Il se passe des choses bien étrange pour ceux pour qui l'évidence d'un effondrement de l'économie globalisée est déjà en cours.
Après une hystérie collective (dont je fus) lors de la lutte impossible du gouvernement grec pour faire évoluer une Union-Européenne triplement bloquée, institutionnellement, idéologiquement et politiquement, après le soubresaut boursier de la fin Août, tout le monde est revenu à ses petites affaires doctrinales en niant toujours la réalité d'une ruine universelle pourtant déjà présente.
Pour parcourir deux forums, celui de Monsieur Lordon ainsi que celui de Monsieur Berruyer, je me suis progressivement aperçu d'une totale impossibilité, autant pour ces deux messieurs que pour les commentateurs de ces blogues respectifs, de considérer qu'il ne serait-ce que possible que nous soyons parvenus au stade final de ce processus depuis longtemps en marche.
Or, de nombreux signes alarmants, que de ma modeste position je ne puis que saisir qu'en d'infimes mais révélatrices bribes, se devraient d'alarmer nombre de penseurs, économistes et personnalités politiques, tels que Messieurs Asselineau et Mélenchon, qui font montre, à toute part égale, d'une liberté de pensée et de parole devenue rare, et qui, de par leur position, se devraient d'être plus à même de les repérer et répertorier et, surtout, de nous mettre en garde de la proche échéance d'une catastrophe monétaire sans égale mesure.
Il en est de même des divers commentateurs avec qui j'ai pu échanger quelques idées et qui, de façons parfois agressives, rejetaient avec force cette toute proche perspective.
De même, j'évite dorénavant d'aborder cette question lors de conversations, même avec des amis ou au sein de ma famille.
Il en est de cette situation comme de beaucoup d'autre choses auxquelles nous nous confrontons, la meilleurs solution pour tenter d'y apporter une quelconque solution ne peut que consister à vouloir comprendre les soubassements du processus qui pose problème.
Cela comprend, bien sûr, des thèmes que j'ai déjà abordé, dont celui central de la survie d'un champs idéologique néolibéral englobant tout autant ceux qui adhèrent à cette idéologie économico-politique, que ceux luttant contre.
Ce remarquable déni, même de ceux se situant dans un courant s'opposant à l'économie monétariste, nous montre l'incroyable puissance idéologique de celle-ci mais, surtout, de la crainte inconsciente partagée par une majorité, autant d'Européens, de français que d'une large part de la population mondiale, en sa disparition.
Au-delà de cette opposition, le refus de percevoir consciemment le délitement en accélération constante de l'économie-monde ne peut que démontrer l'unité de ce que nous pouvons percevoir comme étant une croyance.
Plus, même, les différents mouvements qui s'affirment, d'une façon ou d'une autre, combattre ce néolibéralisme occidental, comme il peut en être, par exemple, et ils sont nombreux, des participants aux actions menées contre un présupposé réchauffement climatique anthropogénique, se révèle être toujours de la même source idéologique.
Observation que je conçois comme étant extrêmement subversif, voire provocateur, mais qui révèle, à mon sens, encore plus l'aspect unitaire de l'ensemble de ces tendances, plus ou moins violentes, plus ou moins pacifiées, plus ou moins officielles, en une fantastique complexité se révélant ainsi d'un même processus mental.
En ce qui concerne ce réchauffement climatique anthropogénique, il se révèle contradictoire puisque étant, dans le même temps, le creuset inévitable de nombre d'hommes, et de femmes d'états pour se justifier, consciemment ou inconsciemment, de leur probité idéologique et de se laver de leurs péchés néolibéraux auprès de leur peuple.
Et il est aussi le réceptacle, la convergence obligatoire, pour toute opposition sérieuse au néolibéralisme, par lequel doivent passer tous les horizons des gauches d'aujourd'hui, descendant affaiblis et affadis des marxismes et sociales-démocraties d'hier.
C'est cela, plus que toute autre chose, qui me démontra l'unité de fait de l'ensemble de ces mouvements dû aux angoisses existentielles d'un monde bientôt disparu, celui d'une puissance d'argent ayant, depuis deux à trois siècles, progressivement remplacée une aristocratie d'épée et un clergé qui, sous une forme ou une autre, suivant les traditions des nations et des peuples, gouvernait un monde d'essence féodale.
(Pour ceux que cela intéresse, voici le site d'un climatologue présentant un ensemble de travaux de ses collègues qui soit doutent, soit nient ce fameux réchauffement climatique ( http://www.pensee-unique.fr/ ).)
Ce refus, partagé par un si grand nombre de gens, de considérer la disparition d'un modèle économique pour tous destructeur, même pour les plus fortunés, ne peut que cacher autre chose, plus puissant encore que la doctrine néolibérale elle-même dans sa dualité du pour ou contre.
L'interprétation que j'en pose serait celle-ci: le néolibéralisme étant le descendant légitime d'un capitalisme lui-même provenant de la bourgeoisie, la puissance marchande, ayant pris la place de l'aristocratie d'épée passée, ainsi que des divers clergés étendus de par le monde, une ruine mondiale apocalyptique naturellement accompagnée de la disparition de la doctrine ad oc, le néolibéralisme, voudrait donc dire la disparition du dernier représentant d'un système social ancien à la structure hiérarchique stricte que pu être les sociétés féodales historiques, quelle que soit la forme qu'ait pu prendre ce type d'organisation politique suivant les pays et les peuples.
Je me dois de noter que ces affaiblissements continuels de l'économie-monde et de l'empire U.S. conduisent naturellement nombre de nations, depuis quelque temps déjà pour certains d'entre eux, à voir monter leur désir d'indépendance, que ce soit le fait des peuples et/ou des états, et cela, parfois, contre leur gré, comme en Europe, notamment.
Aussi bien en Amérique-du-Sud où ce processus est largement en cours, qu'en Europe, qui expliquerait le piège tendu au gouvernement et à la population grec, ainsi qu'un petit peu partout dans le monde, ce processus conduit divers gouvernements à prendre, parfois contre leur volonté, des décisions à la limite du-dehors, voire réellement en-dehors, des présupposés idéologiques que je viens d'exposer, la position anglaise, belge, hongroise d'un référendum d'une sortie de l'U.E., les décisions géostratégiques françaises, même si elles semblent refléter les désidératas étasuniens, et les jeux complexes des pays moyen-orientaux puissants, Turquie, Iran, Arabie-Séoudite, sont de ceux-là.
La Russie, quand à elle, ayant totalement brisé les deux liens, économique et politique, de cette double domination, U.S. et néolibérale, lors de la prise de pouvoir de Monsieur Poutine, d'où la détestation pleine et entière, de notre oligarchie pour ce pays et cet homme, pouvant aller jusqu'au délire, agit dorénavant pour ses seuls intérêts bien compris.
Personnellement, mon admiration, reposante, pour Monsieur Poutine n'est que de celle du réel homme politique qu'il est quand, en Union-Européenne, nous n'avons, généralement, qu'affaire qu'à de simple comptables et boutiquiers (je n'ai rien contre les boutiquiers, les vrais).
Les entreprises monétaristes, quand à elles, tentent, maintenant, aux portes de leur disparition, de faire la même chose que ce qu'elles firent pendant des décennies, mais aujourd'hui devenu caricaturale, soit d'absorber le plus des richesses mondiales possibles en les transformant en crédits et en dettes, ceci doublé de la délocalisation maximum de la moindre entreprise et fabrique occidentale aux lieux où les émoluments sont les plus bas, ce qui a vidé l'ensemble de l'Occident, de l'Europe et de la France de leur tissu industriel, là ou les paies étaient, à l'origine, les plus élevées.
Il est à remarquer que, dorénavant, cela se passe également en Chine, et je la soupçonne de vouloir faire tomber définitivement l'empire U.S. en inondant le monde de ses divers bons du trésors américain.
C'est tout cet équilibre devenu instable dès 2008 qui est en train de s'effondrer sous nos yeux, c'est cela qu'une majorité des populations, de tous niveaux hiérarchiques, ne veut pas voir ni comprendre, et, pourtant, si elles en saisissaient l'infinie dangerosité, elles pourraient agir au mieux pour s'y préparer, ceci en pleine connaissance des causes.
Mais peut-être est-ce aussi l'angoisse due à l'intuition inconsciente de l'effrayant danger devant lequel l'humanité se trouve qui fait qu'énormément de personnes n'osent considérer cet avènement comme étant de l'ordre du possible?
THEURIC