Il ne suffit que de se pencher un tant soit peu sur les événements qu'il nous est possible d'appréhender pour percevoir que ceux-ci tendent à se suivre à une vitesse allant s'accélérant, les rendant difficilement compréhensibles.
Ce processus n'est pas fortuit et ne peut qu'être la résultante des mécanismes sociétaux déstabilisateurs tel que celle d'une surpopulation, d'une modernité informatique et électronique incomprise, d'une baisse de natalité plus ou moins liée à une monté du vieillissement, le tout duquel aucunes sociétés humaines n'étaient préparées.
Rien que cela mène déjà à ce que l'esprit de chacun soit embué, rendant la pensée difficile, ce à quoi se rajoute le brouillard conceptuel dont je vous ai déjà raconté la trame, ensemble qui tend à perturber nos fonctions mentales, dès lors ceux pour qui la fonction consiste à décider, en tant que banquier, ministre ou autre, agissent à la-vite, maladroitement, sans pouvoir prévoir les effets de leurs actions.
( Étant entendu que je ne porte pas ici de jugement de valeur ou de moral sur cet état de fait mais tente de démêler les causes internes, premières, qui, avec l'indépassable dogme néolibéral, génèrent tous les errements actuels à toutes les échelles hiérarchiques des nations.
Il n'est que de lire mon billet précédent pour comprendre que je considère aussi les rêveries gravement réactionnaires, voire totalisantes, des Extinctions-Rébellions, d'une anti-modernité toute relative de plus, n'est que l'un de ces multi-signes de ces divagations collectives. )
Ce qui accroit d'autant plus ce phénomène, c'est cette accélération des processus sociaux et politiques, se produisant dans le même temps qu'une tendance générique au blocage intellectuel menant à amplifier cet appauvrissement des capacité mentales d'une part non négligeable des populations et, ce, à tous les niveaux des hiérarchies sociétales.
Ce à quoi nous pouvons rajouter l'établissement multidécennal d'une perte de mémoire sociale et d'un déni, plus ou moins puissant, d'une part des classes-moyennes hautes à supérieurs, autant des conditions du pays, de celle de sa position géopolitique que de chacun d'entre-nous, tous tendant à se dégrader, c'est ce que j'observe en France.
Si, de plus, nous y rajoutons ce double mouvement qu'est cette unilatéralité idéologique d'un bon nombre d'acteurs de hauts niveaux, lié à cet effondrement idéologique dont je vous avais déjà fait cas, et de cette tendance d'une partie d'entre-eux à oublier leur responsabilité, du sens comme du bien commun, dont en France le macronisme et son chef en est l'exemple caricatural, ceci pour leur seul profit de très courte vue.
Cet ensemble formant un chaos rendant un grand nombre de circonstances ardues à comprendre.
il est à relever que cette déchéance tend à s'amoindrir lentement, ce brouillard tendant à se lever, mais, et ceci non pas seulement en Union-Européenne ou en Occident, ceux étant aux manettes du pouvoir, ainsi que leurs serviables agents, en sont souvent atteints bien plus que pour le reste des peuples.
La Russie et l'Islande en restant les principales exceptions.
Mais quels seraient donc les liens entre cette accélération croissante des conjonctures, de la difficulté d'en saisir leur logique interne et la baisse qualitative et quantitative multifactorielle de l'intelligence des acteurs principaux, politiques et économiques pour l'essentiel, bien que ce phénomène, d'une moindre façon, se soit plus ou moins étendu à l'ensemble des sphères professionnelles?
Quand la situation, en effet, tend à devenir complexe, chacun des décideurs, pour tenter d'en reprendre les commandes, font des choix qui, en raison même de cette diminution de leurs capacités mentales, ne se révèlent que modérément efficaces, voire totalement inefficaces.
Ceci d'autant plus que ces choix sont intimement liés à leur idéologie pour eux inaliénable et que chacun y recherche ses propres prébendes et autres avantages.
Ce qui en accroit d'autant les instabilités du système sur lequel ils agissent et dont l'origine se trouve au cœur même de la-dite idéologie néolibérale, le rendant d'autant plus impénétrable, accroissant également sa vitesse de dégradation.
Il est vrai que d'autres de ces acteurs essaient dans l'ombre de corriger les-dits systèmes, en économie notamment où cela se révèle à peine visible, presque inaudible (mais je les sens pleinement agissants), ou en politique où Mr. Trump aux USA tente vaillamment tout autant que vainement de redonner à son pays sa puissance industrielle d'antan.
Un exemple intéressant est cette sorte de mixe entre guerre et batailles que mènent les turques à l'endroit des kurdes syriens.
Il est déjà de s'interroger du fait que ce Rojava est d’obédience communiste tout en étant autant allié aux États-Unis-d'Amérique qu'à l'Union-Européenne.
Comme quoi mon hypothèse d'un effondrement idéologique allant au-delà de la seule UE se confirme, mais aussi que c'est ce type même de phénomène qui nous rend les faits peu compréhensibles.
Vous pourrez, amis lecteurs, en apprendre beaucoup dans le site : "Chronique du grand jeu" où, des six derniers billet d'Observatus Politicus (à lire absolument pour comprendre la suite, au moins des trois derniers) , vous pourrez en comprendre la substantifique moelle, mais aussi des réactions des commentateurs, dont certains à la pointe de la connaissance de leur sujet, la plupart du temps complémentaires du billet d'origine.
Vous observerez également que ce qu'il s'y raconte est le plus souvent contraire que de ce que nos journaux oligarchiques du privé comme du public, peuvent nous en conter.
Autre phénomène rendant, là encore, les événements pour nous incohérents.
De ces libelles jusqu'aux nombreuses interventions des commentateurs, le sens de ces événements s'éclaircit sérieusement par la cohérence qui y est apporté.
Mais vous remarquerez aussi la rapidité avec laquelle ces événements eurent lieu, ce qui explique en grande partie les raisons qui fondent de ce que nous ne comprenons plus vraiment ce qu'il se passe.
C'est pourquoi justement nos journalistes et autres chroniqueurs-spécialistes perpétuent, quoi qu'il se passe, la légende de "l'Amérique sauvant la paix et les kurdes luttant contre les islamistes", en oubliant au passage que les turques, nos alliés directes par OTAN interposée et ayant un pas au sein de l'UE, emploient ces mêmes islamistes qu'à une époque ces journalistes disaient modérés, de ceux qu'il est imaginable que certains soient instigateurs des attentats qui ensanglantèrent la France.
C'est bien parce qu'ils nous mettent au milieu de leur incompétence, leurs silences et mensonges dus à leur idéologie et leur intelligence limitée qui nous mène à ne pas y comprendre grand chose, d'en avoir une idée vague et, avouons-le nous, de s'en foutre complètement.
Or il y a eu des morts parmi les troupes d'élites françaises, nos forces spéciales, et je ne pense pas qu'ils aient apprécié les reculades de notre gouvernement, vous remarquerez que sur ce sujet Jean-Luc Mélenchon jette de l'huile sur le feu, tout en oubliant certains des détailles les plus importants que je vais résumer pour vous plus bas.
Il est déjà à noter que cette alliance contre-nature des kurdes syriens d’obédience communiste avec l'empire US est à mettre en parallèle avec le fait que la France-Insoumise ne veut sortir ni de l'Union-Européenne, ni de l'euro, ni de l'OTAN, en disant vouloir les réformer, ce qui est impossible, je l'ai montré maintes fois.
Alors allons voir ce qu'il à pu en être de la suite des événements possibles, je remplis les vides d'information par imagination:
-annonce de Mr. Trump du retrait de ses troupes de Syrie;
-profitant de cette aubaine, tentative de Mr. Erdogan de reprendre de l'ascendance présidentielle en Turquie (il avait perdu ses dernières élections) par l'ouverture d'un conflit d'avec le Rojava kurde syrien, l'accusant d'être terroriste, ceci avec l'alliance, c'est un comble, des milices musulmanes extrémistes, ce qui est important de le souligner;
-blanc-seing donné par Donald Trump Coincoin aux turcs de se lancer dans cette folle aventure;
-forces turques dépassant les capacités de résistance kurde, appels de détresse de ces derniers à l'endroit de la Syrie et de la Russie qui viennent à leur secours;
-recul dès lors sur tous les fronts des turcs, Turquie qui est au centre stratégique de l'OTAN et qui a aussi sur son sol une quarantaine de bombes atomiques US, fait également d'importance;
-affolement du président US qui craint que ce pays ne s'en voit gravement déstabilisé mais aussi que la Syrie ne se retrouve à recouvrer l'entièreté de son territoire;
-peut-être aussi un appel au-secours d'Erdogan aux étasuniens;
-bricolage vite fait d'un accord de cesser-le-feu de cinq jour entre les belligérants par le gouvernement US, sauvant par là, au moins momentanément, le président turc;
-signé par ceux-ci, contre, il est possible de l'imaginer pour les dirigeants kurdes, quelques avantages juteux;
-accord qui ne peut que permettre aux troupes d'Erdogan de se rééquiper et de se regrouper, c'est pourquoi, de la part des gouvernants kurdes, de l'avoir signé est tactiquement absurde;
-tout ceci s'étant passé en neuf jours seulement.
Là nous entrons dans le flou mais essayons de l'éclaircir.
En effet ni les russes, ni les syriens, ni même les troupes kurdes ne doivent apprécier ce revirement de dernière minute des dirigeants de ces derniers.
De plus, il est facile d'imaginer que personne ne soit dupe de tout cela.
Mais ce qui est le plus remarquable c'est la folle impréparation de chacun des acteurs, hormis, ceci est à souligner, les syriens et les russes qui surent réagir rapidement, signe sûrement que ces événements avaient été prévus par avance.
Surtout, les forces russo-syriennes se retrouvent maintenant en position de force, ceci d'autant plus que les étasuniens, comme les français, ont terminé de retirer en catastrophe leurs militaires du Rojava pendant cette bataille, faisant quoi qu'il en soit pensé à une fuite en une preuve de faiblesse.
Le président turc se retrouve coincé, s'il se retire de Syrie il perdra l'estime de sa population, s'il continue cette guerre il est sûr de la perdre et si ses troupes restent là où elles sont actuellement cela génèrera des pôles de tensions très importantes pouvant se propager jusqu'au Kurdistan turc.
Le président Trump, lui aussi, est en mauvaise posture dans son propre pays où l'état profond se fait les gorges chaudes de son amateurisme.
Les musulmans modérément modérés (comme les appelle Observatus) de la milice d'Erdogan que, peut-être, il aurait aimé voir, peut-être non pas de disparaître, mais d'être grandement affaiblie, n'ont pas dû voir leurs effectifs si affectées que cela en un temps si court, ce qui serait un troisième échec pour lui.
Là, vous pouvez voir que tout s'éclaire et que nous pouvons en tirer des conclusions partielles:
-les militaires français n'ont plus aucune confiance en notre gouvernement;
-les kurdes du Rojava non plus du leur, ni des étasuniens, ni des européens unionistes qui n'avaient fait que de gesticuler, et encore moins de la France;
-seuls les russes et les syriens leur ont prêté assistance, et ce genre de chose ne s'oublie pas, il se dit même que l'armée kurde s'incorpore à celle syrienne;
-Trump se retrouve de fait gravement affaibli peu de temps avant les prochaines élections nationales qui auront lieux dans un an;
-tout cela aura dans le futur des répercutions qu'il n'est, pour moi, pas possible de formuler, que ce soit en France, aux USA, en Turquie, mais aussi en Syrie et ses voisins, alors pour comprendre ce qu'il se passera bientôt, souvenez-vous de cette histoire.
Il est de fait que les informations pour le moins biaisées de nos médiats rendent incompréhensibles nombre d'événements, certes au Proche-Orient, mais nous pouvons tout autant concevoir qu'il puisse en être de même ailleurs, à Hong Kong par exemple, voire même au sein de notre propre pays et en Union-Européenne.
Les médiats parallèles, vidéos, audios, écrits, basés sur internet, sont très nombreux, de plus il est ardu d'en trier le bon grain de l’ivraie et il est long et fastidieux de trouver puis de lire et écouter les plus sérieux d'entre-eux.
Alors sûrement comme moi en avez-vous déniché quelques-uns pour tenter de vous instruire au mieux de la marche réelle du monde, mais cela fait que c'est toujours de façon réduite, chaque site étant plus ou moins spécialisé.
Toutefois faut-il être conscient de cette limitation en se disant que, quoi qu'il en soit, il y a toujours une logique interne à chaque décision prise par un acteur, quel qu'il soit, ainsi que de ce qu'il en est de chacun de ces événements.
Que quand il y en a plusieurs des-dits acteurs qui agissent chacun pour leur intérêt propres, avec des désaccords de personnes ou de principes d'action différents, cela mène à des effets encore plus incohérents, voire absurdes ou insensés.
Et à cela il faut y rajouter une accélération des conjonctures rendant d'autant plus ardu leur saisissement, accélération provenant, justement, de ce que j'ai préalablement décrit.
Tout, par principe, a sa logique interne, est et fait sens, qu'on le comprenne ou non, que ce sens soit dérisoire, flou, fou, ambiguë ou non, que nous l'ignorons ou non, ce sens des choses, leur logique interne, complexe ou simple, est en leur centre et déjà de comprendre cette nôtre ignorance nous permettrait, en connaissant et reconnaissant cette ignorance, de réduire en Soi nos angoisses ou notre indifférence (cachant en vrai ces angoisses), devenant de ce fait inutiles.
THEURIC
PS: Je me demande si la majorité des pays de l'UE ne serait pas pour une sortie de l'union, à suivre...