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  • Appel à une nouvelle renaissance 1): De notre situation présente! (suite)

     

    (...Suite du précédent, voir en-dessous...)

     

     C'est donc l'humanité dans son entier qui vit, en ce moment, cette transformation radicale, cette mutation, cela ne peut que chambouler jusqu'aux fondements de toutes les sociétés, d'autant plus brutalement que celles-ci n'étaient que peu préparées à de telles mutations.

    Or, il est à remarquer que même en Occident ce chamboulement n'est que rarement pensé dans sa globalité dû, sans doute, à ce que nous subissons un coup d'arrêt de nos capacités inventives.

    Ce frein provenant, sans doute, en Europe, de ce que nous éprouvons toujours le traumatisme colossal que furent les deux guerres mondiales, traumatisme sensible dans la baisse mortifère de la natalité, baisse essentiellement différente dans ses causes de celles, éminemment plus sage, vécue dans le reste du monde et dont l'origine viendrait, là, de l'apprentissage et du  partage des connaissances des garçons et, surtout, des filles.



    Nous nous devons, donc, de faire renaître ce dynamisme majeur que fut la Renaissance, non pas pour revenir aux gloires et puissances du passé mais pour que nous puissions traverser, sans trop de dommages, (ravages) les dangereuses décennies devant lesquelles nous sommes.

    Ces périls sont légions: manque de matières premières, crise des communications (dû autant aux insuffisances en énergie pour les moyens de transport qu'aux limites aussi bien dans les capacités du réseau mondial de lignes téléphoniques à absorber l'ensemble des échanges, de la saturation avenir des bandes passantes du téléphone cellulaire, du seuil de compréhension de programmes informatiques de plus en plus obscures dédiés à des systèmes complexes, de l'abandon prononcé de la distribution du courrier papier, à l'abandon à de rares pays du transport maritime...), risques d'épidémies dû à l'affaiblissement du réseau sanitaire, possibles conflits entre états ou guerres civiles,... .

    Nous plongeons, en Europe, dans l'incertain pour deux principales raisons:

    1) Quasiment toutes les gouvernes politiques, économique et symboliques ont été confisquées par la classe dirigeante actuelle, celle-là même qui nous montre, jour après jour, une incapacité de même ampleur que de sa vanité. Son impuissance foncière de comprendre les véritables enjeux politiques et géopolitiques, et donc de saisir les transformations sociales de notre société tendant vers une complexité encore accrue et de l'évolution des rapports de forces internationaux, cela en raison d'une pensée pûrement économiste et de son besoin pressant, pour toute prise de décision de quelque ampleur, dans un puéril sentiment d'inhibition, de faire appel à notre cher oncle Sam américain (ou parfois d'un bouffon du roi comme B.H.L.);

    2) L'impossibilité d'une majorité de personne de comprendre les réelles complications vers lesquelles nous allons, même de la part d'intellectuels et d'esprits éminents, soit par insouciance, soit par ignorance, le plus souvent parce que la lassitude de l'histoire et la crainte des lendemains leur font avoir la volonté inconsciente de l'aveuglement. Ceci est doublé d'une déficience informative d'une majorité de médias, par veulerie, dédain des personnes et/ou désinvolte frivolité nous empêchant d'avoir en main les informations nécessaires pour comprendre la marche du monde.

    Le premier ébranlement, quand il surviendra, produira dans le même temps nonchalance et réponses inadéquates. Ce premier ébranlement verra l'effondrement définitif du dollar et la disparition des U.S.A.. Le second est difficilement discernable, il concernera sûrement tout l'ouest pacifique mais cela n'est pas assuré.

    Heureusement pour nous, la situation géopolitiquement isolée et décalée de l'Europe, sise tout à l'ouest de Eurasie et au nord-est de l'océan Atlantique nous protègera pendant quelque temps, ne nous attendons pas, en effet, à une fulgurance géniale de nos élites actuelle, il est même à prévoir une période de latence pendant laquelle tergiversations sans fin, réponses inappropriées et inadéquates seront de mises.

    Mais cela n'aura qu'un temps, le jeu puissant et complexe de la géostratégie internationale nous rattrapera quelque part dans les Balkans entre l’Ukraine et la Grèce, si ce n'est en Méditerranée où le canal de Suez ne manquera pas de jouer un rôle majeur.

    Dès maintenant, notre souci principal c'est une grande part de nos élites politico-économico-médiatiques et nous aurons la plus grande peine du monde à nous en dépêtrer, nous ne pourrons les écarter que si des personnalités sérieuses et reconnues de tous nous instruisent au plus tôt des défis au-devant desquelles nous ne pourrons pas ne pas nous retrouver.


    THEURIC



  • Appel à une nouvelle renaissance 1): De notre situation présente!

     

    Chaque époque fit apparaître les outils intellectuels nécessaires pour accompagner et donner sens aux nouveautés émergentes.

    Qu'ils soient philosophiques, politiques, religieux, scientifiques, technologiques, économiques..., ces outils offrent, en plus d'un discernement du présent, les options évolutives charpentant les réflexions futurs.

    Je suis souvent surpris par la vétusté de la majorité des concepts contemporains incapables de rendre compte des profondes métamorphoses actuelles.

    Nous mutons! Cette mutation, amorcée depuis plus de 10 000 ans, en lien intangible avec l'agriculture et l'élevage, nous fait définitivement quitter les époques lithiques, temps des chasses et des cueillettes, de la simple naïveté tribale, pour entrer, sans retour, dans une nouveauté encore sans nom.

    Combien de passions, de cris, d'amours et de tourments, combien d'esprits, d'études et d'inventions, combien de sottises, d'ignorances et de perversions menèrent, amenèrent, transmutèrent le monde.

    En croissances continues et discontinues l'humanité arrive, enfin, au début de son histoire, de son ère. La roue, la métallurgie, les religions, l'agriculture, l'élevage, l'écriture..., la liste est longue de ces inventions qui apportèrent, chacun, sa contribution aux secrets développements de nos intellects.

    Et nous en contemplons, là, la fin de son commencement!

    Nous éveillâmes progressivement, en nous, les capacités d'actions et d'abstractions qui fondent notre essence profonde et y abandonnâmes, peut-être avec regret, une infantile innocence en une perte fertile et incontournable comme l'adolescence éveille, en l'humain, l'adulte, en une perte définitive de ses puérils fondements.

    Certes, aujourd'hui, sommes nous sûrement face aux périls les plus grands que notre espèce ait à affronter, or, ce n'est pas en ressassant éternellement nos lointaines antiennes, ces nécessités passée, tant utiles et bénéfiques à nos si barbares ancêtres, mais inadaptées aux réalités contemporaines, incapables de rendre compte des circonstances présentes, à l'image , entre autre, des religions ou de la grande part des idéologies politiques ou économique..., que nous comprendrons et nous nous adapterons à ces vicissitudes. J'en appelle donc à une évolution, une mutation de la pensée, à un saut qualitatif et quantitatif de notre représentation du monde!

    C'est pourquoi j'en appelle à une nouvelle renaissance !

     

    Nous délaissons, donc, la sécurité des temps anciens.

    Ce n'est pas tant que tous les ordres du passé s'abolissent, viennent s'y juxtaposer nombre d'innovations en une complexité jamais atteinte.

    Ces nouvelles dispositions, nouveaux discernements, nouvelles contraintes et libertés, nouvelles capacités de réflexions, d'actions, nouvelles relations à soi, aux autres, au monde, de fait, nous mènent à de nouvelles aptitudes.

    Plus encore, nous sommes au-devant d'un changement, d'un intense chamboulement dont le cœur se trouve, dans l’immédiat, au-dedans de ce saut technologique que sont les outils de l'information, aboutissement provisoire de ces cinq bons siècles d'évolutions occidentales appelés renaissance suivit de la révolution industriel, cela faisant suite aux dix à vingt millénaires d'évolution humaine que furent notre histoire depuis que s'amorça le néolithique, voire des quasi deux cent mille ans qui nous séparent de l'apparition du premier Homo Sapiens, si ce n'est des près de deux à trois millions d'années qui virent paraître l'originel représentant du genre Homo, chamboulement, donc, qui, vaille que vaille, se fît dans chaque recoin de notre planète où notre humanité pu s’installer.

    Cette révolution atteint, aujourd'hui, le point critique d'une crise majeur non pas en raison d'une présupposée perversité de notre intelligence si humaine mais parce que notre psyché, notre esprit qui s'est, pour un large essentiel, bâti lors de ces centaines de milliers d'années faites de chasses et de cueillettes, s'est vu, ensuite, incomplètement éveillé, élevé, muri par la quinzaine de millénaires que fut le néolithique.

     

    Le chamboulement que fut l’émergence de cette chose inouï que peut-être l'esprit de notre race au sein de la nature est possiblement égale à ce que put être l'apparition des premières bactéries productrices d'oxygène, premier champignon xylophage ou du carnivore initial, c'est à dire que, comme à ces époques reculées où l'apparition de tels êtres dû produire, sur le vivant du moment, de grands ébranlements, nos capacités ne peuvent pas, dès maintenant, ne pas occasionner d'intenses convulsions sur les écosystèmes.

    Aujourd'hui, nous sommes à l'ère d'une fantastique accélération de ce processus, la pollution vient, justement, de ce que nous restons principalement sur les fondements des XIX° et première moité du XX° siècle et que nos modes de penser n'ont que peu évolués depuis la fin du paléolithique.

    Pour les mêmes raisons, nos sociétés subissent commotions, troubles et convulsions venant de forces antagonistes qui nous secouent, la principale étant, en Occident (Japon compris), une infinie faim en une modernité redoublée contrée par une considérable fatigue de vivre l'histoire et d'un obscurantisme obtus et sot dont le lucre d'argent, ses thuriféraires néolibéraux et les adeptes aux délirantes ivresses religieuses n'en sont que les pauvres et dangereux représentants caricaturaux et outranciers.

    Les pays dits émergents (expression ô combien méprisante) subissent, eux, ce que nos aïeux subirent il y a plus d'un siècle : une industrialisation prodigieusement rapide doublée d'une montée en puissance de la formation de tout ce qui fait les hautes études : ingénieries, sciences, hautes administrations, etc... .

     

  • Fiction n° 9) Nouvelles brèves de cette semaine :

     

    États-Unis-d'Amériques : Le « conseil des nations amérindiennes des États-Unis-d'Amériques », a dépêché la semaine dernière le général Charles Géronimo, ex-cadre de l'U.S. Army, au Japon pour discuter avec le gouvernement japonais du rapatriement des troupes américaines restées présentes dans les bases nippones, la ruine des U.S.A. ayant empêché leur retour. Dès demain il poursuivra sa mission en Australie. Auparavant il se rendit en Corée du sud.

    Le ministre japonais de la défense a proposé, aux militaires américains le désirant ainsi qu'à leur famille, de rester sur le sol de l'empire du soleil levant et de servir dans l'armée japonaise en tant que « conseiller militaire ».

    Pékin a réagi vivement en déclarant : « qu'il n'était pas sain pour l'équilibre et les enjeux asiatiques que d'anciens militaires américains soient engagés au Japon en tant que mercenaires ! »

     

    États-Unis-d'Amériques : Le président des États-Unis-d'Amérique, Monsieur Adam Smith, a déclaré, hier soir, après le vote d'approbation du parlement et du sénat qu'« étant donné la disparition de fait du dollar américain il levait toute restriction de création de monnaie et d'une banque centrale d'état par chaque état de l'union. »

    C'est une dernière tentative de contrôler une réalité indéniable : la création monétaire explose aux U.S.A. où plus d'une centaine de devises différentes sont dors et déjà en circulation et voit l'apparition d'une nouvelle tous les mois.

     

    Japon : Hier monsieur Fumitoki Sakamoto, premier ministre du Japon, s'est rendu en Inde pour une visite diplomatique et fut reçu avec tous les honneurs par son homologue indien Radjen Chakor.

    Selon nos sources, leurs discutions ont pour but la signature d'accords bilatéraux portant autant sur des traités économiques que sur une alliance militaire de défense commune.

    Cette visite fait suite à celle qui fut effectuée pour les mêmes raison en Corée du sud où messieurs Sakamoto et Géronimo se rencontrèrent une première fois.

     

    Canada : Le premier ministre canadien, monsieur John Lapierre, a déclaré, la veille au soir, que son pays quittait définitivement le Commonwealth.

    « Un président sera élu par le parlement canadien dans la semaine. » A-t-il précisé dans la même allocution.

    Madame Brigitte Hautehaie, première ministre du Québec, annonce, dans l'heure suivant cette déclaration, l'indépendance pleine et entière de son pays et, dit-elle, « ...fera appel au peuple québécois pour qu'il élise une assemblée constituante dès la semaine prochaine. »

     

    Amérique du Sud : Divers différents frontaliers entre pays hispanophones s'envenimant souvent en incidents frontaliers armés, le Brésil a pris la décision unilatérale de créer une force d'interposition en Amérique du Sud.

    L’Argentine a voulu saisir l'O.N.U. mais son secrétaire général a fait part au premier ministre argentin, monsieur Philippé Klein, qu'en raison des difficultés qu'il rencontrait pour réunir l'ensemble de ses participants, il lui serait impossible que des délibérations puissent avoir lieu : « L'O.N.U. n'est plus qu'un antre vide peuplé que de fantôme ! » Aurait-il déclaré en français aux quelques journalistes encore présents.

     

    Proche-Orient : L'Irak n'existe plus.

    Suite à des accords secrets signés entre la Turquie, l'Iran et l'Arabie Saoudite, l'Irak a été annexée militairement hier matin par ces trois pays et des frontières ont été matérialisés par des fils de fer barbelés en trois parties égales de l'Irak.

    Des mouvements de populations importantes se sont fait jour rapidement après cette partition.

    Des tirs d'armes et des explosions ont été entendu.

     

    Proche-Orient : Des accords de « défense solidaire » ont été signés conjointement par Israël, la Libye, l’Égypte et la Jordanie.

    Des confidences ont laissé entendre que la Turquie a également signé ce traité mais ne pouvait pas le rendre officiel tant que la partition de l'Irak n'était pas achevée.

     

    Proche-Orient : Une base militaire chinoise a été installé au Koweït.

    Les Émirats-Arabes-Unis ainsi que l'Arabie Saoudite ont énergiquement protesté et renvoyé l'ambassadeur chinois et koweïtien dans leur pays.

     

    Afrique : Le parlement d'Afrique du Sud à voté une loi décrétant le pays « ange gardien » de l'Afrique Subsaharienne.

    Il y est notifié que « ...toute guerre y sera dorénavant prohibée et devra cessée par la force armée s'il cela se révèle nécessaire... ».

     

    Europe : Une dizaine de personnes sont morte de faim depuis le début de la semaine dans plusieurs petites ville du nord de l'Angleterre.

    Le prince Charles, lors d'une allocution télévisée, à déclaré que le pays, au-devant d'un péril majeur, était en état de « catastrophe naturelle et morale nationale » et que le gouvernement se doit de tout faire pour que de tels malheurs n'arrivent plus.

    Il a également annoncé qu'en accord avec ses fils et sa mère, la reine Élisabeth II, à la mort de celle-ci la république serait déclarée et une assemblée constituante élue.

    Une manifestation spontanée a eu lieu à Londres où l'on vit une immense foule en pleur scander le nom de la reine devant le palais de Buckingham.

     

    Europe : Il y eut une brève et violente escarmouche entre des navires chinois et indiens, au large des cotes algériennes, au milieux de laquelle se trouvait, par hasard, un bateau de la marine nationale.

    De par et d'autre des dégâts sont à déploré, nous ne pouvons dire si chinois et indiens ont des blessé ou des mort.

    En revanche deux de nos marins furent légèrement blessés et le navire n'eut que des avaries mineures.

    Nous devons à l'intelligence tactique et au sang-froid du capitaine de L’Éclair, l'officier Martine Lecousin, fille du ministre de la défense, qu'il n'y ai pas eu plus de dégât.

    Demain le président de la République remettra au nom de la France une médailles à cet officier ainsi qu'à plusieurs marins.

    Une protestation énergique fut envoyée aux ambassadeurs chinois et indiens qui présentèrent des excuses officielles.

     

    Europe : Suite à l'annonce de l'élection d'une assemblée constituante européenne conjointement par la commission européenne et le conseille de l'union européenne, après leur accord, l'ensemble des anciens pays de l'est, sous la conduite de l'Autriche, la Hongrie et la Pologne, ont décidé de quitter l'Union-Européenne.

    Sous le nom de Union-des-États-Est-Européen, ils ont constitué une gouvernance très proche de ce qu'a pu être celle de l'Union-Européenne et ont conservé l'euro comme monnaie, sa première décision fut de confisquer l'ensemble des entreprises sises sur son sol et de les distribuer aux entrepreneurs des états la composant.

    Les contestations officielles n'eurent aucun effet et cela ruinât nombre d'entrepreneurs et d'entreprises.

    Par mesure de rétorsion la commission européenne a elle-même confisqué les avoirs provenant de ces pays.

    Le ministre de l'économie polonais aurait déclaré : « Cela ne nous fait ni chaud, ni froid, cet échange est à notre avantage ! ».

    Otto stücberg, ministre des affaires étrangère allemand aurait, quand à lui, en latiniste qu'il est, dit :  « Ô temporas ! Ô mores » ce qui voudrait dire : Ô temps ! Ô mœurs.

    Il est dit, dans les milieux autorisés, que cela fut discrètement téléguidé par la Russie.

     

    Europe : La cité Montmerveille, en région parisienne, transformée en prison pour y accueillir les nombreux condamnés pour malversation suite aux enquêtes menées dans la haute finance et sa sphère politico-journalistique après l'effondrement de l'économie mondiale a subi, ce matin, un attentat à l'explosif de la part d'un groupuscule d'extrême-gauche qui se fait appeler « les vengeurs ».

    La section antiterroriste est diligentée par le gouvernement pour que ce groupe soit démantelé.

     

    Afrique du Nord : Des manifestations d'organisations anarchistes eurent lieu à Alger, Tunis et Rabas au cri de « vive la liberté de penser ». Chacune réunissait plusieurs dizaine de milliers de manifestant.

    Surpris, les différents gouvernements dispersèrent les manifestants avec violence.

     

  • idée n° 8) ter: Essai de début de réflexion sur le temps présent et notre proche avenir.

     

    Notre problème reste de savoir si, parmi les personnes ayant charge de pouvoir politique au sein de nos institutions, nos élus, de ceux ayant les plus hautes fonctions, se trouvent des personnalités qui seraient dans la capacité de faire évoluer, muter leurs paradigmes quand nous nous trouverons dans la situation ô combien inconfortable de la déliquescence de l'économie mondiale.

    Certes, j'en conviens, rien dans la vie n'est véritablement assuré, bien que cela soit peu probable il est toujours possible que cette économie mondiale et son armature dollarisée puisse survivre aux délires évanescents des classes dirigeantes néo-libérales.

    Mais de cela je n'y crois guère.

    Il est plus que probable que nous entrions, dans un avenir pas si lointain que cela, dans un processus d'accélération de la désagrégation de tout un ensemble de situations dès à présent instables, que ce soit de la quasi totalité des sociétés états-unienne et anglaise autant que de toutes les bulles spéculatives se développant un petit peu partout dans le monde, que celles-ci soient connues, reconnues ou inconnues, toutes exploserons à peu près en même temps en un épouvantable vacarme.

    Ce rêve imbécile d'Amérique qui aujourd'hui prend une telle ampleur que la langue anglaise américanisé est le passe-port obligatoire pour donner l'image d'une modernité échevelée, paradoxe infini à l'ère de la bientôt disparition de la sphère anglo-saxonne, ce rêve, donc, se perpétuera en en changeant de forme: tout comme l'effondrement de l'empire romain engendrât, quelques bons siècles plus tard, le Saint-Empire-Romain-Germanique, il est assuré que la place laissée vacante par les U.S.A. aiguisera l'appétit de symbole dont la société des hommes est tellement friande et que beaucoup de pays d'une certaine amplitude, les B.R.I.C., feront tout pour avoir le droit de s'assoir sur le trône du roi déchu « Dieu et mon droit ! ».

    Le problème c'est qu'il y a moult soupirants.

    Liés, d'autres soucis se font jour (de toute façon, ils serons multiples) :

    -L'obéissance :

    Obéir rassure, surtout pour celui ayant en charge de grandes responsabilité et jusqu'à présent, et pas seulement en Europe, les dogmes simples, sinon simplistes du néolibéralisme, l'assurance avec laquelle ceux-ci sont prescrits par leurs adeptes, l'autorité avec laquelle ils enjoignent et prescrivent leurs commandements et ordres sécurisent et anesthésient les gouvernements, que ce passera-t-il donc quand, le roi dénudé, plus aucun gouvernant n'auront, pour les conseiller, ces gourous de la finance ?

    -Le maintient de l'ordre :

    Quand s’éteindront les dernières lueurs de la puissance américaine et que l'économie se retrouvera au bord de la route, l'insurrection deviendra l'usage. Par recherche d'économie et suivant les prescriptions délirantes des fanatiques de la spéculation, des économies furent faites également dans les forces du maintient de l'ordre, que faire quand des hordes d'affamés en colère s'en viendront dévaster les centres-villes et/ou que des commerces illégaux se multiplieront ?

    -Les forces armées :

    Comme je l'ai dit, un fort risque de dissension vont se faire jour et il est à craindre que la mer Méditerranée et l'océan Atlantique soient sujet à affrontement. Quels sont ces fous furieux qui depuis plus d'une décennie diminuent l'effectif de l'armée, font fabriquer des armes par la Russie (je n'ai rien contre la Russie mais géopolitiquement c'est absurde) ou des munitions par le Pakistan (pour le contingent envoyé en Afghanistan) ? Combien d'homme peut recruter des pays avec plus d'un milliard d'habitant comme la Chine et l'Inde (je ne suis pas un va-t-en guerre mais ce sont des questions hautement politique que tout chef d'état sérieux se devrait d'avoir à l'esprit) ?

    -Matière première et nourriture :

    Thème important que j'égraine et file ici. Que cela ne soit pas au centre d'une réflexion continuelle, d'un débat continu dans la classe politique, les médias et partout ailleurs ne me lasse pas de me laisser pantois. Laisser se fermer les dernière sidérurgies ainsi que des raffineries sans que les forces publiques n'interviennent véritablement montre à quel point celles-ci sont intellectuellement dans un état lamentable ! Dans moins de cinq ans, peut-être moins d'une année, nous risquons d'être en manque de tout, sauf peut-être en billet de banque sans valeur, et il faudra une énergie considérable et un temps appréciable pour rétablir un tant soit peu la situation. L'agriculture n'est pas en reste, l'abandon d'hectares entiers de terres arables, parfois au profit de parcs d'attractions imbéciles ou de maisons secondaires inutiles, peut nous faire craindre une semi-disette catastrophique sur tous les points. La seule chose de positive la-dessus c'est que nous seront contraint de tout recycler, là, le tri des ordures porteront ses fruits.

    -Le risque de disparition pure et simple de l'Union-Européenne :

    Le manque de considération que l'Union-Européenne a pour la démocratie est flagrante. Quand un peuple instruit est appauvri tout ce que peut offrir le pouvoir politique à celui-ci c'est la démocratie, et même si cela lui fait perdre sa prépondérance, cela se fera-t-il, du-moins, par de courtoises élections. Nos dirigeants bruxellois font une intéressante expérience : comment un peuple avec un fort taux de formations supérieur fait-il pour chasser un pouvoir inique ?

    Voilà quelques exemples de ce qu'il me semble devant quoi nous serons confrontés d'ici peu. Les défis dès à présent sont immenses. Seule une pensée politique partagée par le plus grand nombre nous permettra de nous en tirer sans trop d'incidents, mais quoi que nous fassions, il y en aura.

    Pour finir, petite pensée politique :

    La sociale-démocratie, en se pervertissant continuellement, montre que, définitivement, elle se recentre comme le fit, à son époque les partis radicaux (qui n'ont plus de radicalisme que le nom), le centre, lui, montre son réel visage d'une nouvelle droite et ce que nous appelons droite, plus par habitude que par vrai réflexion, n'est plus qu'une extrême droite qui ne veut pas dire son nom. L'extrême droite officielle, elle, sera naturellement absorbée par cette nébuleuse néolibérale dont l'U.M.P. est le représentant français. Il est à remarquer que la gauche véritable est maintenant représentée par, entre autre, un parti communiste ressemblant furieusement aux partis républicains des temps anciens et que le plus radical du front de gauche c'est le parti de gauche. Ce front de gauche est le seul mouvement dont le discourt soit réellement d'un renouveau politique de par sa proposition de faire élire une assemblée constituante. Mais la politique ce n'est pas que cela.


    THEURIC

  • idée n° 8) bis: Essai de début de réflexion sur le temps présent et notre proche avenir.

    Mon intuition, ce processus de création et d’entendement inconscient, me susurre des difficultés immense pour l'Europe, étant entendu que l’intuition se doit de se nourrir de connaissances ad oc et d’inventions d’outils complémentaires.


    Ceci dit, les États-Unis sont, dès à présent, finis, ce pays a un tel taux de désorganisation que la disparition de sa monnaie le fera s’effondrer.


    Trois institutions m'y semblent encore plus ou moins vaillantes: les universités, mais pas toutes, l’armée, bien que dans un sale état et quelques entreprises telles que certaines de celles liées à l’informatique ou celles liées à la production de combustible schisteux.


    Le reste s’écroulera à la suite du dollar.


    La pensée politique purement économiste trouve ses origines plus de deux siècles antérieur à notre époque et s’est progressivement développée jusqu’à nos jours pour devenir maintenant prépondérante, or, ce à quoi nous assistons aujourd’hui c’est à un retour en force de la pensée essentiellement politique avec tout ce que cela entend de formalisme et, surtout, de passion.


    Ainsi, les démocraties populaires et les démocraties libérales, dites communistes et néo-libérales, sont du même esprit d’une conception du monde fondamentalement portée que sur la seule économie.


    C’est leur froide confrontation de 1945 à 1991 qui nous a évité des conflits plus sévères en gelant le dynamisme, parfois tragique, des peuples, le négoce n’aime pas les surprises et les heurs sont toujours des surprises.


    Mais depuis la disparition de l’U.R.S.S. vient le retour du jeu tortueux des états et des nations, c’est ce à quoi nous assistons, la disparition des U.S.A. ne venant qu’achever de libérer l’énergie vitale de l’humanité depuis si longtemps comprimée, toute son énergie vitale.


    L’Europe, elle, est dans son vieillissement autant physique que, évidemment, mental.


    Le sens que je donne à la baisse mortifère de la natalité européenne est la culpabilité dû aux atrocités des deux guerres mondiales (je considère en effet l’inconscient social comme étant d’une temporalité bien plus importante que celle d’un individu, pouvant s’étendre sur plusieurs siècles, voire, peut-être, millénaires), or la culpabilité peut générer deux effet contraires et extrême: la dépressions auto-condamnatoire ou l’agressivité pervers.


    Présentement l’ouest de l’Eurasie est quasiment vidé de sa substance, à l’exemple de la France ne produisant plus d’acier, peu de gasoil ou d’essence…, en cas de cessation de l’économie mondiale, il nous faudra du temps pour remettre en route une production sérieuse de tout un ensemble de substances, éléments et matériaux dont toutes sociétés ont un besoin vital.


    Parce que ceux des pays appelés aujourd’hui B.R.I.C. seront bientôt soit dans l’effritement, soit dans une confrontation plus ou moins directe, ce ne sera que par portions congrues que nous pourrons nous approvisionner ailleurs de ce qui, si tragiquement, nous manquera.


    Cinq, dix ans, voire plus nous serons nécessaires pour que nous puissions entrer dans ce qui sera le concert des nations, plutôt concert free jazz sauf si…


    Sauf à remplacer quasiment totalement les équipes dirigeantes des pays de l’union et ceux de l’Union-Européenne, vu que ceux-ci s’arc-boutent sur cette même philosophie néo-libérale, mais en ce cas je ne vois pas comment l’euro pourrait survivre à pareil commotion, du-moins l’euro en tant que monnaie.


    Le Japon et la Chine, bien entendu, mais plus encore l’Inde et la Chine serons les ferments de nos craintes prochaines, deux voisins, deux géants se toisant à l’envi aux tensions internes tant démesurées…


    Theuric

  • idée n° 8: Essai de début de réflexion sur le temps présent et notre proche avenir.

    Nous sommes face à ce qui nous semble être, politiquement, une impasse, or je suis convaincu que cela n'est pas et que cette impasse ne vient que de ce que nous n'avons pas, au-devant de nous, les outils conceptuels nous permettant d'envisager d'autres horizons que ceux auxquels nous fûmes antérieurement confrontés.

    Or, depuis déjà plusieurs décennies, toutes les sociétés ont évolués et évoluent toujours à un rythme accéléré et elles se transforment sous nos yeux à une vitesse prodigieuse sans que nous n'en ayons pleinement conscience.

    De plus, ceci s'est accompagné d'une théorie politico-économique dite néo-libérale, autrement appelée marchéiste qui, mettant la pensée politique au second plan, nous empêche la formulation de nouveaux concepts.

    Cette théorie n'est pas d'une grande nouveauté, ses deux siècles d'existance la place, au contraire, dans le prolongement de réflexions pûrement économiques dont les fondements s'ébauchèrent à une époque ou vivaient sur Terre moins d'un milliard d'habitants et, aujourd'hui, avec une population mondiale multipliée par plus de sept, nous sommes au seuil de son achèvement.

    Mais il est à remarquer que ce qui fut des trois ordres anciens: le religieux, le guerrier et le marchand, les deux premiers se retrouvent dans les pays européens, sous une forme ou sous une autre, sous le contrôle étatique: l'anglicanisme de Grande-Bretagne sous la férule de la reine, laïcité française, l'impôt religieux allemand,..., pour ce qui est des religions (avec des exceptions telles que la Grèce); les forces armées, quand à elles, sont assujéties, de par leurs fonctions régaliennes, à l'état montrent la nécessité des gouvernements de maîtriser ces vieux ordres.

    Cela se fit, dans l'histoire avec beaucoup de difficultés, des avancées et des reculs

    Il n'est, donc, que les puissances financières qui échapent encore à la régulation des nations.

    C'est, je le pense, la cause majeur des difficultés devant lesquelles nous sommes: n'avoir pour seule horizon d'une pensée politique et de la chose publique que des considérations de l'ordre de l'économisme et du monétarisme arc-bouté sur une philosophie sociale purement individualiste (pensée archaïque totalement différente et opposée de ce que peut être l'individualité) en mésestimant ce que peut-être l'organisation et la régulation, les équilibres des pouvoirs, la recherche de la justesse des prises de décisions, les avis contraires, le symbolisme, l'histoire et la géographie,..., toutes ces dimensions pénétrant les sociétés, d'autant plus quand leur complexité atteint, comme en Occident (Japon compris) ou dans les pays émergeants un certain seuil nécessitant une démocratie représentative.

    Ce pouvoir, dit néo-libéral ou marchéiste, d'essence oligarchique de type ploutocratique et de genre ubuesque semi-totalitaire perd progressivement de ce qui fait la force et la durée de tout pouvoir, son intelligence et son esprit de création: soit par le rejet de ses éléments les plus contradicteurs donc ceux qui sont  intellectuellement les plus vigoureux, indépendants et inventifs, soit par l'éloignement décidé et délibéré de ceux-ci pour divers raisons.

    Nous sommes dans ce moment où ces forces gangréneuses ne sont plus dans la capacité de leur propre survie, mais entre temps elles aurons destabilisé l'ensemble des sociétés et, tant qu'elles tiennent encore, et la survivance du dollar en est l'étalon, nous pouvons considérer deux choses: la première est une déstabilisation accrue des sociétés, la seconde que  nous ne sommes pas encore dedant l'immense cataclysme accompagnant cet effondrement, la question n'étant pas de savoir si il aura lieu mais quand.

    Or, quand cela aura lieu, l'ensemble des vieilles forces inconscientes, parce que misent sous le boisseau, rejailliront au grand jour chez tous les peuples et, parce que le politique reprendra ses droits, les jeux de force à l'intérieur des pays et entre les états, la géopolitique, l'inconscient des peuples, les contradictions entre traditions, conservatismes et la modernité, les frustrations... pourrons facilement se muter en agressivité, parfois la plus extrême.

    N'oublions jamais cet étrange attraction des peuples pour leur inconscient social. Étrange parce que les peuples sont attirés, aspirés par cet inconscient en en ayant véritablement ni le désir, ni l'envie et sans même que cet inconscient s'exprimât jamais d'une semblable manière.

    Tout compte fait, le véritable danger, de tout temps, fut et reste la passion des hommes, elle peut-être constructive et bâtisseuse en un éros fabuleux, flamboyant ou, quand elle s'est tournée vers le sombre regard des pulsions destructrices, peut devenir un thanatos grimassant.

    Il est, à mon sens, totalement inutile de considérer la perversité du néo-libéralisme ni même son effondrement, tout simplement parce que ce n'est que s'encombrer l'esprit d'évidence puisque cet évènement aura lieu, quelque soit la façon que cela se fera. En revanche il est d'une extraordinaire urgence de songer l'instant de cet effondrement et de sa suite dans le court terme, de s'y préparer, non pas en individualiste, avatar désuet et morbide du marchéisme, ni en un réflexe purement collectif, réaction primitive et dangereuse qui ne viendrait qu'en réaction de la tentative d'effacement de la notion même de peuple mais dans une action dont le socle serait l'individualité, c'est-à-dire la compréhension conscience de sa propre existence et de celle de l'autre, de la conscience en son inconscient mise en corrélation avec l'existence propre et distinct de chaque autre être humain, de son respect, ainsi que de la compréhension et du respect de la vie en société (compréhension et respect voulant dire, aussi, souplesse et égratignement des dits respects de l'autre et la vie en société). Cela ne retire en rien la nécessité absolue que chacun d'entre nous, ainsi que les sociétés ont de se défendre.

    Des questions telles que qu'est-ce que la démocratie, qu'est-ce que notre modernité, qu'est-ce que la propriété, à qui appartient véritablement une usine, une liasse de billets, un sol, le ciel, une molécule, une idée, une oeuvre, un homme, une femme, un enfant, un chien, une touffe de cheveux, quel taux de perméabilité pour les frontières, quel est le minimum de savoir que doit avoir acquis chaque enfant, quelle est la place du citoyen dans la société, la place du religieux, la place du bandit, du gendarme, du politique, la place du savant, de l'ignorant, du différent, du géni et du crétin,...,etc,...? Toutes ces questions et une myriade d'autres, tant d'autres, ne doivent plus être dans l'obscurité de notre peur du savoir et du comprendre, de son rejet, mais jaillir, rejaillir au grand jour en une force irrésistible.

    Parce que, en fin de compte, le néo-libéraliste, l'individualisme sont, pour l'essentiel, que pures pensées obscurantistes, que purs obscurantismes d'où ego et narcissisme, ces deux frères jumeaux, puisent leurs puissances.

    C'est la raison pour laquelle j'appelle à une nouvelle renaissance!


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  • Fiction 8) Famine

     

    Lord Henry Lowston aimait se retrouver à Paris, y muser dans les petites ruelles, s'arrêter dans l'un de ces minuscules squares si souvent discrètement dissimulés aux yeux de ceux qui n'y étaient pas voisin et parsemant les quartiers de la capitale.

    C'était pour une mission de la plus haute importance qu'il était venu, ce jour là, en France et il avait donné, pour cela, rendez-vous dans un de ces lieux furtifs à un conseillé de la présidence française.

    Il faisait froid.

    Un pâle soleil de fin d'hiver tentait de réchauffer un sol qui n'avait connu que froidure et neige et il était possible de voir combien le dernier épisode neigeux fut rude par l'amoncellement de glace restant encore au sol là où l'ombre portée par les bâtiments empêchait tout adoucissement.

    Enfin Patrick arriva à grandes enjambées, un large sourire au lèvre et tenant un sac plastique de sa main gauche et une baguette sous le bras.

    Le Lord trouvait amusant ses manières très française sans être dupe que son propre style soit lui aussi si britannique, rien que son haut de forme qu'il troquait contre une casquette lors de ses voyages à l'étranger le montrait autant caricatural que son ami.

    Patrick Delacase, martiniquais, était de ce teint mi noir, mi indien qui seul se rencontre dans les Antilles françaises.

    « Bonjour Henry, » dit le conseillé avec son fort accent antillais et en lui serrant la main, « Qu'y a-t-il de si grave pour que nous nous donnions rendez-vous dans un tel endroit ? Tiens, vu l'heure de midi, j'ai amené de quoi nous restaurer. »

    Et joignant du geste à la parole il sortit de son sac un couteau, un saucisson, deux verres et une bouteille de vin, posa le tout, avec la baguette, sur une grande serviette qu'il avait étalée sur le banc se trouvant près d'eux puis, tout en débouchant la bouteille à l'aide du tire-bouchon du couteau, il ajouta :

    « Vas-y, je t'écoute.

    -Patrick, la Grande-Bretagne est au bord de la famine, je viens ici, au nom de ma reine, faire l’aumône à la France et à l'Europe. »

    Son interlocuteur faillit lâcher la bouteille, son sourire s'évanouit, il le regarda intensément :

    « La situation est-elle si urgente ? Votre agriculture est-elle tant mal en point pour que vous ne puissiez plus nourrir votre population ?

    -Nos hurluberlus tatchériens ont dilapidé le peu de ressources que nous avions encore et l'agriculture en fut particulièrement touchée, l'élevage a, de plus, souffert du scandale de la maladie de la vache folle qui s'étendit tout de même sur près de quinze ans, nous n'avons quasiment plus que les possessions agricoles royales et aristocratiques, à peine entretenues, pour nous alimenter et elles nous fournissent bien moins que le nécessaire, en fait nous n'avons plus que pour un mois de réserve en vivres, pourquoi à ton avis tant de mes compatriotes quittent, depuis des décennies, leur ile pour venir chez vous ?

    -Ici aussi nos néo-libéraux ont ratiboisé notre agriculture. Tiens, mange ça, ça requinque » dit le conseillé en lui tendant un morceau de saucisson et de pain, puis il lui servit un verre de vin, « c'est un bourgogne, un petit exploitant le produit, tu m'en diras des nouvelles.

    -Vous pouvez encore vous nourrir de cochonnaille et boire du vin, nous, nous avons le whisky, la City et la presse people, tu ne perds pas au change. Ton pain n'est pas mauvais non plus...

    -Et le Commonwealth ?

    -Chaque pays a prit son indépendance même si ce n'est pas officialisé, ils ont saisi l'occasion pour faire sécession et restent sourds à toutes nos demandes, je les comprends, chaqu'un d'eux ont également des problèmes à n'en plus pouvoir.

    -Et qu'en est-il des émeutes du mois dernier ?

    -Nous en sommes venu à bout mais maintenant nous faisons face à une menasse bien plus importante.

    -Laquelle ?

    -Le mouvement républicain à le vent en poupe et nous craignons de plus en plus un coup d'état, c'est la raison de ce rendez-vous discret, nous devons absolument cacher la réalité de notre situation sinon je ne sais pas dans quelles aventure cela nous amènerait.

    -Bon, j'en parlerais à Pierre Verneuille, lui et Otto Stücberg sont de véritables magiciens et obtiennent ce qu'ils veulent de la commission européenne, la seule crainte d'un coup d'état au Royaume-Uni va faire que tout le monde va racler ses fonds de tiroirs pour vous faire parvenir ce dont vous avez besoin. Je te conseillerais que tout cela soit sous le contrôle de l'état...

    -C'est le Prince Charles qui a pris les rênes du pouvoir, c'est lui qui a démissionné le précédent premier ministre, un fou furieux qui ne voulait que sauver la bourse, et je te prie de me croire que le prince se démène vraiment pour son royaume, je découvre un grand homme dans cette période troublée, en réalité c'est lui qui m'envoie, sa mère, la reine, vieillissante, ne mesure pas vraiment l'ampleur de la catastrophe.

    -L’Écosse et l'Irlande ne peuvent pas vous aider ?

    -Ils font ce qu'ils peuvent, c'est à dire pas grand chose. Patrick, nous sommes réellement dans la panade et il n'y a que l'Europe pour nous sortir d'affaire.

    -Tu ne crains pas que la droite néo-libérale...

    -Il n'y a plus de droite néo-libérale, le parti conservateur est royaliste, les démocrates libéraux ont quasiment disparu et le labour party se radicalise de plus en plus, devient républicain et constitutionnaliste, notre pays, comme le vôtre, est en train de changer, mais nous, nous sommes au bord du gouffre.

    -J'ai compris. »

    Tous deux se mirent à manger en silence. Deux pigeons s'approchèrent d'eux prudemment. Lord Lowston dit :

    -Ne trouves-tu pas que ces deux volatiles ressemblent furieusement à nos pays respectifs ? »


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  • Fiction 7) Reconstruction

     

    « Mais comment veux-tu que je fasse, nous manquons de tout, tu ne veux tout de même pas que je te le ponde, ton acier, nous avons fermé nos fonderies, nos aciéries, nos mines, nos papèteries, nos usines ont fondu comme neige au soleil, et même si certaines reviennent, tout a augmenté, le prix de la moindre fourchette a bondit de plus de mille pour cent, quinze euros pour une fourchette, te rends-tu compte ?

    -Franc, et non plus euro...

    -Franc, si tu veux. Et pour l'agriculture, ce n'est pas mieux, nous manquons de terre arable et il nous faut défricher par hectares entiers, nous manquons de fruits, de légumes, de céréales, nous n'avons même plus de métal pour fabriquer des conserves, nous avons abattu des cheptels entiers parce que nous ne pouvions plus nourrir le bétail, l'importation d'aliment pour bestiaux se fait au compte goute, et pour le carburant, c'est pire, près de soixante dix pour cent des voitures restent au garage faute de diésel, ceux qui ont une automobile à essence s'en sortent encore mais payent leur carburant une fortune, et tiens, mis à part le train, le reste des transports est quasiment bloqué, les bus, les camions sont en pane sèche, et j'ai dû réquisitionner ce que je pouvais en carburant pour les péniches, les transports ne fonctionne plus convenablement, je fais tout passer par voies de chemins de fer ou par bateaux... »

    André laissait passer l'orage, il le connaissait bien, Loïc, organisateur hors pair, doté d'une volonté incroyable mais totalement réfractaire à toute autorité, entêté et râleur.

    Mais combien avait-il raison, la situation de l'Europe et de la France est bien telle qu'il l'avait décrite, effroyable, pour calmer la population il avait fallu trouver des boucs émissaires, les banquiers et boursicoteurs véreux, les hommes politiques les plus magouilleurs et les cadres de l'administration malhonnête avaient servi d'exutoire mais maintenant l'effet de cette purge commençait à s'estomper, surtout qu'il avait fallu prendre des mesures impopulaires comme de demander aux chômeurs de défricher les sols, payés au S.M.I.G., c'était bien le moindre mais ça n'avait pas été simple de refaire travailler des personnes qui, pour certaines, ne savait même plus ce que c'était, il fallu aussi détruire des maisons de campagnes bâties sur des terres arables, de réquisitionner les retraités pour former les plus jeunes, de rétablir le service militaire ou de rouvrir les mines... .

    Au moins d'avoir mis tout le monde sur le même pied d'égalité avait-il évité que les différences d'origine n'accentue le racisme, quand on met hommes et femmes de couleurs de peaux dissemblables ensemble sur de tels chantiers, la dureté du travail relie les gents plus que ça ne les sépare.

    Cette réunion se passait chez André De Couberlin, conseillé du ministre du redressement productif, les satiristes disaient de lui : « le principal, avec lui, c'est de participer ».

    C'était lui qui avait nommé Loïc Leguéan comme chargé de mission, ils avaient été tous deux sortis de leur placard en même temps, l'administration ne supportait plus, à l'époque, leurs critiques continuelles des choix politiques et économique que faisaient les hommes politiques de ce temps là.

    Puis, il lui avait laissé toute latitude pour former son équipe et s'organiser. Cet homme accomplissait des prodiges.

    Il était assis en face de lui, de chaque coté de la table sur laquelle étaient étalés les reliefs du repas, sûrement premier vrai diné qu'il avait du prendre depuis pas mal de jours.

    « Je t'avais juste demandé comment tu t'en sort avec l'approvisionnement en acier... »

    Un visage féminin apparu par l'encoignure de la porte :

    « Eh, un ton plus bas, tout les deux, le premier qui réveille les enfants va se charger de les rendormir.

    -Ne t'en fais pas, chérie, nous parlerons plus bas. » puis l'adjoint, se tournant vers son auxiliaire, « Alors, que ce passe-t-il pour l'acier, les entrepreneurs pressent le ministre de toute part, nous n'avons quasiment plus de réserve...

    -L'équipe de technicien a réussi à remettre en route les deux derniers hauts-fourneaux qui avaient été éteint, ça n'a pas été une mince affaire, pour l'un d'eux cela faisait des années qu'ils ne fonctionnaient plus mais nous manquons de minerais...

    -Je m'en occupe, j'ai demandé à Pierre Verneuille de lancer des pourparlers avec différents pays producteurs mais ça va nous coûter cher, et pour les mines, où en est-tu ?

    -Beaucoup sont inondées, des pompes ont été installé pour celle qui ne sont pas trop délabrées bien que nous ne puissions être sûr de rien, ensuite il faudra attendre que ça sèche puis en contrôler l'état, certaines vont pouvoir être exploitées à ciel ouvert, ce sera plus rapide mais ça prendra tout de même du temps.

    -Combien ?

    -Avec un petit peu de chance, dans un trimestre il y aura les premières extractions. »

    La femme de Pierre apparue portant en mains un plateau sur lequel il y avaient trois tasses fumantes de café, des petites cuillères et une sucrière.

    Elle servit l'invité le premier.

    « Sans sucre, merci. » Dit-il. Il bu une gorgé du breuvage bouillant puis, se tournant vers son hôtesse : « Dis-moi, Éveline, à ton avis, quel spectacle dois-je proposé à toutes les personnes qui triment en ce moment ? »

    Elle réfléchit un instant puis dit :

    « Propose leur toute sorte de spectacle mais de qualité, il faut, me semble-t-il, que tout le monde se souvienne de l'année passé ensemble comme les meilleurs de leur vie, surtout, il ne faut pas que quiconque s'ennuie.

    -Je vois, merci Éveline. » Puis reprenant la conversation précédente : « Quand bien même nous avions le minerai nécessaire, deux hauts-fourneaux ne seront pas suffisant pour le pays et les autres pays européens ne sont pas mieux lotis que nous. Tu te rends compte que nous tous, pays européens, sommes contraint de mener une politique du tout état d'une planification quasiment communiste ?

    -Qu'y a t-il de mal à cela ? » Demanda Éveline qui s'était assise après avoir servi le café. « Nécessité fait loi. Bien que nous puissions considérer, » continue-t-elle, « comme réalité qu'une mauvaise politique ne peut que mener à de la mauvaise économie il est tout aussi vrai qu'une bonne politique ne génèrera que de la bonne économie, en revanche je suis sûr que la meilleurs économie qu'il soit ne peut mener qu'à de la mauvaise politique, comme le disaient les anciens : «  l'argent est un bon serviteur et un mauvais maître » et de quoi discutez-vous, messieurs, depuis tout à l'heure, sinon que de politique même si cela ne concerne qu'un pan limité de celle-ci : la réorganisation de la société après une calamité, et un effondrement économique est une calamité.

    -Tu aurais dû, » lui répondit son mari en l'embrassant, « te présenter à des élections, ton esprit en ces choses est toujours aussi agile.

    -Et moi je dis que nous ne sommes pas encore sorti de l'auberge, » répliqua Loïc, « pour construire de nouvelles usines, par exemple, il me faut du ciment, or, comme pour beaucoup de choses, le ciment, aussi, manque, nous en fabriquons, mais pas suffisamment, nous en consommons tellement que les fabriquant ont de la peine à fournir, il nous est même arrivé de reprendre de vieux truc comme le mélange de chaux et de vieille briques concassées...

    -Loïc, » l'interrompit Éveline qui voyait les yeux de son époux se fermer, « excuse-moi de mettre un terme à votre conversation mais il se fait tard, peut-être serait-il bien que nous allions tous trois nous coucher, vous pourrez reprendre votre discutions demain, au petit-déjeuné ? Ta chambre est la première à droite en haut de l'escalier, la nôtre se trouve en face.

    -C'est la première fois depuis mon enfance que quelqu'un m'envoie me coucher comme ça, » répondit-il en souriant, « mais j'obéis à ton ordre et c'est vrai qu'André m'a l'air de dormir debout. »

    Et tous trois de monter.

  • Fiction 6) Le retraité

     

    Le vieille homme entra sans même préalablement frapper à la porte et vint saluer le quinquagénaire assis derrière le bureau encombré de dossiers épars se trouvant devant lui:

    « Bonjour André, » lui dit-il avec toujours la même voix de stentor. Il lui tendit la main par-dessus le meuble « Encore besoin d'un vieillard comme moi et devoir me sortir de la naphtaline de la retraite ? »

    L'autre homme, se levant presque brutalement, lui serra la main avec un air discret de déférence envers son vis-à-vis, seule personne produisant, chez lui, une réaction d'un tel respect :

    « Bonjour monsieur Duhauchamp, vous n'êtes pas le seul à être sorti de la naphtaline, je fus moi-même placé près de dix ans dans un splendide placard et n'en suis sorti que voilà peu, mais je vous en prie, asseyez-vous, » dit-il en désignant le siège se trouvant devant lui.

    Ils s'installèrent tous deux.

    « Alors, » demanda le patriarche, « que me vaut ces joyeuses retrouvailles, l'état se serait-il dans de telles préoccupations qu'il doive ainsi faire appel à la vieille barbe que je suis ? » Il regarda le bureau, « à ce que je vois, tu es toujours autant désordonné !

    -C'est là l'un de mes petits défauts, mais, rassurez-vous, je m'y retrouve toujours...

    -Quant tu étais sous mon autorité, cela n'a cessé de me causer irritation et ébahissement : que tu puisses t'y distinguer dans ce capharnaüm me reste un mystère, enfin, j'imagine que ce n'est pas pour discuter de ton manque de rangement que tu m'as demandé de venir ici ?

    -Non, c'est pour vous demander de reprendre du service.

    -Expliques-toi !

    -Depuis que les bourses et les monnaies se sont effondrées les pays émergents ont quasiment tous nationalisé les entreprises qui sont sur leur sol faisant fuir les entrepreneurs installés là-bas...

    -Ça, jeune homme, ce n'est même plus de notoriété publique, c'est de l'évidence.

    -Il est vrai, le retour des industriels en Europe fait la une de tous les médiats, c'est justement pour cela que je vous ai invité, mais permettez-moi, avant tout, de vous en expliquer les raisons : En plus d'être devant un cruel manque de matières premières et de produits manufacturés...

    -Ainsi que de nourriture, aujourd'hui les obèses ont disparu, je bois de l'orge grillé comme substitut au café du petit déjeuné et le chocolat est devenu introuvable.

    -Vous avez raison, à un point que vous ne vous imaginez pas, nous comptons même établir des tickets de rationnement, l'agriculture européenne suffit à peine, nous devons limiter tout gaspillage.

    -Mazette ! » L'ancien fit une brève pause, « je m'attendais bien à ce que nous soyons sur la paille, le néo-libéralisme ne pouvant, à terme, que lessiver l'Europe, mais que nous soyons contraint de revenir à des extrémités de temps de guerre me laisse tout de même pantois.

    -Plus encore, nous manquons de personnels formés et d'ouvriers qualifiés, d'ingénieurs, de techniciens, ceux qui le sont, sont déjà embauchés et les entreprises ne peuvent pas se passer d'eux, sans compter que d'avoir abaissé les barrières douanières à fait exploser le nombre de création de P.M.E et de P.M.I.. Bien des professionnels sont partis à la retraite, les sidérurgistes, les mineurs, les tourneurs fraiseurs, les soudeurs, même les paysans, tous ces métiers et beaucoup d'autres ne sont plus représentés que par de rares spécialistes qui ont dès lors trouvé un emploi, et bien payé, je vous prie de me croire. Nous risquons de rétablir le service militaire et nous manquons de personnels pour les encadrer, ont en trouve beaucoup, là aussi, chez les retraités. Les deux dernières décennies ont été passées à former des comptables, des responsables des ressources humaines et des commerciaux à tour de bras mais quasiment plus de manuels et bien peu d'intellectuels, pas suffisamment en tout cas, sauf dans le bâtiment et avec la ruine des monnaies et des bourses, le bâtiment, comme vous le savez, à suivit.

    -Si je te suis bien, il faut former autant d'ingénieurs pour construire des hauts-fourneaux et creuser des puits de mines que des sidérurgistes et des mineurs ? Mais moi, que viens-je faire dans tout cela ? Je ne pense pas que ce soit pour me faire un discourt sur le manque de formation de l'ouvrier et du cadre supérieur que tu m'as demandé de sortir de chez moi dans cette bouillasse de neige fondue !

    -Évidemment que non, je suis conseillé auprès du ministre du redressement productif...

    -Dénomination oiseuse, ridicule et joliment pompeuse qui a remplacée ministre de l'industrie, comme si les seuls mots et même les mots seuls suffisaient pour toute action !

    -En cela, vous n'avez pas tord. Donc, en tant que conseillé je suis chargé de la formation professionnelle. Or ce sont les retraités qui détiennent tout le savoir faire dont nous aurions besoin mais je suis devant un mur de génération et j'avoue que je ne sais trop comment faire avec les anciens.

    -Ô, tu sais, un vieux est pareil qu'un jeune mais en plus fragile.

    -C'est cette fragilité là qui fait ma difficulté, en fait ce que je vous demanderais ce serait de me conseiller pour tout ce qui concerne les personnes de votre génération.

    -Moyennant rétribution.

    -Cela va de soit.

    -Je deviendrais, en quelque sorte, le conseillé du conseillé. »

    Tous deux de sourire.

    « Pourrais-je vous inviter au restaurant ? J'en connais un excellant pas bien loin et cela me ferais plaisir de vous y inviter, nous en profiterions pour discuter plus avant de ce que j'attendrais de vous.

    -C'est avec joie que j'accepte ton invitation. »


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