Je me disais qu'il me faudrait bien aborder la question des services publics en réseau.
Ce thème d'actualité ne peut plus être du ressort idéologique parce que devenu, en raison de la complexification croissante de nos sociétés, d'essence socialement mécanique, c'est à dire d'une logique interne à nos sociétés en raison de cette complexification croissante.
Il est, par exemple, impératif que tous, jusqu'aux plus pauvres, nous puissions voyager à un prix abordable, que ce soit par nos autoroutes, les métros, les bus, les tramways et la S.N.C.F., en raison de ce que nous ne pouvons plus vivre en autarcie, ne serait-ce que pour aller travailler et acheter de quoi manger.
La question de l'existence des frontières, je l'analyserais plus tard, mais elle est, en réalité, centrale.
Et celle-ci est inextricablement liée à notre double et bientôt triple domination, par l'Union-Européenne, d'essence totalitaire, de l'empire U.S., en situation avancée de dépérissement et de déclin, et d'une Allemagne, étoile montante de l'U.E., ne comprenant pas que si elle se débarrasse de l'euro elle détruira inéluctablement l'union.
Ce phénomène a un nom: la mondialisation, qui serait le parangon de modernité.
Or, cette globalisation, autre nom de la mondialisation, comprend deux processus diamétralement opposés:
_Une mondialité intellectuelle, et donc également technique, technologique, scientifique, philosophique, religieuse, politique et j'en passe..., à l'image de celle qui se construisit en Europe du moyen-âge jusqu'à la moitié du XX° siècle, qui fait qu'aujourd'hui un mathématicien chinois et français, par exemple, trouveront facilement plus à se raconter que chacun d'entre-eux d'avec l'un de leur concitoyen;
_Une idéologie conservatrice mondialiste économico-politique, dite néolibérale, dont le socle doctrinal a plus de deux siècles d'âge, aux origines bourgeoises, soit d'une pensée marchande antérieur même à la période médiévale, voire antique, dont le vecteur majeur contemporain fut l'empire ultime qu'ont été les États-Unis-d'Amérique, faisant suite à ceux européens.
Autant le premier est, en effet, progressiste dans le sens où cet échange continuel est l'un des multiples gages que les sociétés humaines vont dans le développement d'elles-mêmes.
Autant le second, lui, est la tentative malheureuse d'un petit groupe de personnes, les oligarques et leurs serviteurs, de conserver et faire croitre un pouvoir, ici monétaire, qui, du fait de leurs errements provenant de leur médiocrité structurelle, ne pourra que se perdre, quoi qu'ils décident et fassent.
La privatisation, entre-autre, des services publics, dont ceux en réseaux, n'étant que l'une de ces multiples tentatives de conservation de ce pouvoir par une transformation accrue de la richesse réelle des nation en masse monétaire.
Ce qui, indirectement, ne pourra qu'appauvrir encore plus les peuples et, donc, de détruire encore plus le tissu industriel mondial, cause véritable de la faillite généralisée en cours.
Ce que je veux montrer là c'est qu'en effet, et comme déjà dit ailleurs, tout se tient.
Alors, quand bien même je vais vous montrer que privatiser un service public est une pure foutaise logique, politique et économique, cette idée absurde n'est que l'un des multiples exemples, criant il est vrai, de l'incompétence et de l'inconséquence formelle de ceux qui ont la charge des nations et de leur économie.
De leur médiocrité (ce que je ne cesserais de répéter jusqu'à plus soif).
Par nature, une entreprise doit faire des bénéfices, il ne peut en être autrement, sinon c'est la faillite, d'autant plus que les grandes entreprises tendent à en verser une part de plus en plus importante aux acteurs boursiers.
De plus, pour le bon fonctionnement de nos sociétés complexes, l'élimination et le retraitement des ordures, la fourniture en énergie, en eau, ainsi que de son évacuation devenue sale, la bonne marche des communications, rails, routes, courriers, télécommunications, un service de santé, une instruction publique, un système judiciaire, une police, une armée, une banque centrale et sa gestion du monétaire, et une administration efficace sont tous nécessaires pour le pays et l'ensemble de la population.
Tous ont deux particularités, ils ne dégagent aucune plus-value et tendent à un coût d'usage important.
La plus-value étant le gain dégagée par une entreprise quand, d'une matière brut, en sort le produit fini, ou, en-deça, un produit semi-fini, c'est elle qui génèrera le bénéfice de l'entreprise.
Nous pouvons considérer la même chose en ce qui concerne les matières premières, agricole et minier, énergie comprise, qui, de la plante ou l'animal, tout autant de l'extraction, du pétrole ou du fer par exemple, ont tous besoin qu'un travail productif soit effectué, puis qu'à la mise vente une plus-value en soit dégagé.
Entre la terre d'un coté, le blé, le poulet, le pétrole, le fer de l'autre, une plus-value ne peut que s'être développée.
C'est cette plus-value qui, de proche en proche, permet, de la nation (le peuple) au pays, du pays à l'état, à ce que la société, vaille que vaille, fonctionne au mieux.
C'est pourquoi l'appauvrissement de l'Occident provient essentiellement de la fuite des usines et fabriques de ses régions et de l'accaparement de cette plus-value par l'oligarchie financière (bien qu'il soit à remarquer que, dorénavant, ce sont toutes les plus-values de toutes les entreprises mondiales qui s'en voient spoliées par cette oligarchie mondialisée).
Les quatre derniers de cette liste, police, armée, banque centrale et sa gestion du fait monétaire et administrations sont ou devraient ressortir du seul pouvoir régalien de tout état, si cela n'est pas, alors la société peut être considérée comme étant gravement viciée, sûrement par une domination oligarchique.
Celui qui précède, le pouvoir judiciaire, fait parti, avec celui exécutif et législatif, de ces trois pouvoirs qui se devraient d'être indépendants les uns des autres, l'inverse montrerait une tendance totalitaire de l'état, ce qui, vous le remarquerez, est le cas en France.
Un service public de santé efficace est d'une obligation majeur, toute faiblesse faciliterait l'apparition d'épidémie et de pandémie en raison de la fragilisation de la population.
De plus et c'est le plus important, cet affaiblissement ne peut que mettre les sociétés modernes à un niveau infiniment plus bas que les sociétés dites premières, et même de celles antérieurs, des plus primitives, qui toutes soignent et soignaient, d'une manière ou d'une autre, le moindre de ses citoyens.
Même les femelles chimpanzés apprennent à leur petits le petit nombre de traitement qu'elles connaissent, pour se débarrasser des vers intestinaux par exemple.
C'est pourquoi un service de santé efficace dédié à tous les habitants du pays est une évidence morale archétypale que seuls des malades mentaux pourraient remettre en question, et là, mes mots sont pesés à leur juste dimension.
Ou alors que l'on laisse les plus pauvres crever, mais en ce cas, foin d'hypocrisie, que cela soit affirmé et assumé: l'argent est plus important que la vie de nos semblables.
Vous remarquerez que celui des États-Unis-d'Amérique est pour l'essentiel privé et que, de plus, il n'y existe pas ou peu de sécurité sociale mais des assurances santé privées, ce que nos maîtres voudraient voir à l’œuvre en France, ainsi, qu'une grande part des étasuniens ne peuvent être soignés ou se ruinent pour tenter d'être guéri n'y pose aucun cas de conscience.
C'est en cela qu'il est possible d'affirmer que les États-Unis-d'Amérique est un pays anthropologiquement malade.
Une instruction publique efficiente est, comme la précédente, une évidence à l'heur de nos sociétés devenues si complexes.
Est définitivement fini, à de rares exceptions près, le temps ou les anciens apprenaient aux plus jeunes l'agriculture, la menuiserie ou l'art de la guerre..., et ne savoir que lire, écrire, compter n'est plus suffisant pour chacun d'entre-nous.
Tous les porteurs de mémoire, l'informatique et internet, même si nous risquons fort de nous en retrouver en panne lorsque le système économique globalisé s'effondrera, mais aussi le livre et l'archivage papier, nous dégageant de devoir tout mémoriser, il est désormais de la plus absolue nécessité que tous aient une culture large et étendue.
Tout autant que d'apprendre à penser par soi-même.
D'où l'exigence à ce que l'instruction des enfants, des jeunes, mais aussi des adultes, soit placée hors de tout champ doctrinal, soit laïc dans son sens le plus large, ni régenté par une religion, ni par une idéologie politique, ce qu'est le néolibéralisme, ni par quoi que ce soit d'autre que la connaissance et le savoir.
C'est pourquoi une éducation part trop spécialisée ne peut que générer de futurs crétins-savants ne sachant pas faire à terme, hors du domaine appris, de distinctions entre la réalité et l'irréalité.
Instrumentaliser les jeunes pour les déterminer à un métier est une horreur sociétale, une erreur politique et le résumé des faiblesses conceptuelles de nos élites et édiles.
Mais comment voulez-vous que des médiocres puissent concevoir quoi que ce soit hors de leur petit champ d'idéalisme béat?
Les quatre restants, les services publics en réseau, sont: l'évacuation des déchets et leur traitement, la fourniture & l'évacuation de l'eau, l'énergie fournie par fil, électricité, ou tuyauterie, gaz, les communications, routier, rail, courrier et télécommunications sont devenus nécessaire à chacun d'entre-nous pour le bon fonctionnement des pays (les transports maritimes et aériens pourraient peut-être être mis à part, cela demandant réflexions suivant les cas).
Vous remarquerez que tous les services publics en réseaux ont la particularité, en plus de leur prix importants tant dans la mise en place de leur infrastructure que de leur entretien, de leur impossibilité d'en dégager la moindre plus-value puisqu'il ne saurait y avoir de produit fini en bout de chaîne, ces réseaux ne peuvent pouvoir être dédoublés, ne serait-ce qu'en raison de leurs coûts.
Qui imaginerait ce doublement par une autre entreprise, du passage d'un autre camion poubelle dans les mêmes rues chaque semaine, d'une voie de chemin de fer, d'un même parcours de ligne de bus pour deux entreprises (les britanniques s'y sont essayé et s'y sont cassé les dents), d'une autoroute, de lignes hautes-tensions, des tuyauteries de gaz ou d'eau ou de fils téléphoniques, ceci sur les mêmes tracés, ce serait profondément absurde.
Qui imaginerait cela, personne, cela va de soi.
Alors, prenons l'exemple de la S.N.C.F. et voyons ce que produira inéluctablement sa mise en concurrence et sa privatisation, puis les raisons qui font que les chemins-de-fer britanniques sont aussi onéreux qu'inefficaces.
Comme dit plus haut, une entreprise doit faire des bénéfices sinon elles fait faillite, ce qui aurait dû se produire pour les banques en 2008, cela montrait déjà, toutefois, la mainmise oligarchique sur le personnel politique occidental.
Il y a deux types de privatisation possible pour un service public en réseau:
1) soit la concession vendu à un opérateur pour un temps déterminé, ce qui, me semble-t-il, est ce qui a eu lieu en Grande-Bretagne, ce qui est aussi le cas de nos autoroutes;
2) soit la possibilité pour plusieurs opérateurs d'utiliser le même réseau, ce qui est le fait, entre-autre, des chemins-de-fer en Union-Européenne et en France.
Faisons donc cette analyse logique de ces choix qui s'offrent à ces opérateurs dans cette absurde concurrence libre et non faussée qu'à institué l'U.E. en notre beau pays.
( Comprenons bien les raisons d'être de la colonie qu'est l'Union-Européenne de l'empire U.S., consciemment et inconsciemment: il s'agit, pour lui de détruire les pays européens autant par leur haine de ces pays qui forcèrent leurs ancêtres de les quitter, quelle qu'en soient les causes, de l'intelligence que les européens surent développer pendant des siècles, et aussi de pomper jusqu'à plus soif la moindre parcelle de richesse de cette région, ainsi que d'empêcher l'ouest eurasiatique de prendre leur place dominante.
Et oui, l'empire U.S. est en même temps la résultante de la haine envers leur pays originels, de leur jalousie maladive collective, d'un immense et violent complexe d'infériorité, d'une sordide avidité à la cupidité et du sentiment réaliste de la puissance véritable des européens, si tant est que ces derniers puissent se débarrasser de leur rêveries américanolâtres sous toutes leurs formes. )
Dans la possibilité numéro 2), pour faire son bénéfice, dans une situation, donc, où les opérateurs passent par le même réseau, l'entreprise acquéreur a plusieurs choix:
-Soit augmenter les prix, mais la concurrence l'en empêche, sauf s'il y a accord entre les différents acteurs, phénomène ancien ayant commencé dès les années trente aux U.S.A. pour la vente des ampoules à incandescence, ce qui génère déjà des effets pervers;
-Soit tout faire pour réduire le coût de réparation des infrastructures, c'est pourquoi l'état a, depuis quelque temps, séparé l'entretien des voies et gares du matériel roulant, mais pensez-vous vraiment que leurs propriétaires ne feront pas tout pour verser le moins possible d'argent à la société chargée de cet entretien, quitte, pour cela, à faire quelques trafiques d'influences?
Ne soyons, là encore, pas naïfs, déjà que nombre de hauts fonctionnaires ne cessent de passer des administrations au banques et vice et versa, pourquoi pas la même chose provenant des services publiques, si ça paye bien;
-Soit faire des économies à tous les échelons de l'entreprise: salaire et entretien des machines et des wagons pour l'essentiel.
-Soit n'avoir à charge que les lignes les plus rentables, vous remarquerez à ce propos que les pouvoirs publiques ont déjà pris grand soin d'écarter celles ne fournissant que peu de voyageur.
Ainsi, voyez-vous, nous nous retrouverons sous peu, si le système économique globalisé n'explose pas avant (ce qui remettrait tous les compteurs à zéro), au-devant de grands dangers, ne serait-ce d'accidents ferroviaires mortels et du délaissement d'une large part du territoire du pays.
Ce dont la chapelle bruxelloise et sa camarilla, l'oligarchie ubuesque et dangereuses et leurs petites mains gouvernementales et journalistique, se foutent comme de l'an quarante, tant ils s'arcboutent sur leurs absurdes idéologies: leur fortune, leur équilibre psychologique et leur survie sociale étant à ce prix.
Les britanniques, eux, qui commencèrent leur révolution néolibérale avant nous-autres, choisirent la voie, si je puis dire, de concessions vendues séparées en plusieurs tronçons.
Ce qui fut choisi en France pour nos autoroutes.
Là encore, les effets pervers tournent toujours autour des deux point d'achoppement que peuvent générer la privatisation de services publics en réseaux, soient le bénéfice nécessaire aux entreprises et, lié, l'entretien de ces réseaux:
-Cette entreprise peut considérer avec raison qu'elle a un temps déterminé pour faire du profit, auquel cas elle fera tout son possible, là encore, pour réduire le coût de l'entretien du-dit réseau qui lui échoit, tout en augmentant le prix du transport, laissant au suivant le soin des réparations qui, avec le temps, augmenteront mécaniquement en coûts.
Il lui faudra, pour cela, tout comme pour l'exemple précédent, contraindre le gouvernement, voire, comme cela le fut en France, de faire élire trois équipes gouvernementales d'affilées à sa botte;
-Elle peut aussi tout faire pour que sa concession soit renouvelé ad vitam æternam, à l'exemple de l'eau en France, vous comprendrez aisément que le soupçon de prévarication ou d'entente entre le personnel politique et économique ne pourra pas ne pas être écarté.
Il est possible, dans cette dernière situation, que l'entretien se fit avec rigueur, mais cela se reportera nécessairement sur le tarif du voyage (ou l'entretien des canalisations), mais vous remarquerez les accidents mortels du chemin-de-fer britannique avant que le gouvernement ne sépare le réseau du transport.
Quoi qu'il en soit, les lignes les moins rentables seront naturellement délaissées.
Alors, pourquoi, dans une optique purement politique, faut-il que les services publics, en réseau ou pas, restent hors du champ compétitif et privé (le système français d'un équilibre entre sécurité sociale, mutuelles, médecine publique et privée a longtemps montré son efficacité, jusqu'à ce que les entreprises aient fuit nos frontières puis que l'U.E. soit créée, mettant en faillite le pays, ceci après que les idéologues euro-atlantistes néolibéraux aient pris le pouvoir)?
1) Pour que tout le monde, jusqu'au plus humble, en ait l'usage à un coût raisonnable;
2) Pour éviter que la prévarication du monde politique et administratif se généralise;
3) Pour que la société ait un fonctionnement le plus efficace possible;
4) Pour que l'économie et les entreprises soient dynamique et inventive;
5) Pour la salubrité publique;
6) Pour éviter ou au mieux réduire les pandémies possibles;
7) Pour que chacun ait des loisirs et le loisir de s'instruire et de développer ses capacités;
8) Enfin et surtout, pour que la société soit stable et ouverte sur le monde.
THEURIC