En bien comme en mal
Tout passe!
Ma grand-mère.
Avis
Voici, je vous offre de toute ma poésie,
Art que j'avais cessé pour vous conter, présent,
De ces passions cruelles tendant aux frénésies
Pouvant mener séant à de vils tourments.
Ces poèmes sont de peu, moins de vingt, le crains.
Certains sont déjà lus, d'autres inconnus,
Nombre en alexandrins, trois sonnets adjoins,
Quelques vers libres, une prose connue...
De mon esprit léger vous les ainsi confiés.
Laissez-vous amener vers ce monde charmant
D'un hymne à l'amour en air calligraphié
Où les mots nous chantent ce si beau chatoiement.
Allez, assez de ces sottises que cotisent les fats,
Nous sommes de bien plus qu'ils n'osent de le croire !
Faisons chanter le trait, éblouissons l'immédiat
Faisons fit des fatras, vie n'est pas cauchemar !
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De notre humanité, je fuis les marécages
Et pleure de dépit le vide des regards,
Éperdu.
Aux élites cachées
Il est, de par le monde, des personnalités d'importances, invisibles, inconnues, marginales.
Est-ce véritablement par choix que ceux-ci vivent, ainsi, dans cette discrète clandestinité, dans ce refus d'un monde qui les refuse?
Insoupçonnées nébuleuses, ces véritables humanistes badaudent, certains en groupes informels, d'autres seuls, dans l'insatisfaction de l'ivresse inutile et sans joie de la fuite de la médiocrité du temps, la petitesse de leurs contemporains, la référence au confortable conformisme, découvrant, effarés, que, partout, sévit la même insignifiance des sombres orthodoxies.
Ceux, aussi, qui, environnés de benêts, plongés dans les tristes conventions du travail, de la famille, des associations, des églises et chapelles, de la politique..., s'assèchent, se noient, parfois ploient, plongés dans cette chape et font semblant, sans être dupe, d'une douce vie dans l'attente, illusoire, d'être reconnu.
Tous s'étourdissent, s'enivrent d'arts, d'études, de voyages, d'amitiés, d'amours, de sexes, de révoltes, d'angoisses, de nourritures, d'alcools, de drogues sans véritablement prendre part à l'excellence tout en en ayant, au- delà, même, de tout autre, les facultés, le talent.
Comme une élite cachée, lâches dans la conscience en leurs capacités, ils fuient le néant mortifère de leurs contemporains, catégoriquement résolus à n'être ni dominants, ni dominés.
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Le mot, la phrase, le verbe,
sont sources de vertus
et chemin de raison.
Aux jeunes lecteurs
Porter l'amour des mot m'est plaisir intense.
D'en faire vers et quatrains un bonheur sans nom.
Et ces rimes font chanson en leur seules consistance
D'une douce cadence, d'une satisfaction.
Mais ce verbe français s'est perdu, éperdu,
Dans les méandres vils d'un obscurantisme
Y menant l'école n'instruire qu'en résidu
La parole ancienne en seul ringardisme.
Or, si ces mots nous sont dit parfois si retords,
N'en sont pas moins jouissifs de l'esprit, détenu
Par leurs sens recelés au-delà de l'abord,
Fondant l'intelligence de tout individu.
Alors, ici, de ces sons tant abandonnés,
Sans faire injure au moindre lecteur,
Je vous vais les chanter, vous les poétiser,
Pour que de leur air en soyez laudateur.
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Que de patiences et de tendresses données
A tant de cœurs abandonnés
Du matin jusqu'au soir.
mémoires
Qu'est donc l'appris, le su, sur le front de l'oubli ?
Qu'est donc l'aperçu des âges de l'histoire ?
Les blanchis cheminant en ces ères vieillis
Se sont-ils affranchis de passer la mémoire ?
Les jeunes éperdus de perdre la liaison
Pleurent et rient, flétris de ne pouvoir savoir
Les lointains passages de ces fonds d'horizons
Que connaît cet âge ayant passé le soir.
Et ces vies anciennes, aux milles chants perdus,
Riches de tant de siens, tant d'expériences,
Ivres d'abandonner à de jeunes assidus
Tout ce temps façonné durant tant d'ans intenses :
« Ancien, racontes moi », demande ce gamin.
Et le verbe en émoi, l'ancien lui raconte,
« Voici, ce fut ma vie ! », et les photos en main
Il narre, à l'envie, cette saga, il conte... .
Ces mondes s'éprouvent, le jeune et le vieux,
Se parlent, se trouvent, découvrent, hors du temps
Cet instant complice du récit merveilleux,
Boivent le calice de ce moment pressant.
Puis fusent, abondant, en gerbes incessantes,
D'un verbe déroulant un trop plein d'émotion,
Les questions du cadet, de ces questions ferventes,
Auxquelles l’aïeul répond en faim de confession.
Dès lors, de ce passé passé en un présent présent
Offert en donation et reçu en offrande
Est cet ultime don du récit apaisant
Du doux héritage que le futur mande.
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Déposer enfin ses valises
C'est se décharger d'inutile,
Au loin.
LE PARDON
L'injure abattu à l'angle de l'esprit
Ruine les desseins en songe de mépris:
Voilà, l'ombre indu maintenant s'épanche,
Envahit les humains, soude les revanches.
Ces pleurs silencieux, en vilenies sournoises,
Troquent toutes raisons de leurs âmes matoises
Contre gestes vicieux, fiels, vils venins,
Libèrent le poison du durable chagrin.
Souhaiter l'échafaud à ces nombreux porteurs
D'injures proférées, de maux et de douleurs
Fait croire aux badauds, en peine adoucie,
La querelle vidée par vengeance transie.
Aussi de conserver, en son sein, comme l'or,
La vaste tristesse des maints courroux retors
En plaisirs éprouvés du malheur ineffable
Donne, là, faiblesse à l'être respectable.
Certes, l'inopportun, le fâcheux, le faquin,
Tous ces tristes sires croisés sur les chemins,
Quand ils auront, chacun, l'offense en bouche
Se devront défaillir quand réponses touchent.
Mais de garder, en soi, cette peste morbide...;
Peut-elle terrasser, comme hier le Cid?
N'importe qui, un roi, un sage ou un saint?
Elle peut terrasser n'importe quel destin!
Saisir le trait de l'affront proféré,
Comprendre le secret des sentiments cabrés
Et en soi le méfait de l'atteinte des maux
Fera, un jour, décret: le tort pur est nabot!
De tout cela, ce sac remplit de tant d'odeurs:
Immondes, infectes, pestilentiel leurre,
Il faut, tout à trac, vider le chargement,
Il faut, de l'abject, éteindre les tourments.
Ainsi l'esprit, guérit, soufflette les outrages,
Ces réels manquements, d'un simple balayage:
L'indignité périt en justes abandons
Que s'épanouisse, séant, le tangible pardon.
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TROIS BRINS D'HERBES SUR LA ROUTE
POUSSENT.
COMME L'AMOUR DE LA VIE INFINI,
JE SUIS!
MADAME
Madame, dès l'instant où je vous vis assise,
Installée en l'auberge en ce soir d'été,
Si belle, souriante, en simple vérité,
J'admirais, en tous points, vos formes si exquises!
Madame, votre regard me perdit dans l'ailleurs.
Votre si doux regard, votre âme s'y reflète,
Âme généreuse d'infinie palettes :
Je vous suis amoureux d'en épandre mon cœur.
Madame, votre voix aux timbres enivrants,
Timbres de princesse, en serai-je royaume?
Votre amour, madame, j'en cherche le diplôme:
Pouvoir vous connaître en humble étudiant!
Madame, de vos dons, le charme, le premier,
transcenda mon émoi quand, audacieux, m'assis
A vos coté, tant ému et l'esprit si transi,
Ô délicatesse, j'attends que vous m'aimiez!
Madame, vos deux mains, ivresse d'assurance,
Dansent, délicieuses, en invites discrètes:
Les vois, les contemple, les suis et les guette,
Nous offrant le tempo, guidant notre romance.
Madame, encore, vais-je m'extasier
De votre visage, votre corps, votre âge,
De votre belle humeur, notre bavardage,
De votre présence, ne suis rassasié!
Que dirais-je, Madame, en ce doux poème,
De plus? Abondamment! Et éternellement
Je vous remercierai de l'émerveillement
D'être proche de vous, Madame: Je vous aime!
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Rouges aurores et rouges crépuscules,
Que ne serais-je sans les débuts et fins?
Sinon qu'une ombre.
Si suaves seins en douces coquineries !
Quand je la vis marcher, si belle, souriante,
De ce pas décidé des affaires urgentes,
Pouvais-je séparer mon regard peu sage
De cette douce peau qu'offre son corsage?
Ses deux seins voyageaient au gré de cette course:
Magnifiques rondeurs tremblant de mille feux
Et les yeux masculins s'embrasaient en leurs sources,
Sources me consumant d'un désir amoureux.
De ce doux abîme s'ouvrait, en décolleté
Sa vêture légère, ce fin tissu d'été
D'où je perdais, ivresse, la mesure du temps:
Plonger dans cette liesse en franc impénitent!
Dessous ce chemisier, ce voile impudique,
Se devinait, mutin, les pointes des tétins;
Je me sentais rougir de maints pensées lubriques:
Contempler, extasié, ces charmants ballotins!
Quand, enfin, la divin', poursuivant son chemin,
S'évanouit dans la foul', un souffle libertin,
Un bouquet, un parfum, une onde de chaleur
Emplissait mon âme de vrai adulateur.
Depuis lors, fiévreux, au moindre chaud soleil ;
Je guette la cohue, y scrute l'influence,
Rêvant de retrouver, y songer m'émerveille,
Cette belle galbée aux rondes indécences.
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Rosée du matin
Vêtue de rose d'été
En ode délicieuse dédiée aux volupté
Matinal
Une large rivière musarde dans la ville.
Les oiseaux, éveillés, s'y disputent de chants.
Le soleil d'été, matinal vigile,
Pénètre les rideaux en fins rayons touchant.
Nos souffles s'entremêlent de cent mots frissonné,
Voluptés envahies des frimas du matin:
Rassasiés de corps d'une nuit tant donnée,
Nos draps nous enlacent d'où Morphée nous étreint.
Nos regards comblés de ce temps infini
Exhalent des secrets que nos mains recèlent:
Comme suave péché, comme douce manie,
Cheminent sur nos peaux et puis las, chancellent.
Le sommeil noue nos peaux autant exaltées:
Chacun fait de son corps, à l'autre corps, écrin.
En d'égales chansons, d'un rythme accordé,
Nos deux respirations sont de même refrain.
Nous dormons.
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Beautés du jour et rêves de la nuit:
L'élégance d'être en plein de vie
au soleil recueillit!
Cœur de troubadour
Auprès de ton cœur, amour, je viens de composer
Une œuvre si fluette
Que je ne sais jamais si c'est cette chansonnette
Qui t'a tellement ému,
Un jour que ton âme a de mon âme promu
L'élite de mon être
Au loin du tout paraître.
D'un siècle, d'un instant, une affectueuse rosée
Devant moi se révèle:
Ton être, ta tendresse et combien tu es belle
En cette douce saison
Et le soir venu, nos nôtres conjugaisons:
Mon aimée tu es celle
Que Vénus décèle.
Ô amie, ma flamme, ce si tendre et doux baiser,
Montre notre dessein :
Vois-tu, les jours devenus, bâtir le destin?
S'ériger le futur?
Ces délicates saveurs et sensibles obscurs
Qu'exigent tous les demains
De porter l'enfant humain?
Sur ton corps, ton âme, je viens de déposer
Un souffle de beaux refrains.
Partageons sans faille ces soir et ces matins
Environnés des doutes
Du remarquable talent que de prendre la route
D'une vie de tant d'entrains
Écrite en parchemin.
Auprès de ton cœur, amour, je viens de composer
En humble ménestrel
Une œuvre, que j'espère, jamais, en bagatelle,
Tu ne verras contour.
Entends donc moi, mon verbe, mon cœur de troubadour
Te chante ritournelle:
Que la vie est si belle,
Que ta vie m'est si belle.
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D'une raillerie facétieuse
J'en fis cette fable
Narquoise et affable
Le paysan et les grandes oreilles.
Jamais de machine ne doit faire sa loi,
Nul humain ne doit lui obéir:
Voilà qu'une affaire ayant beaucoup fait rire
Montra, de sa raison, le vrai de son éclat.
En province lointaine du monde parisien,
Là où vit encore le fermier ancien,
Un rural habitant, humble cultivateur,
Voyant frimas venir, s'amener la fraîcheur,
Voulu faire un stock de bois de chauffage.
En allant rechercher ses quelques outillages,
Il prévint sa femme vers où il cheminait,
De son bigophone, il lui téléphonait:
"Voici, mon adorée, je me rends en scierie."
Aussitôt raccrocha et chemin poursuivit,
Ne pensant pas à mal, de cette courte phrase,
En échanges communs des rives ardéchoises.
Lors, dans quelques coins aux obscures secrets,
Un computer vaste, juste un grand objet,
Machine sans esprit et sans intelligence,
Servant à écouter malandrins et engeances,
Assassins, criminels et autres scélérats,
Mais parfois, tout autant, ceux qui gène l'état,
Confondit, sans âme, le nom de l'établi
Avec l'autre, lointain, celui de ce pays
D'où se réclamaient les auteurs de tueries
Et d'une religion trahie par ces sicaires:
Syrie ou bien scierie, le son est similaire...
Et voici que le robot alarma tout à trac,
Sans que nul ne saisisse cet absurde couac,
Le ban et l'arrière ban de la maréchaussée,
Aussi les pandores et autres policiers.
L'homme désigné des foudres automates
Se retrouva séant en sombres casemates
Par des gendarmes honteux demandant l'indulgence
A celui qui, des heures, vécu cette démence.
Si peu d'écho se fit de cette rigolade:
Les agents remisèrent leur panier à salade
Et leur hiérarchie furent d'infinies pudeurs,
Jurant, je l'escompte, d'être seuls commandeurs
Du simple instrument de télédétection,
D'espionnage et de..... manipulation.
Une machinerie, quelque-en soit sa puissance,
N'a pas de jugeote et aucune vaillance:
De la vouloir humaine est là faute bien grave,
La vouloir plus qu'humaine c'est s'en faire l'esclave!
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Quand viennent les frimas
Il n'est que de bon ton
de porter capiton
De l'indexe généralisé:
D'une mienne astuce, verbe délicat,
De tourner monition, vous en conter le cas ;
Sans être un sonnet, est de fait en quatrains,
Vous est recommandé le dictionnaire en main:
Les saugrenuité malséantes, ma foi, requiers:
L'opprobre de ceux-là dont on conte la course
Leur vile noirceur au fiel ordinaire
Minant tous les péquins, flétrir leurs ressources.
Ce doigt de l'index, là, sur toutes proses posé
Nous mène qu'à gauchir cette Anastasie,
De tâcher bien faire net en traits déposés
Pour pourvoir en plis ce risque d'aphasie.
L'automate se perd en ces mots si retords,
Le cuistre s'égare de son impéritie:
Ce dédale ci façonne pléthore
De termes abscons en très larges glacis.
Du bon mot, contrepet et autres à-peu-près,
Boutades, galéjades ainsi qu'évocations
Ne peuvent que vaquer, de trames aux apprêts,
A clamer, manifeste, humeur, rescisions.
Je rime en quatrain, une geste malicieuse,
Ce verbe si désuet pour empaumer le fat.
Sentir ce baragouin l'est action malgracieuse:
or,
Gourer ces buses est délicieuse noubas.
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Souvenirs délicieux des années passées
Berce d'une belle tendresses
L'âme surannée
Souvenir
L'ambre de ta beauté illumina ma vie :
Que fus tant cadeauté d'exalter nos cinq sens
Qu'à jamais j'en serait en tout point assouvi
D'avoir, de tes attraits, saisi l'inflorescence.
Tes rondeurs sublimes me furent tant d'extase :
De t'offrir ma dîme d'ivresse de corps,
Teinte toutes grâces d'offrandes courtoises,
Que de ce souvenir le veille comme or.
Toi qui fut si femme, belle villageoise,
De notre rencontre d'un si bref abord.
Vois comment ces douces et tendres étreintes,
Datant de tant de temps d'un été embrasé
Firent de moi l'homme, vieillesse atteinte,
De te vouer sans fin de gracieux alizés.
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Quiétude de l'errance du repos mérité,
Tempérance du bosquet,
Gloire de la trêve
Touristes
Le gazon rasé de frais fleure bon l'herbe coupé,
Un monument aux morts y trône, martial,
Deux modestes carrés de plantes agrouppées
S'exubèrent, étreints d'un accord cordial.
Plus loin des voiture attendent, patientes,
Chacune d'un enclos de deux lignes blanches,
Que leur maître mènent ces malodorantes
Vers quelques lieux secrets où leur repos s'épanche.
Là-bas, une église, en face la mairie,
Se toisent d'un passé de vieux affrontements,
Rassérénées du temps, les querelles taries,
Elles y contemplent le chaud aoûtement.
Maints étrangers sont là vaquant à ne rien faire :
Déambulant, si quiets d'oublier leurs ennuis
D'un reste d'année en troubles mortifères
Que ce calme apaise, cette trêve essuie.
Le soleil étreint tous ces esprit légers,
Partis, si longuement, oublier la fatigue,
Errant sans but, heureux, loin d'une vie gagée
Dans d'obscures sujets que la tâche prodigue.
La terrasse est là, bien en vu d'assoiffés
Se battant mollement pour un fétus d'ombre,
Que de traîtres rayons ont tôt fait de priver
A ces itinérants quettant la pénombre.
Et puis voici le pain portant sa boulangère !
Elle y sourit à l'un et y sourit à l'autre,
Dans l'antre malicieux aux effluves légères
D'où sortent gâteries de sucre, d’épeautre.
Les enfants s'agitent, remuent et jouent,
Les parents agacés grondent ces garnements.
Les vieux s'acheminent d'un pas lent et doux,
Observent, souriants, l'intense remuement.
Quand la faim tourmente ces nomades d'un temps,
Ils trouvent du manger à chaque coin de rue.
Les serveurs attirent, en programmes tentants,
Ces ventres affamés, à la suite, repus.
Il m'arrive aussi d'être de ces flâneurs
Partis vaquer au loin à quelques vanités.
J'aime ces beaux moment en songes visiteurs:
De ne penser à rien et çà à satiété.
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L'univers attend que l'on l'observe un peu
Et triste quand l'oubli s'y porte :
L'admirer, s'il n'avait qu'un vœu
J'aime
Que j' aime contempler les couchers du soleil
Et l'araignée tissant sa toile ouvragée,
L'envol du cygne, qui tant m'émerveille,
Ou celui de ces oies qui vont loin voyager.
La lune claire, ronde, l'aime également,
Tant quand elle montre son fin fil doré
En noire nuit semée des points du firmament.
L'arbre ployant au vent, citadelle du pré,
Accompagnant Zéphyr dans sont doux balancement,
J'aime à le voir dans le ciel, dressé.
J'aime la montagne et ses mont enneigés,
L'océan tempétueux en ses lames dantesques,
Le passereau chanteur, l'orage passager,
J'aime cette nature en ses si belles fresques.
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L'attente est patience quand germe la vie
Son ombre est errance
Au tréfonds de la nuit
Enfin
Que n'attendais-je que tant que tu ne viennes, enfin,
Moi, de ton amour, j'en avais aussi faim
Que mon cœur battant de tant de vies croisées
Restait las et gourd, qu'un reg sans rosée.
Je t'ai hélée cent fois, cent fois ce n'était toi,
Toi belle, délicate, je cherchais ton émoi
A chaque coin de bois, chaque aventure :
Lors, n'y rencontrait que de viles doublures,
Ma maison, sans toi, n'était qu'une masure.
Pauvre solitude, pauvre existence,
Pauvre pénitence, pauvre turpitude !
Quand un jour je te vis, tel un éblouissement,
S'évanouit, s'estompa cet engourdissement,
Ce vide m'étreignant, en un jaillissement.
Que fut ce jour où nous nous rencontrâmes ?
Qu 'était donc ce temps qui en forgea la trame ?
Qui suis-je à présent ? De ne me reconnaître,
Ce bonheur embrassant les tréfonds de mon être
Embrase l'univers, embrase tant ma vie
Que mes jours présents fait du futur envie.
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Surtout ne vieillit pas,
Disait l'aïeule,
Ne pas vieillir c'est d'être mort,
Répondit l'enfant
Ma vieille mère
Quand je vois ma mère si vieille et chenue
Au soir de sa vie, si proche de sa nuit venue,
Comment me souvenir de mon passé d'enfant,
Elle plus jeune que je ne le suis maintenant ?
Onde du passé qui fit ce que je suis,
Dont l'oubli dérobe l'ombre d'aventure
Bâtissant mon enfance qui désormais s'enfuit.
Ce miroir sans teint d'où me suis contemplé
Est devenu psyché où me vois mature
D'ainsi de la veiller en âge octuplée.
De lui porter secours n'y mets nul regret,
Quand elle ne sera plus, sans être guilleret,
J'aurai fait ce que je dois sans démérité :
De son fils que je fus de l'avoir assistée.
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De l'eau au vent, de la terre au ciel,
D'un souffle
Surgit l'arc-en-ciel
Le torrent
Le ru dévale la pente en grosse éclaboussures
En fort son mélodieux, ce qui chacun rassure,
Il longe les futaies, se verse en cascade,
Poursuivant sa course, folles cavalcades.
Maintes roches moussues guident ce flot puissant
D'où jaillissent de vives gerbes d'une pluie
Les arrosant sans cesse en bouillon bondissant
Que ces récifs placides, pour toujours, essuient.
Un chemin accompagne ce fou ruisselet.
Séparant ces gaillards de même raidillon
Quelques arbres âgés, s'imaginant forêt,
Offrent, en chaud été, brin de respiration.
Je fus de ceux-là qui m'asseyant au sol
Sous l'arborescence, cette cabriole
Profuse reposant autant corps que l'esprit,
Me permit ce répit d'un plaisir sans prix.
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Le renouveau est chansons
De l'aube au couchant
Éternellement
Le printemps
Voilà, le soleil montre son visage,
Haussant son zénith en son suave réveil,
Délaissant les frimas en vagues usages
Il échauffe le temps, la terre, la fleur et l'abeille.
Dedans de chez moi j'entends bruire gentes ailées,
Pépiant à qui mieux-mieux en un joyeux regain.
Qui construit son nid, qui cherche l'arbre percé,
Briguant leur possession en ces si beaux refrains.
Les ventres gros des bourgeons laissent deviner,
Des arborescences aux moindres arbustes,
Les feuillages futurs, les fleurs bientôt nées,
Plein de promesses d'une vie robuste.
Au ciel se perçoit chanter les oies qui rentre
De leur lointain voyage tout au loin au sud,
Elles volent et chantent comme d'enjoués chantres
Heureuses de rallier l'aire d'habitude.
Hommes et femmes délaissent leur lourds manteaux,
Les belles dévoilent leurs ronde sublimes
Aux messieurs extasiés de tant de douces peaux
Que peignent ces habits que leur pas animent.
Les amoureux s'émeuvent de leurs chauds baisés,
Main dans la main cheminent de même foulée,
Ont corps léger des éteintes apaisées
D'une nuit secrète de passion étoilées.
L'hiver s'est absenté le printemps revenu,
La vitalité revient de l'esprit au destin.
Le temps n'en peut plus de ces froides révolues
Qui pèsent à l'âme en ses chaque matins.
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La poésie, parfois, peut être jeu,
Ivresse d'amusement,
De divertissement
Un singulier pluriel
Il existe trois mots en singulier pluriel,
Seuls, sont masculins, multiples, féminins,
Jouant du genre, mots caractériels,
Quand joute poétique les mène en chemin.
Termes de complément en sens de beauté,
S'amusant de varier au gré des fantaisies
D'une inspiration en venant tutoyer
Des vers griffonnés d'exquises poésie.
Ces vocables sont amour, orgue et délice,
Comme un escargot sont hermaphrodites.
Je tente en style ce trio complice,
Ce singulier pluriel en rimes inédites :
Voyez-vous cet orgue, ce parfait délice
Pour les yeux, c'est amour de splendeur ?
Chantez belles orgues, parfaites délices,
Chantez de ces plaisantes amours en grandeurs.
THEURIC