Bon an mal an, une grande majorité d'entre-nous a l'impression que le système économique globalisé, bien que d'une extrême fragilité, ne peut, contrairement à ce que je le prétends, s'effondrer, ou si ça se passe, se dit-il, cela ne se fera que dans un temps long, de l'ordre de plusieurs année, voire d'une décennie.
Et je vous avoue que pendant longtemps je butais, en tout silence, sur ce paradoxe, pour moi maintenant disparu, d'une économie monétariste devenue totalement folle, aujourd'hui d'une déficience morbide et présentant tous les signes d'une autodestruction rapide, semblant totalement déconnecté d'une réalité économique en totale déliquescence, mais qui paraissait résister vaille que vaille, de toute éternité, à sa propre déchéance.
De fait, ça devrait faire depuis bien plus de huit longues années qu'elle aurait dû rendre l'âme, or, jusqu'à présent il n'en est rien.
Wall Street caracole au-delà de tous ses record passé, les prix des carburants remontent, les banques centrales abandonnent leurs taux négatifs pour revenir progressivement à des taux positifs (d'emprunt aux banques et assurances),..., enfin quoi, la vie est belle.
...suite...
En fait non, tout cela annonce juste que les acteurs de cette gabegie monétaire ne savent plus à quel saint se vouer, ne savent plus que faire, rafistolent le système, tentent de le faire tenir encore un peu, comme il en fut de l'autorisation des banques de confisquer les avoirs de leurs clients si elles se trouvent en grandes difficultés (ce qui mena les-dits clients ayant quelques économies bancaires, à dépenser leurs sous, raison pour laquelle la globalisation tient encore).
En ce moment, c’est en effet l’économie réelle, soit l’industrie et le commerce mondial, qui s’effondre, et entre les délires monétaires du gouvernement indien (la disparition des plus gros billets, la confiscation de l'or et l'obligation du compte bancaire dans un pays ou l'habitude est l'usage de l'argent liquide et de l'or), la baisse mondiale de production pétrolière, donc cette hausse du prix des carburant, le très fort risque pour que la guerre daeshique s’exporte en l'Arabie-Séoudite, le pays du pétrole, sans compter sur une inflation qui parait s'amener jusqu'à nos portes, ..., ne peuvent que mener à un accroissement de la vitesse de la désindustrialisation en cours.
La question étant dès lors de savoir si cet effondrement industriel va ou non entraîner l’économie virtuelle et monétaire à sa suite, ou à ce que cette dernière se désagrège avant que la désindustrialisation ne se retrouve en cessation de fonctionnement.
La question étant laquelle des deux va entraîner l'autre dans le gouffre.
Pour ma part, je pense que ce sera la dite désindustrialisation qui mènera, en un temps relativement court, à l’anéantissement brusque de toutes les masses monétaires produites, quelles qu’en soient leurs formes.
Il est vrai que les bourses, les opérations spéculatives et les monnaies furent à peu près totalement déconnectées de l’économie réelle, d’ailleurs c’est pourquoi nombre de pays poussent à ce que la monnaie électronique devienne la seule valeur d’échange, du bite-en-coin à la carte de paiement ( l'autre raison en étant de protéger les banques d'une panique populaire voyant un grand nombre de gens vouloir sortir leur argent des guichets bancaires, un bank run, lors d'un crash boursier par exemple) .
Ces mécanismes furent mis en place pour, justement, protéger avant tout les banques, sauvéEs, souvenez-vous, de la banqueroute en 2008, ces banques dites trop grosses pour faire faillite.
Mais ce que les économistes en chef de tout ce capharnaüm n’ont pas ou peu perçu, c’est qu’il existe une perméabilité incontournable entre cette économie monétariste et l'économie réelle: les crédits, origine même de ces énormes bulles spéculatives qui s'égrainent un peu partout dans le monde, causes incontournables de toutes les bulles spéculatives.
Ne serait-ce qu’au travers des états et des particuliers, les dettes accumulées ne peuvent pas être déconnectées de cette économie purement monétaire, dès lors virtuelle tout autant que destructrice.
Or, ce lien indéfectible que la dette établit entre l'économie monétariste et économie réelle est l'un des deux points sur lequel s’appuie l’économie monétaire pour exister et survivre.
Le second étant les hyper-productions monétaires dites Q.E., qu'ils soient officiels comme officieux, ceux-là mêmes qui génèrent de l'hyper-inflation boursière, raison pour laquelle le prix des actions ne cessent de s'envoler (En fait non, ils ne s'envolent pas, ils stagnent, la raison en étant que les entreprises que ces actions se devraient de coter perdent de la valeur au même rythme que leur achat et échange grâce à ces Q.E.)
[ La valeur d'une monnaie étant égale à sa masse produite au regard de la réalité de la richesse de l'état du pays émetteur .]
(De plus, les masses monétaires hyper-produites ne permettent que de donner, en réalité, l’illusion d’une efficience boursière et d’une relative santé bancaire, ni plus, ni moins, si je puis dire, pour ne seulement que ne donner le change, un malade dopé, en quelque sorte.).
Il est à remarquer que, pour l'instant, l'hyper-production monétaire ne mène pas à une hyper-inflation sur l'étal de nos magasins, ceci pour deux raisons, ce découplement entre économie monétariste et économie réelle, et aussi la désindustrialisation internationale de nature déflationniste venant compenser l'inflation monétariste, bien qu'il me semble avoir noté une monté des prix depuis quelques mois.
Pour en revenir aux crédits, fondement des bulles spéculatives (c'est quand les gens ne peuvent plus rembourser leurs emprunts que le système saute), ils s’étendent dorénavant autant à l’ensemble du système économique réel: particuliers, états, banques centrales, commerces nationaux et internationaux, maritime, aérien et routier, entreprises, producteurs de matières premières et de carburants, matières fissiles comprises, etc…, tout comme à l'économie virtuel (dénomination faute de mieux): les banques, les bourses, les fonds de pension, les fonds d’investissement et purement spéculatif, etc… .
Ces bulles spéculatives ayant d’origine, par la perversion de l'emprunt, l’absorption, par l’économie virtuelle, de l’économie réelle.
L'explication en étant que les dette accumulées par les seconds permettent, via les intérêts déversées aux premiers (les actions jouant, depuis deux ou trois décennies, également ce rôle), cette absorption des richesses des peuples, états-nations, entreprises, mais aussi des banques, des assurances etc…
En fait et là se trouve le piège dans lequel se sont enferrés autant les peuples, les gouvernements, les banquiers que les monétaristes de tous crins: les Q.E. et autres petites ruses monétaires et bancaires qui furent mis en place, ne nous ont que donné l'impression mensongère mais rassurante que ce système monétariste, relativement débranché de la réalité économique, pourrait durer et perdurer en toute éternité, ce qu'il y a rien de plus faux: ils n'ont juste fait que leur donner un petit moment de répit.
Il n'y a rien, en effet pour une banque centrale, de plus facile que de faire tourner la planche à billet à tout va et de croire que les industries d'une économie productive reviendraient comme par miracle par l'inflation ainsi produite.
Or, comme nous l'avons vu, cette inflation ne se produit que dans les processus spéculatifs et non pas industriels, industries qui, tout au contraire, tendent à être phagocytées et détruites par cette spéculation, par l'enflement des dettes accumulées.
De fait, ce qui fait l’économie d’une nation ce sont les industries au sein de pays aux frontières semi-poreuses, de quelle que nature que soient ces industries, ainsi que les payes que reçoivent les travailleurs leur permettant d'acheter ce qui est produit, base évidente de ce qui fait tourner le commerce et, dès lors, l'économie.
L'inflation que génère une telle économie réelle dynamique est due à ce qu'une petite partie de la "plus-value" (dont je ne retiendrait ici qu'une seule définition d'après le C.N.R.T.L. du C.N.R.S. [ plus-value ] :Augmentation de la valeur d'un bien consécutive à une amélioration qui lui a été apportée.) d'un bien produit, quel qu'en soit la nature, est naturellement détruite sous la forme de cette inflation, autour de 5% environ, le reste devant se partager entre les créanciers, s'il y en a, le propriétaire de la fabrique, du terrain agricole, de la mine etc... et tous ceux qui participèrent à la production et/ou fabrication de ce bien.
Dès lors qu'une partie trop importante de cette plus-value est confisquée au profit d'une infime minorité de la population, suivant les dénomination, les ploutocrates ou les oligarques, c'est l'ensemble du système économique qui s'en trouve affaibli jusqu'à ce que des crises économiques à répétition en viennent à en déliter les fondements.
Depuis le milieu des années 70, cette confiscation de la plus-value s'effectua sous la forme des délocalisations industrielles, d'abord des pays occidentaux via leurs proches voisins, puis vers les pays où les coûts salariaux étaient de plus en plus bas, aujourd'hui, après la Chine, l'Afrique-Subsaharienne ou certains pays est-européens comme la Roumanie.
Cette recherche de ces bas coûts salariaux viennent de ce que les acheteurs furent et sont toujours majoritairement occidentaux, occidentaux qui, en raison même de ces longues délocalisations, ont progressivement été ruinés par le chômage et les baisses salariales que cela a induit.
Dès lors, après que les ploutocrates tentèrent maladroitement de compenser le manque de revenu des populations occidentales par leur octroi de crédits sans limite, comme il en fut au début des années 2 000 aux U.S.A. et comme il en est toujours dans ce beau pays de Tonton Sam, en pire.
Après que les états tentèrent, là aussi maladroitement, de sauver les banques et autres institutions spéculatives par une profusion de production monétaire, les Q.E..
Nous faisons bien face maintenant à une accélération vertigineuse, bien que discrète, de ce délitement et destruction des fondements du tissu industriel, agricole et minier d'échelle mondiale, détruisant pareillement tout ce qui a trait au commerce, soit le transport, aérien, maritime et routier, ainsi que les magasins de toutes tailles et fonctions.
Le repli des masses monétaires boursières, en raison de manipulations diverses qui s'y produisent, vers des opérations spéculatives centrées sur les matières premières, même si pour l'instant ces opérations ne font que débuter et sont donc relativement limitées, ne pourront, sous peu, qu'accélérer ce délitement industriel, agricole et minier par la hausse des coût de production que cela génèrera.
L'autre phénomène accélérant est la baisse de production pétrolière ne pouvant qu'avoir le même effet.
Il est à noter, enfin, que l'angoisse qui fut créé chez les petits spéculateurs internationaux par des informations alarmistes, bien que réelles, de la situation déplorable des banques européennes, ceci autant pour cacher la même situation déplorable des banques U.S., mais aussi pour que ces spéculateurs vendent leurs euro au bénéfice du dollar, ne peut que déstabiliser encore plus une Union-Européenne déjà en but à sa propre faillite, politique, économique, morale, philosophique et intellectuelle.
L'amusant étant que les puissants liens de toutes sortes tissés entre l'Union-européenne et les États-Unis-d'Amérique, ainsi que ceux établis entre l'euro et le dollar, font que cette déstabilisation de l'union ne peut que mener à celle de cet empire U.S. dont les faiblesses constitutives emmènent le monde à la banqueroute universelle.
(En fait, plus rapidement cette banqueroute surviendra, moins ses effets seront sévères, nous n'avons que trop attendu, il n'est plus que temps quelle survienne.)
THEURIC