Je suis le poisson qui dit que l'eau mouille.
Je fais parti de ceux qui veulent montrer que la réalité se trouve au-delà des apparences, que ce dans quoi nous nageons n'est pas tel qu'il s'en dit habituellement.
Écoutez Monsieur Asselineau, lors de ses conférences, c'est ce qu'il nous conte.
La réalité n'est pas une maîtresse affable, elle ne raconte pas ce que nous voudrions entendre, mais elle montre ce qui est, sans fard, sans mensonge, sans façade, parfois tellement discrètement qu'il en est ardue de la comprendre, parfois d'une telle évidence que cela en éclaire la nuit la plus sombre.
Il n'est point de la vouloir croire mais juste d'en saisir la vérité complexe au-delà de toute rêverie.
Et en ces temps où l'ingénue se laisse porté par les cauchemardesques trilles des hérauts d'oligarques évanescents, il n'est plus que temps d'aller rencontrer cette éternelle maîtresse d'école de la vie.
Dépeint-elle l'enfer ou la paradis, ni l'un ni l'autre, juste la vie, notre vie, et l'existence du monde, de son cours, de ses joies et de ses tourments, de l'infinité de l'être.
Nous vivons un trouble et nous ne voyons plus rien, or la réalité nous appelle, elle nous requière toujours à elle, en son principe, alors, écoutons là, elle a tellement de choses à nous dire.
Parce que si nous lui restons sourds elle nous rappellera à l'ordre sans ménagement.
C'est ainsi.
Combien ai-je de lecteurs?
Un, ce jeune dont le pseudonyme est Hadès, dix, cent, mille, dix-mille ou plus, qu'en sais-je, je suis bien incapable de le dire, n'ayant pas trouvé moyen d'en avoir le chiffre, de comprendre comment fonctionne ce truc, d'autant plus que Hautetfort ne fait plus ce décompte, que voulez-vous, je suis de la génération de la télévision et du téléphone à cadran.
Bien que cela me soit un tout petit peu frustrant, ce n'est pas pour cela qu'il faudrait me laisser un commentaire rien que pour me faire plaisir, en cela qu'importe, mon travail se poursuit.
Mais quel est-il?
D'expliquer que l'univers dedans lequel nous vivons est infiniment plus complexe que le sens que nous en donnons, que notre "entendement collectif du monde" est, en raison même de notre nature, limité et que le brouillard conceptuel qui nous englobe en pervertit le sens.
Bien entendu que je fais des erreurs de perception et de conception, j'en ai fait, j'en fais et j'en ferai de nombreuses, mais c'est bien parce que je m'essaie de percevoir au-delà de ce qu'il se dit que, souvent, quand je parle, nombre de gens tendent à me fuir d'une manière ou d'une autre.
Sauf si ce que je dis tend à répondre à des interrogations présentes et formelles et sans révéler mon identité sociale hiérarchique, soit mon cursus et mes emplois passés.
C'est pourquoi également, même si j'ai de nombreux lecteurs, très rares sont les réactions et commentaires, ce en quoi je ne porte pas ombrage, c'est un fait, c'est tout.
Dès lors, je ne m'en désole que très peu, pour la raison même que j'en comprends le sens.
Comprenez bien que je ne me glorifie de quoi que ce soit ni ne pense avoir raison sur tout contre tous, je montre juste un phénomène que j'ai pu observer depuis bien longtemps.
La raison en est simple à définir : je sors de la grille de lecture, sociale habituelle certes, mais aussi des certitudes communes.
Lorsque, par exemple, je pose des réflexions sur des thèmes aussi différents que peuvent l'être la nature de la pensée, l'évolution d'Homo Sapiens Sapiens, explique les raisons mécaniques pour lesquelles il est impossible de privatiser un service publique, sinon de gravement l'affecter, ou celles qui fait qu'il est chimérique de vouloir réformer un système politique triplement verrouillé, comme l'est l'U.E., sauf à irrémédiablement le détruire, tout en donnant une définition de la monnaie...., ceci, de plus, en tant qu'employé d'une société de transport en commun à la retraite, conducteur de bus, et en abordant tellement de thèmes différents, je remets, non pas seulement en question, mais bien en cause notre structure sociale.
En fait, la plupart du temps la lecture de la politique m'est plutôt simple, il en est ainsi du dernier petit billet de Donald Trump à son sortir de l'avion présidentiel, un touite de ce qu'il se dit, est facilement compréhensible.
Il y disait en substance que, pour lui, il était insultant que Monsieur Macron puisse proposer la constitution d'une armée européenne, ce dernier lui ayant répondu que c'était ses conseillés qui avaient mal compris ce que le président français voulait exprimer.
Ce qui pourrait ressembler à une réponse manquant singulièrement de courage, pas très maline ni subtile, mais bon, passons, la question n'est pas là.
Il faut comprendre que les États-Unis-d'Amérique sont agités de deux émotions envers l'Europe, la jalousie et la peur.
Sans elle, sans la France et l'Espagne ils ne seraient rien qu'une vague colonie britannique, comme le sont encore un peu, sinon dans les faits, du-moins dans l'esprit, le Canada et l'Australie.
Leur statue de la liberté dont ils s’enorgueillissent, rien qu'elle, fut conçue et construite en France, sans compter que la fusée, la bombe atomique, l'automobile, la machine à vapeur et bien d'autres choses encore furent, elles aussi, conçues et mises au point en Europe.
Sans les allemands qui, en masse, se sont émigrés aux U.S.A. son peuplement n'aurait jamais atteint celui d'aujourd'hui.
Leur science, leur technologie, leur art étant, à la base, européenne, même le jazz et le blues, le meilleurs de leur musique, est la résultante du croisement des musiques classiques et traditionnelles européennes et africaines.
En réalité, l'existence même des pays européens remet en cause l'exceptionnalisme messianique, plus ou moins teinté de religiosité, des U.S.A., qui n'est que la tentative collective de se persuader de leur propre existence en tant que peuple, là se trouve la raison essentielle, bien qu'inconsciente, de la construction de l'Union-Européenne sous égide impériale, leur volonté de notre destruction, dont l'origine provient de cette jalousie haineuse inconsciente de l'empire à notre égard.
Parce que du fait de notre existence, de notre simple présence, ils ont le sentiment de n'être rien, du vide, du vent, du néant.
A cette jalousie s'y rajoute la peur, et oui les étasuniens nous craignent au-delà de tout.
Il se fait que leur armée n'est pas vraiment performante, il se disait même, au temps de la guerre froide, que l'Allemagne de l'ouest n'en avait pas confiance, leur préférant mille fois ses propres troupes et celles françaises et britanniques.
Ainsi, quand on m'affirma que si les américains n'avaient pas débarqué en Normandie en 1944 nous parlerions allemand, je répondit que non, nous parlerions russe, la guerre n'aurait pas alors cessé en 1945 mais plus probablement en 1947, 48.
Ce ne fut qu'en raison de la résistance anglaise lors du blitz de 1940, ce qui détruisit une bonne part de l'aviation germanique, puis des défaites allemandes en Afrique-du-Nord par les britanniques (quand les étasuniens y arrivèrent ce leur fut catastrophique), en Russie, lors des batailles de Moscou, Stalingrad puis du chaudron de Koursk, qui permit ces deux débarquements, Normandie puis Provence, mené, pour le second, par les troupes françaises, raison pour laquelle on n'en entend que peu parler, leur narcissisme flamboyant, leur nombrilisme, centripète, aussi, montre et démontre leurs immenses faiblesses.
Sinon les forces anglo-saxonnes auraient été rejetées à la mer dès leur tentative normande.
Il n'est qu'à voir ce que fut, pour eux, la guerre du Vietnam, la pire des avanie, la puissance de leur armée au regard de ce qu'était celle du Nord-Vietnam nous en montre tout.
Et s'ils purent battre les japonais à la même période ce fut grâce à leur puissance industrielle et au nombre d'hommes à leur disposition, bien qu'il soit vrai que quelques bons stratèges de leur camp n'y furent pas non plus pour rien.
Sans compter leurs déboires en Irak et en Afghanistan.
C'est pourquoi les étasuniens, dès que la guerre froide s'achevât, n'eurent de cesse que de détruire les armées européennes, de les corseter au-dedans l'O.T.A.N., du fait de cette angoisse délirante et fantasmatique d'être envahi.
C'est pourquoi, bizarrement, Monsieur Trump fit état de son drôle de sentiment d'être injurié par le président français, quand celui-ci ne fait que poursuivre, vaille que vaille, son étrange programme: continuer une construction européenne, dont les U.S.A. furent, ce qui est cocasse, à l'origine, que rares en Europe sont ceux voulant aujourd'hui conduire à son terme, hormis les esprits chagrins eurolâtres de plus en plus minoritaires.
D'où cette sotte proposition d'une armée européenne et cette réponse cinglante, bien que surprenante, du président U.S. (notre pauvre Macron qui ne fait que répéter ce qu'il entend et qui, à chaque fois, se prend une baffe monumentale, d'ailleurs je me demande si certains ne s'en amuseraient pas, voire même en feraient des paris).
Il est à remarquer que la Grande-Bretagne quitte certes l'Union-Européenne tout en restant dans l'O.T.A.N., la raison en étant encore une fois multifactorielle, toutefois ce pays considère que rester proche des U.S.A. est plus prudent, cela restant à voir.
En réalité, je me demande si ma façon de fonctionner ne proviendrait pas du fait que mon système de croyance ne serait que peu développé, une façon d'infirmité sociale en quelque sorte.
Il m'a fallu, avec le temps, apprendre toutes les lois non-dites de la société, d'ailleurs je n'hésite pas à sourire dans la rue, ce qui, je l'ai compris, n'est pas toujours bien vu.
En revanche la nature humaine m'est infiniment plus facile, même si, pour la comprendre, il me faille me concentrer, mon problème venant de ce que, bien que ressentant mes émotions, je ne sais pas toujours laquelle s'anime, et cette compréhension de l'autre ne provient pas de saisir les évidences des expressions faciales et physiques, mais des sensations ressentis au plus profond de moi, parfois à me tordre de douleur.
Ce qui fait que je ne sais pas toujours si ce sont mes émotions propres ou celles de mes vis-à-vis, c'est en cela que je suis une éponge à émotivité, enfin, avec l'âge cela s'est relativement radouci.
Tout ça fait que je n'ai jamais vécu cette évidence sociale que vit la majorité des gens, ce que sont les croyances partagées.
Sinon, mon enfance a été une masse d'incompréhensions rêveuses, mon adolescence fut un enfer, d'une solitude entière et mes gaffes magistrales.
Bon, d'avoir été manipulé par un pseudo-pote pervers-narcissique pendant plus de trois décennies n'a pas été pour arranger les choses, il a d'ailleurs de la chance, je suis dans la plus totale incapacité de lui en vouloir, c'est constitutif à ma structure mentale, si je lui ai envoyé une lettre déstabilisante c'est juste pour qu'il me foute la paix et, surtout, qu'il ne fasse plus de mal à quiconque, dans deux mois environ il craquera et libèrera celui ou ceux qui sont toujours sous son emprise.
Le plus amusant c'est qu'il doit lire ces lignes et je ne pense pas qu'il y comprenne grand-chose, sauf inconsciemment; il pourrait guérir, même de son état psychotique de moins en moins latent, mais pour cela il lui faudrait, même à son âge, partir au loin, en Australie par exemple, pour rompre avec les rites qu'il doit dorénavant mettre en place pour tenter de sauver son mental défaillant, le choc civilisationnel le sauverait, mais je ne l'en pense pas capable.
Enfin, c'est son affaire, par le mien, j'ai de la compassion pour lui, de la pitié, aucune.
(La pitié est agissante, on souffre pour l'autre alors le devoir, la passion est d'agir pour l'amoindrir, la compassion, elle, n'est que la souffrance accompagnante, sans jugement mais aussi sans action pour en diminuer les effets.)
Quoi qu'il en soit, depuis que j'ai un ordinateur je fais ce que j'ai toujours voulu faire: écrire pour déverser mes pensées qui, sinon, encombreraient ma cervelle.
Et vous, amis lecteurs, vous devez vous demander, au-delà de cet épanchement, le pourquoi du titre de ce billet: "Je suis le poisson qui dit que l'eau mouille".
C'est que le poisson ne sait pas que l'eau existe puisqu'il vit dedans, tout comme l'Être-Humain dut attendre Lavoisier pour comprendre qu'il vit dans une atmosphère faite majoritairement d'oxygène, d'azote, d'eau sous forme gazeuse (sauf quand il pleut), de gaz carbonique et de méthane, plus quelques bidules qui trainent çà et là.
Et notre problème du moment c'est que nous sommes comme le poisson dans l'eau, nous ne comprenons pas ou peu le monde dans lequel nous vivons, nous en avons la sensation, nous sentons bien qu'il y a une multitude de choses qui clochent, mais nous n'en saisissons pas bien la nature, parce que nous barbotons dedans.
Alors on imagine...
Or la réalité est là, au-devant des immenses et très nombreuses difficultés de toutes sortes qui s'amoncellent en face de nous, ardues à percevoi