Chère Tatiana ventôse,
Vous et vos amis qui avez tenté de vous présenter aux élections européennes, en n'avez pu que constater que, pour différentes raisons, cela s'était révélé impossible.
Résultat d'une décision soudaine, vous vous êtes sûrement rendu compte que les votations se préparent longtemps à l'avance et que des contraintes inévitables ne peuvent que vous obliger à vous organiser.
Il est possible que cela vous répugne et que vous vous décidiez de ne pas retenter cette aventure, ce qui serait un choix que je comprendrais absolument.
Tout comme vous pourriez continuer ce même chemin rempli autant d'engagement que d'embuches.
Prenez toutefois en compte le fait que, en ce cas, il soit fort probable que nous nous retrouvions rapidement à faire face à une crise politique et économique qui nécessitera une recomposition urgente de l'une comme de l'autre.
Ceci précédé d'environ une année où nous serons contrains de ne faire que gérer la situation sociale sévère du pays provenant de la destruction importante de la France par l'Union-européenne, par l'intermédiaire de nos derniers gouvernements si tant tellement obéissants.
Dès lors, si vous vous décidiez de poursuivre la voie politique de cet engagement partisan, vous ne pourrez pas ne pas vous rendre compte que la constitution d'un parti s'avère donc nécessaire, avec tout ce que cela entend.
De sa création à son organisation, jusqu'à sa structuration idéologique, la monté en nombre de ses adhésions, de la proportion de militants y étant toujours inférieure..., cette mise en place ne peut qu'être complexe mais, surtout, prend du temps.
Songez simplement que de cette plus que crise, si vous avez parcouru mon blog vous savez ce que j'en perçois, ce qu'il restera des partis politiques en place dépendra, pour l'essentiel, du pourcentage des élus des chambres délibératives de chacun de ces mouvements qui restera, vaille que vaille, à leur place électif, agissant au mieux pour réduire les effets, à ce moment là désastreux, des multiples dérives, prévarications et autres appauvrissement et délabrement de la nation.
Ainsi pourrions-nous assister à la disparition d'une grande part des-dits partis qui, jusqu'à présent et pendant plus de 70 ans, furent au centre de la vie publique au quatre coin de l'hexagone (ouarf, je la sort à chaque fois celle-là).
Comme vous le comprenez, nous nous retrouverions à cet instant au-devant que d'un petit nombre de ces organisations, les autres ayant disparu.
Entre ceux à peine émergeant, tel l'UPR, et ce qu'il restera de ceux d'antan qui seront, quoi qu'il en soit, grandement affaiblis, comme FI, LR et/ou le PCF, le paysage électoral de la France se retrouvera donc extrêmement réduit.
De la fuite-en-avant, suivit de l'affolement, l'administration de l'Union-Européenne et nos élus et gouvernement en sont au-delà de la panique, suit ensuite, en toute logique, la débandade qui a déjà débuté, la preuve en est de tous ces ministres et députés qui, ici et là, cherchent une place en mairie pour les prochaines élections municipales.
A cela s'ajoute, au présent, un autre phénomène, celui dû aux lois sur la retraite (due à la plus que fuite-en-avant, la panique des fonctionnaires de l'U.E. qui commencent à décompenser psychologiquement en ne se rendant pas compte de leurs décisions) qui, après les classes-moyennes basses à intermédiaires de province du mouvement gilettiste, réveillent les classes-moyennes hautes à supérieurs qui, elles, après un moment d"hésitation, ne peuvent que rapidement comprendre l'origine unioniste de ces-dites lois.
Ce fut une erreur que je n'y aie pas pensé plus tôt.
Naturellement elles se tourneront majoritairement vers le parti France-quitte de François Asselineau (le rassemblement National ne pouvant pas y pratiquer ces multiples manipulation pour aider à la mise en place d'un parti unioniste tel que le REM) qui, il y a de forte chance, pourrait voir le nombre de ses adhérent rapidement augmenter.
Donc, si vous et vos amis décidez de bâtir un nouvel espace politique, sachant qu'un contrepouvoir à sa gauche serait nécessaire, il serait bien que vous connaissiez, dès lors, quelques techniques militantes.
Or, un pote m'a fait parvenir le résultat de ses réflexions de ses années d'actions syndicales et, le trouvant cohérent, je le vous présente ici en un texte que j'ai un peu retravailler pour le rendre plus lisible sur un site.
A l'origine dédié à François Asselineau, j'y conserve l'aspect parfois rugueux de certaines de ses approches adressées à son endroit.
Je vous le présente, à vous, ensuite, d'en faire ce que selon bon vous en semble du meilleurs.
Bien à vous.
(En vert et bleu entre parenthèse j'y présente mes propres réflexions.)
THEURIC
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Le tract:
Le tract est un outil de mobilisation ponctuel.
Son utilisation n'a de réel intérêt qu'au moment d'une élection ou d'une action.
Il est inutile et coûteux de l'utiliser pour ce quoi il n'est pas fait.
Son efficacité tient aussi et avant tout à l'appui d'une présence militante sur le terrain.
Un bon tract obéit à certaines règles:
- Le logo: Même taille, même graphisme, même emplacement sur le tract et éventuellement même couleur.
- Police de caractères: Ne pas utiliser plus de 3 polices par exemple : une police pour le titre, 1 police pour le chapeau (voir ci-dessous) et une police pour le texte.
On en choisira de préférence une qui correspond à celle utilisée par la presse papier.
- La lettrine: voir le titre, elle est une sorte d'accroche et augmente le taux de lecture.
- Le chapeau: c'est une technique journalistique qui résume de façon brève et percutante le contenu du tract.
Elle est d'autant plus nécessaire que dans un tract au-delà de 15 lignes le taux de lectorat baisse considérablement.
- Le texte: sans rien céder sur le fond au niveau de la forme il faut faire du Paris Match.
Cela implique des phrases courtes en évitant les mots de 3 syllabes et plus.
Un outil permet de mesurer le taux le lectorat, il s'agit de l'indice de Gunning*.
* http://s.billard.free.fr/referencement/?2006/09/21/287-tester-la-lisibilite-des-textes.
- Le dessin: Un dessin a un impact non négligeable et vaut mieux qu'une longue explication.
- Prévoir un emplacement pour un bulletin d'adhésion, une adresse courriel et l'adresse du site de l'organisation.
Le stand:
Il nécessite peut de moyens.
Par contre il exige une présence régulière.
Il revient à chaque équipe militante de décider de son nombre de présence: semaine quinzaine sur la durée.
(Quand il était de repos ce jour là, mon père allait au marcher tenir, le matin, le stand du PCF.)
Les moyens:
- le logo: il peut être en couleur en format 24 X 29,7.
Il sera plastifié avant son utilisation.
Les cartons que l'on trouve chez les revendeurs l'électro ménager (réfrigérateurs par exemple) font parfaitement l'affaire.
Ce logo sera ensuite agrafé sur le carton.
- Le panneau: idem que pour le tract un dessin humoristique est toujours le bienvenu.
On veillera que le panneau soit à hauteur de vue et non pas dans les chaussettes.
Pour qui disposera d'une table, un portable sur lequel on fait tourner deux ou trois petites vidéos serait une bonne idée.
- Quelques textes de programme: une cinquantaine c'est bien suffisant puisque ils ne seront pas distribués mais laissés à la disposition des passants.
La bonne attitude:
Il faut laisser les personnes venir au contact et ne pas aller les chercher.
Faire du nombre n'est pas convaincre.
La discussion peut porter sur tous les sujets et pas forcément politiques.
Cela fait pratiquement 50 ans que le NPA ex LCR et LO essayent de convaincre, on en voit le résultat.
En dehors des campus leur méthode ne marche pas.
C'est en échangeant sur les sujets qui intéressent ou questionnent les personnes que l'on crée du lien ; pas en essayant de vendre sa «salade».
Le communiqué de presse:
Pour avoir plus de chance qu'il soit publié, il faut mâcher le travail aux journalistes.
C'est a dire:
Dans un journal les colonnes font 26 caractères, espaces compris.
Donc le communiqué doit être rédigé en tenant compte de cet impératif.
C'est a dire que le communiqué doit être rédigé avec des lignes ne dépassant 26 caractères espaces et signes de ponctuation compris.
Les interviews:
C'est une évidence, toutefois elle mérite d'être rappelée.
Selon le média le public est différent.
Par exemple il est inutile de rappeler chez Polony TV l'historique de l'UPR ou du PCF, les abonnés le savent très bien.
Ensuite pratiquement à chaque fois le présentateur fait un bref rappel en guise d'introduction.
Inutile d'en remettre une couche. Cela mange du temps pour un autre sujet.
Une émission TV ou radio a elle aussi un format.
Il vaut mieux faire des réponses courtes, les gens les retiendront mieux et ce n'est pas insulter leur intelligence.
Dans un de ses entretiens, Polony déclarait que JF Khan lui avait appris qu'il faut partir de là ou sont les gens.
C'est la règle des règles pour toute action militante efficace!
Mais qu'est-ce que l'acte militant?
C'est la recherche constante de la sobriété en parole et en écrit.
D'une certaine façon le militantisme est une voie ascétique.
Face à un journaliste, qui n'est pas forcément en accord avec les positions que l'on défend, une réponse courte a deux avantages:
- Il est bien plus difficile de couper l'interlocuteur.
- Si le journaliste pense que celui-ci ne maîtrise pas tel ou tel sujet, c'est lui qui va «en redemander»
Ainsi, un certain Michel Rocard se plaignait que ses interlocuteurs lâchaient prise dès lors qu'une phrase comptait plus de 35 mots et agrégeait plusieurs idées.
Bien que ses supporters étaient aux anges quand Rocard faisait du rocard, ceux-ci ne représentaient qu'une minorité du corps électoral.
En cet exemple, le langage de l'ENA n'est pas celui du Peuple.
La prise de parole en public ou en studio est un moment stressant.
Je peux en témoigner pour avoir fait 3 ans de théâtre et autant de cinéma amateur.
Ceci d'autant plus que lorsque l'on porte un mandat, la responsabilité est toute autre que dans le cadre d'un loisir.
Tant que faire se peut des ateliers de prise de parole sont dès lors loin d'être inutiles.
Il serait sans doute judicieux de voir dans vos rangs celles et ceux dont la profession permettrait de donner des bases et ou un peu de confiance aux intervenants de votre organisation.
Les coups de Jarnac:
Vous souvenez-vous du prix d'un porte-avion qui fut demandé à Mr. Asselineau?
Sa réponse ne fut pas terrible.
Si on vous fait un coup semblable, voilà, dans l'idée et dans l'exemple, ce que je vous suggère:
(en tout cas c'est ce que je ferai)
- Je commencerais par demander s'il est justifié d'utiliser des questions de Défense Nationale pour faire le buzz.
- Ensuite je continuerais en disant que poser cette sorte de question au sujet d'un tel navire en est une mauvaise en soi pour plusieurs raisons:
-La première c'est que l'évolution des techniques rend caduque pratiquement toutes les estimations à un moment présent.
-La seconde c'est qu'il est idiot d'en parler de la sorte, ce dernier ne se déplace jamais seul.
En conséquence il convient de faire état d'un groupe aéronaval, le format de ce dernier pouvant varier en fonction de la durée et la nature de la mission.
-La troisième est que la composante de cette force n'a pas a être mise sur le tapis puisque cela dépend des choix militaires suivant les décisions de l'exécutif.
-La quatrième tient à l'espace maritime de la France.
-Enfin la cinquième c'est tout simplement qu'un porte-avion n'est rien d'autre qu'un système d'armes et que l'emploi de ce dernier ne se conçoit que dans le cadre d'un livre blanc qui a pour but de déterminer la doctrine d'emploi de nos forces armées.
Pour les sous marins c'est encore plus simple.
Compte tenu de leur rôle, il faut purement et simplement refuser de répondre à la question.
Cela peut s'étendre a toutes celles portant sur le renseignement.
Après tout même la cellule de Bercy chargée de l'intelligence économique refuse de dire combien l'espionnage industriel fait perdre à nos entreprises.
Pour en terminer sur le sujet de la Défense, faire part que la priorité des priorité est de faire en sorte que nos hommes soient convenablement formés, équipés et soutenus.
Ce soutien passe aussi par des soldes versées en temps voulu et sans erreurs.
Un soldat quelque soit son grade lorsqu'il est en OPEX ne doit pas avoir à se soucier de sa famille, cela obère sa disponibilité et peut être lourd de conséquence.
( Ceci est un conseil directement donné à Mr. Asselineau et auquel je souscris pleinement: )
A votre place j'éviterai de dire que vous n'avez jamais changé d'avis.
Lorsque vous vous y attendrez le moins votre interlocuteur du moment vous rétorquera que seuls les imbéciles ne changent pas d'avis.
Il existe d'autres formulations.
Un peut d'histoire:
Un jour un général était tout fier de présenter à Napoléon la disposition de ses forces réparties en nombre et à des distances régulières.
Napoléon lui avait alors posé la question suivante :
- «Voulez-vous arrêter des contrebandiers ? »
Je crois que pour les futures élections, le plus important ne sera pas le nombre de listes, mais plutôt la concentration de moyens là ou les possibilités de réussite sont les plus avérées.
Étant entendu que, pour des élections (ici il s'agissait de celles municipales), si des contraintes (dotations aux communes) est un tronc commun de l'une à l'autre, il existe de grandes différences.
Une commune avec une population jeune salariée à 80 % et avec un taux de chômage de 3 % n'a pas les même priorités qu'une commune de taille identique avec une population âgée et 6 % de sa population au RSA en plus des demandeurs d'emploi.
Autres «leaders» et organisations:
La toute première chose que l'on apprend à un militant syndical est la suivante : On attaque les idées, pas les personnes.
La personne qui pourra vous le rentrer dans le crâne vous rendra un fier service.
Cela s'étend également aux organisations.
On apprend en PNL (Programmation Neuro-Linguistique) que toute personne choisi ici et maintenant la meilleure solution possible, et non pas celle du passé.
Cela tient a son parcours personnel et son environnement qu'il soit familial, professionnel et autre.
Au sein d'une organisation quelle que soit sa nature chacun partage une histoire, un vécu qu'ils soient connotés positivement ou négativement ne change rien à l'affaire.
Attaquer les personnes ou les organisations agit comme un répulsif ( bien que sur certains sujets cela soit impossible, voire inintelligible, montrer comment le REM pris le pouvoir grâce au RN ou faire le lien directe entre les décisions gouvernementales et les GOPEs de l'UE serait impossible sinon, rendant les positions politiques fragiles ).
De plus le temps passé à la critique c'est autant de temps dont on ne dispose plus pour exposer ses propositions.
Évitez part trop, si vous en avez la tentation, autant que faire se peut, de faire souvent référence aux grands personnages historiques, comme peut le faire Mr. Asselineau avec le général De Gaulle, cela peut donner le sentiment d'un rabâchage, d'une marotte et lasser le téléspectateur.
Mr. Asselineau a déclaré sur RT France que le pouvoir faisait comme s 'il n'existait pas. En une situation similaire, faites de même avec vos concurrents, laissez les dans l'ombre ( autre conseil auquel j'abonde ).
Les syndicats:
Sachez distinguer syndicats de la fonction publique et syndicats du secteur privé.
Si les premiers sont des organisations nationales il en est tout autrement dans le secteur privé qui sont eux des organisations professionnelles départementales.
Si dans le secteur public, fonctions publiques d'état et territoriale, hospitalière et établissements publics, les négociations salariales se déroulent au niveau national, dans le privé ce sont les syndicats qui négocient via les SSE (sections syndicales d'entreprises).
Les rapports de forces sont donc très différents.
Qui plus est, bien que j'ai toujours été en désaccord avec l'adhésion à la CES (confédération européenne des syndicats), il faut bien comprendre comment s'effectue une partie des financements.
Dans le privé les cotisation sont ventilées comme suit :
- Une première partie reste au syndicat.
- Une seconde partie remonte vers la fédération (ensemble des syndicats d'une même branche professionnelle en règle générale)
- La troisième est attribuée à la confédération à laquelle le syndicat est affilié.
Il y a belle lurette (disait Gai Luron) que les militants syndicaux ne gobe pas tout ce qui vient du sommet, ceci d'autant plus que, dans le privé, beaucoup d'entre eux mettent en jeu leur déroulement de carrière et, également, militent souvent au détriment de leur vie personnelle.
Enfin le syndicat est statutairement une association dont les statuts sont déposés à la préfecture départementale.
Il ne diffère pas sur ce point du secteur associatif dans son ensemble.
Or la suppression a terme des départements va ipso facto conduire à ce que le secteur associatif ne soit plus une structure départementale mais régionale.
Il n'y a pas a disserter longtemps pour comprendre l'impact sur le maillage social hors zone de la région parisienne.
L'augmentation des temps de trajets et donc des coûts pour se rendre au siège des organisations, la difficulté au niveau des agendas de tous pour caler une date ou chacun sera disponible aura des conséquences néfastes.
Bien évidemment cela impactera aussi la perception de l'utilité de telle ou telle association pour les attributions des subventions
A mon sens il y a là un angle d'attaque que vous avez négligé, dommage.
(Le syndicalisme français, de beaucoup affaibli parce que mis en majorité sous le contrôle de l'Union-Européenne de part son appartenance au CES, étant l'un des graves problèmes de contrepouvoir que les syndicalistes se devront de régler.)
Petite bibliographie:
Opinion et changement d'opinion
Roger Mucchielli.
L'expression écrite
Louis Timbal-Duclaux.
Les barrages personnels dans les rapports humains
Edouard Limbos.