Ce texte fait suite à celui précédent au même titre ( trump-d-empire-a-colonie-5877267.html ) où j'y explorais les interrelations de dominant à dominé dans une situation coloniale telle que la nôtre.
Tous deux furent écrit en commentaire sur le site Businessbourse, me semble-t-il (en vrai, je ne me souviens plus exactement où), le premier fut copié-collé tel quel, le second est remanié afin d'y préciser certaines de mes réflexions.
Mon approche est simple et prend son point d'appui sur le fait que les États-Unis-d'Amérique se trouvent dans une situation de délabrement telle qu'ils ne peuvent progressivement plus assurer leur domination impériale.
Ce qu'une partie de l'élite britannique a fort bien saisi, d'où le référendum de Grande-Bretagne d'un brexit qui fut, à mon sens, la conclusion d'une stratégie discrète étendue sur des années.
Pour nous, français, ainsi que pour les peuples toujours sous le joug de l'oligarchie impériale U.S., il est d'une extrême importance de saisir en plein notre condition de captivité économique, politique et culturelle qui, à y regarder de près, se révèle être de plusieurs niveaux, pour la France, nous pouvons la percevoir comme d'échelle nationale, européenne, étasunienne et internationale.
En effet, il s'agit bien d'un ensemble d'oligarques, plus ou moins en accord, au moins sur l'essentiel, plus ou moins en désaccord de qui s'approprie quoi, mais qui, bon an mal an, ne peuvent pas ne pas se connaître et se reconnaître les uns les autres.
Pour assoir leur pouvoir, ils surent prendre le contrôle de l'administration européenne, des banques et du flux monétaire communautaire, du pouvoir politique des états ainsi que d'une large majorité des médiats.
Nous en connaissons tous quelques-uns par leur nom, ad-minima de notre propre nation, tel que Bernard Arnaud et Pierre Gattaz en France, chaque pays ayant les siens, partageant, en Union-Européenne, une perception aristocratique de leur position sociale de domination sur la population et de leurs pleins droit, quasi divin, sur elle ainsi que sur l'économie nationale et européenne.
C'est bien sur l'oligarchie impériale qu'ils se sont jusqu'à maintenant appuyé pour maintenir cette domination.
D'où leurs angoisses existentielles, bien compréhensibles, lors de ce brexit et au vu de l'affaissement continuel de l'économie européenne et internationale, ne pouvant que conduire à l'effondrement des trois dimension de la globalisation économique, monétaire et bancaire, commercial, routier, maritime et aérien, et industriel.
Mais ce n'est pas sur ce sujet que porte le texte qui suit.
Il porte sur la responsabilité qui, désormais, nous échoit, autant en tant que citoyen électeur que de bientôt ancien colonisé, soit la vision que nous devons porter sur l'impérium américanum ainsi que de sa nouvelle évolution politique et économique (l'élection de Monsieur Trump).
Il porte aussi sur le degré d'importance que nous devons accorder à cette évolution.
Pour le reste, soit l'oligarchie nationale et européenne, elle n'a d'importance qu'en raison même de la puissance de celle outre-Atlantique et de l'efficience du monétarisme boursier et spéculatif.
Que l'un des deux disparaisse, ou mieux encore, que ces deux là se retrouvent anéantis et ils ne pourrons qu'inéluctablement les suivre dans cette déroute.
C'est pourquoi je ne fait qu'aborder ce thème qu'ici-même et non pas à sa suite.
Il est illusoire de penser que Trump soit réformateur pour notre propre intérêt, il l'est, soit, mais essentiellement pour celui de son pays.
C'est pourquoi mon texte précédent montrait la responsabilité qui nous incombe, nous, colonisés, de penser notre position de dominés.
Il y a historiquement, si je ne fais pas erreur, huit raisons pour lesquelles un peuple se débarrasse d'une domination impériale, et la plupart du temps elles se conjuguent toutes l'une l'autre:
-L'affaiblissement économique de l'empire dû à l'autophagie de son oligarchie, soit l’absorption, par elle, des richesses de sa population et de celles de ses possessions;
-L'affaiblissement militaire de l'empire, pour les mêmes raisons;
-Affaiblissement politique -idem-;
-Le prix de ces colonies rapportant moins que ce qu'elles ne coûtent-idem-;
-L'intervention d'une ou de plusieurs puissances montantes-idem-;
-La décision des colonies de se débarrasser du colonisateur-idem-;
-Le recentrage du pays colonisateur au sein de ses frontières, dû à son appauvrissement -idem-;
-Et au pire, déstabilisation du pays colonisateur telle qu'il peut en venir à se désagréger et disparaître et ce, toujours pour les mêmes raisons.
Ainsi, les États-Unis-d'Amérique sont aujourd'hui dans une situation déplorable, je me suis amusé, ici même, si je puis dire, à reprendre deux chiffres fournis sur Businessbourse, celui du nombre de ses habitants et celui du chômage qui y sévit et ai recalculé le pourcentage de chômeur qui y prévaut, une simple règle de trois suffis ( reflexion-mathematique-sur-le-pourcentage-de-chomeurs-aux-u-5861010.html ).
D'une population d'un petit peu plus que 324 millions, moins vingt pourcent de personnes n'ayant pas l'âge de travailler, sur 102 millions de chômeurs, j'en suis arrivé à près de 40% de chômage, bien loin des 5% officiels et des 23% officieux annoncés et claironnés par les chroniqueurs et commentateurs économiques.
La conclusion se fait d'elle-même, ce pays est exsangue et n'est plus en mesure de quoi que ce soit, sauf à de la gesticulation ou de la fuite en avant, d'où la nécessité pour les électeurs étasuniens d'écarter Madame Clinton (j'y reviendrais).
Une fois cela fait et au vu de cette situation U.S. déplorable tant en tant qu'empire que de nation, c'est à nous de nous prendre en main, le reste ne nous concernant plus, c'est leur problème, pas le nôtre!
Sauf à vouloir rester sous le giron étasunien, ce qui, là encore, est un processus historique redondant et naturel.
Mais c'est là que se situe l'importance de nos aspirations, c'est de cela que nous devons impérativement prendre conscience:
L'empire U.S. n'est plus que son ombre, presque un cadavre, nous n'avons plus à en suivre les ordres, ni ses modes, ni ses exigences, ni ses multiples vexations dont nous sommes tellement habitués que nous ne les voyons plus, ni même ses rodomontades et ses manipulations multiples et dérisoires.
Toutefois, trois pièges nous attendent encore.
-Le premier consisterait à rechercher un nouvel empire de remplacement, ce que firent les anciens pays de l'est sous domination soviétique qui allèrent tout droit, dès que l'U.R.S.S. eût disparu, présenter leurs hommages aux U.S.A. qui les placèrent aussitôt sous la dépendance de l'U.E.€./O.T.A.N..
Ce que nous pouvons dès maintenant percevoir au travers des œillades appuyées de Messieurs Fillon, Junker, Phillippot et de Madame Le Pen, à l'endroit de la Russie poutinienne.
-Le deuxième serait le délitement du pays, ce que risque l'Allemagne, beaucoup moins la France.
La très ancienne tradition jacobine de notre pays, de nature régulatrice, empêche en effet que ses populations diverses le composant aient, au fond d'elles-mêmes, une réelle volonté de se diviser.
En revanche, la Germanie, qui elle s'était déjà désagrégée au XVIII° siècle lorsque le Saint-Empire-Romain-Germanique perdait de sa substance, et il n'eut ensuite besoin, à Napoléon 1er., que de peu d'effort pour faire disparaître définitivement l'Empire de Charles Quint, pourrait facilement disparaître en tant qu'Allemagne unifiée.
-Le troisième piège serait de vouloir devenir empire à la place de l'empire.
Ainsi ce même Saint-Empire-Romain-Germanique était devenu tel en référence à l'empire romain qui avait disparu, en remplacement, en quelque sorte.
Cette tendance pouvant être bien plus dangereuse que les deux précédentes.
Quoi qu'il en soit, par nature, les empires ne peuvent pas durer, ceci étant dû à ce que sa création nécessite l'existence d'une oligarchie, et si elle n'existe pas lors du début du développement impérial, celui-ci la génèrera, du-dedans comme au-dehors de ses frontières.
Et elle, cette oligarchie impériale, n'existe et se développe que grâce aux richesses qu'elle tire de ses possessions nouvelles provenant de l'expansion coloniale.
Mais dès que le-dit empire a atteint ses limites en fonction des capacités de déplacement de l'époque, à pied, à cheval, en voiture, en bateau, en avion, la-dite oligarchie, parce qu'elle conserve son dynamisme, son désir, voire son besoin existentiel de domination et de richesse, commence à absorber les avoirs à l'intérieur même de l'empire, ceux de son propre peuple comme ceux des peuples conquis et soumis.
Cela nécessitant le contrôle hégémonique de la politique, de la puissance publique et, aujourd'hui, des médiats.
Ce qui conduit également à l'affaiblissement continuelle de ses forces armées, fer de lance de son dynamisme, de leur désorganisation les conduisant à une faiblesse devenant à la fin tragique, face à d'autres forces militaires.
Là commence le délitement impérial jusqu'à que cela l'affaiblisse à un tel point qu'il finît par disparaître.
Les U.S.A. furent l'empire ultime parce que les moyens de déplacements modernes sont devenus tellement rapide que les étasuniens en ont conquis la planète entière, sous une forme ou une autre, dès la disparition de l'U.R.S.S. (1991) et, ce, pendant dix ans environ, pour ensuite commencer doucement à sombrer dès l'entrée dans le XXI° siècle.
Là où commença les crises économiques les plus graves (1999/2001), ceci expliquant cela.
Trump comme Clinton font certes parti de cette oligarchie, le premier à un coté autocratique qui me déplait.
Hormis cela, quand une personnalité à la volonté de vouloir prendre le pouvoir à 70 ans, c'est qu'il est soit fou, soit sage, la question restant de savoir quelle est réellement la constitution psychologique du nouveau président des E.U.A..
La seconde, Madame Clinton, paraissant malade, aux agissements plus que douteux, aux malversations paraissant aussi nombreuses que diverses et, surtout, tendant, dans ses discours, à nous mener vers une guerre d'avec la Russie, évidemment désastreuse pour tous, devait absolument être écartée de tout pouvoir de nuisance.
Mais lui, Monsieur Trump, comme tellement d'autres, ici comme là-bas, ne veulent tant pas voir l'effondrement économique qui vient, qu'ici comme là-bas, lui comme la plupart des responsables politiques et économiques, seront débordés par un tel basculement.
Et cet effondrement de la globalisation provient des causes que j'ai montré plus haut, c'est pourquoi tant de pays se désolidarisent du dollar et, pour certains, comme l'Arabie-Séoudite, nous les refourguent en achetant tous ce qui passe à leur porté avec cette monnaie sans valeur que, part ailleurs, ils ne savent plus que faire.
De fait, l'empire n'est déjà plus, c'est cela aussi et même surtout que nous devons penser, le reste ne les concernant qu'eux, les Amériques et les américains, pour nous, tout ce qui concerne leur nation sont leurs problèmes, pas le nôtre.
Sauf en ce qui intéresse nos relations avec eux, notre décolonisation sur tous les plans, politiques, économiques, culturels, les échanges naturels entre des états matures et indépendants, les débats, nos désaccords, eux aussi naturels.
Mais, et en cela ce texte peut sembler paradoxal, notre question centrale devrait être désormais: comment faire après la disparition de cet empire, de l'Union-Européenne, de l'euro et de toute une classe politique, journalistique et économique nous dominant et dominée par l'empire, habituée à lui obéir, qui ne comprend déjà plus rien à rien et qui se tiennent tous la main?
Je me répète, les affaires américaines ne nous concernent plus, d'où les crises d'hystérie de toutes sortes de nos élites et édiles, jouant en interne à notre pays à l'américanisation outrancière, ainsi, pour moi, ces primaires françaises imbéciles ne sont que des crises d'hystéries de notre classe dirigeante éreintée et rien d'autre.
Là nous échoit notre première responsabilité, soit de ne plus considérer les États-Unis-d'Amérique que comme un pays comme un autre, pas plus ni moins, pouvant disparaître du jour au lendemain.
Notre deuxième responsabilité est de recouvrer et retrouver notre culture, quand bien même celle-ci sera naturellement coloriée, bigarrée, entremêlée de celle étasunienne, mais faire en sorte qu'elle ne nous étouffe plus sous son offre si facile tout autant, maintenant, qu'affligeante et infantilisante.
Notre troisième responsabilité se doit d''être, dès à présent, philosophique et historique, parce que avant même de toute mise en œuvre, toute refonte politique, il faut d'abord penser notre position d'ancien dominé, la comprendre, tirer toute la substance de cette expérience collective s'étendant sur plus de 70 ans, voire du siècle.
Enfin, reprendre en main la vie de notre nation, de notre état, de la politique de notre pays, de notre destin de peuple souverain, de nos frontières, de notre volonté collective, de retrouver et recouvrer notre indépendance se doit de devenir notre quatrième responsabilité, peut-être la plus importante d'entre toutes, parce que c'est cela, la politique souveraine du peuple, qui mène les populations, les pays, les nations, les états, vers leur futur.
Et non pas une quelconque domination de qui que ce soit sur qui que ce soit, pouvant conduire au pires des situations et des mésaventures, les empires en déliquescence furent, sont et seront toujours un danger pour les nations colonisées, leur survie impériale en dépendant.
Voyez l'histoire proche et lointaine.
Ainsi, quand bien même Monsieur Trump tenterait de réformer son pays de telle façon que celui-ci retrouve sa vigueur d'antan, qu'il le puisse ou n'arriverait à rien, cela ne nous concerne plus en rien, du-moins en tant que peuple dominé.
Quand bien même Monsieur Trump voulait tenter de faire se perpétuer l'empire U.S., cela ne nous concernerait également pas, parce que comme nous savons aujourd'hui notre position de colonisé cela nous sera facile de ne plus être sous ce joug, de nous en ôter, de ne plus nous y mettre, de prendre et conserver notre indépendance!
C.Q.F.D.!
THEURIC