ont infecté l'ensemble des pays, qui soit sont endettés, soit fabrique des produits qu'ils ne peuvent que de moins en moins vendre à qui que ce soit à bon prix et un jour, ne vendrons plus à personne.

U.R.S.S., U.S.A., tous deux se sont ruinés à force de forger des armes toujours plus puissantes ainsi que de vouloir prendre l'ascendant sur l'autre, le premier en ponctionnant son pays et ceux sous sa domination, le second en générant une chaîne de montagne de dette, tout le monde à cru que les américains avaient vaincu par K.O., c'était faux, ils étaient tout simplement dopés à la dette.

Je finirais par une remarque, un outil intellectuel sert, entre autre, à définir l'événement, dès que s'amorce une nouvelle découverte fondamentale, c'est le regard porté sur l'événement qui évolue, de plus, ce regard évoluant est plus à même de porter plus loin, de mieux comprendre ce qui suivra, d'avoir une portée prédictive plus efficace.

Mais ces nouveaux outils portent en eux-mêmes un risque, celui de marginaliser celui qui l'utilise et/ou qui en fait la recherche.

Ce risque, ne serait-il temps que nous le prenions, en fin de compte, que risquons-nous?

 


   

 THEURIC

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