Pour avoir une idée de la situation aux États-Unis-d'Amérique et au vu du peu d'informations qui me parviennent en tant que non anglophone, il faut, à mon sens, résumer ce que l'on en sait, puis utiliser de son imagination pour parvenir à en conceptualiser l'état.
Qu'en savons(de Marseille)-nous?
Comme j'ai pu l'expliquer par le passé, en juillet 2018 (en deuxième partie), les USA et leurs possessions, les pays de l'UE et le Japon, suivent une trajectoire similaire mais inversée, en miroir, de ce qui avait prévalu lors de l'effondrement de l'Union-Soviétique précédée de la disparition du pacte de Varsovie.
Puis, dans un billet suivant, en Août 2018, j'y avait expliqué que dans un système politique triplement verrouillé, institutionnellement, politiquement et idéologiquement, il n'était pas possible de le réformer sauf à ce que cela ne le conduise à sa inéluctable destruction, bien que j'en avais écarté, à l'époque, l'empire US, ne me contentant d'effectuer cette analyse seulement pour l'Union-Européenne.
Ce verrouillage étant dû à sa constitution, totalement dépassée, écrite au XVIII° siècle pour une population à l'époque réduite, vivant dans un petit nombre d'états rassemblés sur la cote nord est des USA, à la suite d'une guerre de libération d'avec l'empire britannique d'alors, aidé en cela par la France de Louis XVI et l'Espagne, ainsi que d'un dogmatiste obtus de ses élites, quasi originel.
Je vous reporte, pour la seconde fois sur ce que j'y notais sur le sujet de ce verrouillage, ici il sera raccourci à l'essentiel:
(Les raisons en sont qu'à ce moment là trois forces fortement antagonistes apparaissent:
1)-la première critique et réformatrice;
2)-la seconde conservatrice;
3)-la troisième subversive et dissolvante.
Ceci accompagné d'une grave perturbation du fonctionnement de ce système politique.
Cette troisième est, au début, relativement discrète, probablement ne se reconnaissant pas comme telle et est même plutôt faible, se trouvant fortement décalée du centre du pouvoir.
Les luttes internes des deux autres forces tendent à désorganiser le fonctionnement du-dit système, les affaiblissent l'une et l'autre et, surtout, en rendent visibles les incohérences structurelles aux populations et, dès lors, en en accroissant le rejet.
Tout cela mène à une instabilité organisationnelle de ce système politique qui s'affaiblit mécaniquement.
Ceci accompagné de la monté en puissance de la force subversive qui, en raison même de cette instabilité, toujours génératrice d'une forme ou d'une autre de violence, se radicalise puis prend le pouvoir, soit en achevant la destruction de ce système, soit après que celui-ci se soit autodétruit.)
Or, hier au soir je me suis rendu compte qu'en fait, au même titre que l'Union-européenne, les Etasunis suivent un mécanisme tout aussi semblable que l'URSS, de surcroit, du-moins de ce que j'en sais des forces qui s'exprimaient en cette dernière, en une complexité politique US importante due à sa désorganisation croissante.
Que nous résumions ces trois forces en jeu outre-atlantique:
1)-La critique et réformatrice est représenté par Monsieur Trump, ses électeurs, de la part industrielle de l'oligarchie et peut-être d'un tiers de l'armée;
2)-La conservatrice est visible de par l'état profond (les services secrets et les va-t-en-guerre politiques ou vrais faucons), l'oligarchie monétariste bancaire et spéculative, le complexe militaro-industriel et encore, peut-être, un autre tiers de la même armée(?);
3)-La subversive et dissolvante, qui me reste hypothétique, composée d'une mouvance, pas seulement populaire de ce que j'ai pu en voir, entre une sociale-démocratie à l'européenne des années 60 et d'un communisme, européen également, des années 20 à 40 (qui ne sont pas vraiment les mêmes) qu'il est possible de voir s'exprimer sur le WSWS entre-autre, voire à ce que des courants soient proche de l'anarchisme, plus, toujours de façon incertaine, le dernier tiers de l'armée US s'égrainant suivant ces obédiences ( Tulsi Gabbard, plutôt sociale-démocrate, retenez ce nom ).
Le tout ayant des accointances plus ou moins importantes avec le personnel politique national et des états de l'union.
Là où ça devient intéressant c'est que, si nous nous y penchons par une expérience de pensée, nous nous apercevrions que, possiblement (je reste prudent), chacune de ces trois forces sont divisées:
1)-Donald Trump, dit Mr. Coincoin, est pris entre les isolationnistes stricto sensu voulant refermer les frontières rapidement, ceux qui patientent d'installer cet isolationnisme qu'après que la réindustrialisation du pays atteindra un niveau satisfaisant et les impériaux qui veulent perpétuer la domination étasunienne, au moins en Amérique-du-Sud, voire de conserver un pied-à-terre au Proche-Orient, en Israël et en Arabie-Séoudite (le pétrole), tout en réindustrialisant le pays.
L'armée qui lui est liée ne réagissant hors de tout ordre que si le président était en danger;
2)-Les conservateurs ne peuvent qu'être divisés à cause de leurs intérêts divergents:
a) l'état profond, ces vrais faucons, veut absolument que les États-Unis-d'Amérique reste un empire en raison de leur croyance en leur destinée manifeste et leur mythe d'un présupposé exceptionnalisme de leur pays et de leur peuple.
Nous ne pouvons qu'imaginer que les porteurs anciens de ce dogme ne peuvent qu'être devenus vieux ou morts et que les jeunes qu'ils avaient nommés pour les seconder et ayant pris depuis le pouvoir dans les services de renseignement, ayant aujourd'hui dans les 40 à 50 ans, souffrent d'une grave incompétence, ces anciens les ayant choisi pour leur obéissance et non pas pour leur intelligence, de peur qu'il ne les renversent;
b) l'oligarchie financière, la ploutocratie, n'est intéressée que par les gains qu'elle peut accumuler.
Or c'est tout le système économique US qui se trouve être totalement déstabilisé en raison des sommes colossales des dettes de toutes sortes, il n'est plus que les QE qui le fait tenir encore debout, comme en Europe, en Chine, au Japon et partout ailleurs.
Dans le même temps elle est d'accord avec Mr. Coincoin pour que la FED, la banque centrale US, fasse descendre ses taux de prêt ou taux directeurs, jusqu'au zéro, la FED, justement, ayant injecté 128 milliards de dollar dans le bazar, mais les acteurs monétaristes craignent que la guerre économique d'avec la Chine ne les ruine, tout comme la fin des guerres conventionnelles qui les enrichissent;
c) le complexe militaro-industriel, justement, rempli de prévaricateurs et autres escrocs, se trouve scindé entre, par exemple, les fabricants du F35, de Lockheed Martin, qui ont, grâce au Donald, vendu leur fer-à-repassé aux belges, britanniques et polonais rubis sur l'ongle, et ceux qui voient dans les guerres menées au Proche-Orient l'occasion de vendre leur marchandise.
Guerres que Trump voudrait voir cesser parce que coûtant extrêmement cher;
d) la partie de l'armée va-en-guerre ne souhaitant qu'une chose, combattre les ennemis qui lui a été désigné et ne comprend pas que l'on puisse l'en écarter en rapatriant les troupes.
3)-Ce que l'histoire montre c'est qu'il y a un désaccord formel, voire absolu, entre les différentes composantes socialistes et communistes, qui peuvent, toutefois, s'allier momentanément contre un ennemi commun, ce sont:
a) une sociale-démocratie dont le but est de réguler le capitalisme par l'état (ce que nos socialistes et communistes gouvernementaux ne font plus);
b) un communisme qui veut, lui, une économie étatique plus ou moins poussée suivant les obédiences;
c) un anarchisme qui désirerait, plus ou moins là encore une suppression de l'état suivant ses différentes mouvances .
Il est à noter qu'en ce cas sa portion d'armée que je suppute et que je définis du tiers restant serait la moins obéissante du reste des troupes et pourrait avoir de réelles velléités séditieuses.
Comme je viens de le montrer, bien que cela va de soi je n'en aie pas vraiment de preuve, quoi que cela me paraît logique, le paysage politique de l'empire US ne peut qu'être qu'un foutoir sans pareil et la situation pourrait être infiniment pire que ce que j'en raconte.
A la dangereuse incompétence des uns, la colère et la haine des autres, son verrouillage politique noté plus haut, la lenteur évidente de sa réindustrialisation, ses dettes et sa sur-profusion monétaire ainsi que ses faiblesses économiques liées, sa chaîne hiérarchique administrative, économique et politique remplie de malhonnêtes et de fripouilles et un peuple qui, pour une partie importante, se retrouve à vivre en plein tiers monde, sans compter tous ces gens grandement armés, ce pays se retrouve au bord d'un très grand précipice.
A un moment ou à un autre cela ne peut que dégénérer d'une manière ou d'une autre.
Je ne sais pas si vraiment elle se produirait,, si elle advenait quel pourrait en être l'élément déclencheur, qui pourrait être infime, ni sa forme, mais, plus encore qu'il y a une décennie, le risque d'une guerre civile n'y est pas à exclure, loin de là.
D'en comprendre la possibilité, voire la forte probabilité qui s'accroit chaque jour nous permettant, du-moins, de ne pas souffrir d'un choc traumatique quelconque en l'apprenant si cela devait avoir lieu.
THEURIC