Je vais ici proposer un vaste panorama de ce qu'il me semble de notre présent et proche futur.
Je me dois de souligner me moquer éperdument d’optimisme ou de pessimisme, considérations basées sur la seule émotivité rendant plus ardues une réflexion profonde sur une situation donnée, ici nationale et internationale, situation complexe pouvant déboucher, dans un relativement proche futur, sur des conjonctures dangereuses.
J'aborderai divers sujets dont quelques-uns sortant, pour le moins, de l'ordinaire.
Je commencerais par deux de mes relatives erreurs.
Réalité du crash économique présent:
Ma première erreur fut de ne pas comprendre la réelle nature de la bulle spéculative à laquelle nous avons aujourd'hui affaire.
Il y a deux façon d'aborder ce crash économique, soit ne pas en croire la possibilité en raison du nombre de gens y faisant état sans que personne n'en perçoive un quelconque effet, soit, justement, d'en pronostiquer l'avènement prochain sans que rien ne semble se passer.
Or, tous, ainsi que moi-même, considérions, avec méprise, que ce crash aurait la même configuration que ceux des années passées, qu'elle soit boursière, bancaire et/ou de crédit, technologique ou de toutes ces autres raisons qui causèrent des dégâts plus ou moins importants dans l'économie mondiale ou, pour le moins, dans celle de telle ou telle région du monde.
De fait, si rien ne paraît de la réalité de ce crash actuelle, ce n'est pas parce qu'il ne surviendra pas ou que, comme je l'avais envisager précédemment, divers mécanismes mis en place en retarderaient la survenue mais bien parce que celui-ci nous est invisible: il est d'une nature toute autre que de tous ceux qui se sont, les uns après les autres, succédé.
En effet, cette bulle spéculative est de deux types, complémentaires, et éclate sous nos yeux:
- Bulle industriel: la désindustrialisation occidentale (U.S.A., Canada, Europe de l'ouest et Japon pour l'essentiel) qui perdure depuis maintenant près de quarante ans, qui vit les usines s'expatrier là où les salaires sont au plus bas coût pour vendre ces mêmes produits là où ces fabriques ont fermé, s'accentue autant en Occident que dans ces pays aux médiocres émoluments car plus aucun fabriquant ne trouve acheteur de ce qu'il s'usine.
Il s'agit bien là de la fermeture accélérée d'industries, générant un chômage monstre aux quatre coins de la planète et d'une baisse des salaires occidentaux de même étendue, hormis quelques nations aux rétributions déjà des plus modiques comme en Europe de l'est, et encore, ce qui ne peut pas ne pas s'accompagner d'un ralentissement progressif des échanges commerciaux internationaux, aérien et maritime, et d'une déstabilisation politique croissante des pays;
- Bulle monétaire: non pas par la disparition des quatre monnaies que sont $, £, €, ¥, mais de la simple perte de valeur dû à la dantesque surproduction de ces monnaies, totalement déconnectée d'un quelconque réalisme économique et s'amplifiant au fur et à mesure que ces quatre pays et unions, États-Unis-d'Amérique, Angleterre, Union-Européenne, Japon, se désindustrialisent et s'appauvrissent.
Cette hyper-production monétaire étant dû, à l'origine, pour tenter, dès 2008, de relancer les économies et les industries de ces quatre régions et de sauver des banques qui furent les artisans principaux de cette, déjà, catastrophe économique, avec l'appui aveugle des banques centrales de ces états ainsi que d'un personnel politique incompétent, d'un dogmatisme dangereux, inflexible et extravagant.
Ces deux bulles spéculatives sont intimement liées en raison de frontières depuis longtemps plus que perméables, béantes, entrainant l'accélération de la fuite et/ou de la ruine des entreprises occidentales, de la monté du chômage ou baisse des salaires par cette concurrence des nations à faibles coûts, suivi de la baisse des bénéfices réels de ces entreprises et dès lors, théoriquement, de celles des bourses si elles n'étaient pas soutenues par ce déferlement de monnaie et de l'achat d'actions par les banques centrales.
Il y a un renchérissement de cette hyper-production monétaire versée aux banques, aux bourses et, par delà, aux fonds spéculatifs sous autorité étasunienne: il ne s'agit plus de les sauver mais de retarder le plus longtemps possible leur inévitable banqueroute, conduisant à la ruine universelle mais, surtout, de différer une faillite U.S. déjà effective.
Hyper-production permettant de prêter aux pays de l'U.E., prêts qu'ils remboursent grâce à nos propres impôts versés ainsi, indirectement, à ces banques et fonds spéculateurs sans que les états puissent investir dans quoi que ce soit, ce qui ruine d'autant les économies occidentales.
Nous avons là le plus bel exemple de privatisation de fait des impôts et de la privation du citoyen et de l'état de ses biens puisque, normalement, c'est à la banque centrale de prêter à la patrie.
Ces crédits aux états sont des vols purs et simples!
A ce mécanisme vient se surajouter toutes les autres bulles spéculatives qui, à des degrés divers, noyautent et pourrissent l'ensemble des économies mondialisées dont celles de l'immobilier et du crédit sont les plus visibles, comme en Chine ou en France.
L'apparition d'enjeux géostratégiques:
Ma deuxième erreur est liée à la précédente.
Elle fut de concevoir que les grands enjeux géostratégiques ne deviendraient centraux que quand l'effondrement boursier en en amorcerait le processus.
Or, nous sommes dores et déjà entré dans un mécanisme d'éclatement de bulles spéculatives tel que je l'ai précédemment défini et les événements ukrainiens nous montrent combien ces enjeux prennent de l'importance (étant entendu que dorénavant les enjeux géostratégiques sont essentiellement commandés par des intérêts nationaux et non plus idéologiques).
Ces événements ukrainiens montrent à tous, d’abord et avant tout, les immenses faiblesses occidentales, tant économiques, politiques, gouvernementales, morales que militaires.
Plusieurs observations peuvent être faites, entre-autres:
-la prise de distance progressive de l'Angleterre autant de son allié étasunien que de l'Union-Européenne, sinon son gouvernement n'aurait jamais menacé l'U.E. de faire un référendum pour ou contre la sortie de l'union;
-la distance prise par la Turquie d'avec l'U.E. et les U.S.A. qui la fait se rapprocher de la Russie;
-la puissance montante et maintenant incontournable de ces pays qu'avec condescendance l'Occident nomme les B.R.I.C.s;
-les, pour le moins, déficiences politiques et institutionnelles de l'Union-Européenne, sa gouvernance impossible entre une assemblée sans pouvoir ou en ayant si peu, un conseils européen et des conseils des ministres inutiles en raison du principe d'unanimité rendant de réelles décisions politiques improbables et la commission européenne, le gouvernement de l'union, aux membres choisis pour leurs mollesses et lacunes.
L'ensemble de ces déficiences rendant l'Union-Européenne impossible à gouverner et à réformer, il n'est plus que de la dissoudre..., si elle ne se dissout pas d'elle-même;
-la détestation montante des peuples de l'U.E. pour cette union qui, en vérité, n'a jamais rien pu leur apporter que le contraire de ce qu'elle leur avait promis: de paix elle ne cherche que la guerre, ici contre la Russie (U.E. étant sans arme, sans munition, sans armée), de richesse elle n'a amené que pauvreté, chômage, ruine, déprédation et désolation, de démocratie elle ne fut qu'autocratie, ploutocratie, aristocratie en ne respectant que toujours moins le vote de ses citoyens, d'égalité entre les peuples elle n'est que domination de l'Allemagne et des U.S.A.;
-La totale incroyance de nos édiles pour une quelconque valeur de l'Union-européenne, en cela j'en donne trois exemples:
-Jamais, pendant les jeux olympiques, ne sont décomptés, dans les médiats, les médailles remportées par l'Union-Européenne, jamais aucun athlète ne s'est réclamé de l'union, jamais une personnalité politique de l'U.E. ne s'est, devant les caméra, enorgueillit du résultat de l'ensemble des sportifs européens;
-La météorologie présentée à la télévision ne fait nul part mention, hormis sur france24 d'ambition internationale, du temps qu'il peut faire ne serait-ce que chez nos proches voisins, Belgique, Espagne ou Italie;
-Seules deux élections européennes font cas lors des journaux télévisés, celles d'Angleterre et d'Allemagne, mais quand elles ont lieu aux États-Unis-d'Amérique, le temps d'antenne dépasse, et de loin, ceux des précédentes.
Cela nous montre bien que l'Union-Européenne n'est qu'une farce dont personne n'accorde foi, même aux plus hautes fonctions et qu'elle n'est que la pauvre résultante de la colonisation de l'Ouest-Eurasie par les étasuniens (parler anglais, hormis pour les scientifiques, la langue anglaise étant devenue langue savante, revient de reconnaitre sa position de colonisé);
-les puissances régionales montantes, faisant ou non parti des B.R.I.C.s, comme le Brésil ou l'Afrique-du-Sud, poseront, sous peu, le problème de nombreux conflits potentiels;
-surtout, l'incontournable Russie, détenant des ressources en matière première et en intelligence, ce qui, ironie de l'histoire, la rend centrale en remplacement de U.E.A., elle qui agit avec une grande subtilité et finesse dans sa confrontation ukrainienne avec un gouvernement étasunien ayant perdu toute mesure, esprit et force d'âme et une européenne union ne faisant que suivre les moindre de ses désidératas;
-je me dois de rajouter une rapide note au sujet d'Israël, sujet sensible s'il en est, proche d'une dynamite de l'écrit et de la parole, quand bien même serais-je juif de par ce qu'il en est dit, d'us ashkenaze athée loin de toute religion et tradition, comme Marx, Freud et Einstein.
Cette région a été, depuis toujours, d'un intérêt géostratégique majeur et il serait de l'avantage des israéliens et des palestiniens que, dès que la disparition de l'empire U.S. deviendra d'évidence, un terrain d'entente soit trouvé pour éviter que le conflit israélo-palestinien ne devienne, pour de proches ou lointains voisins, la bonne cause pour occuper une position stratégique de première importance (sans compter que cette situation pourrit chaque jour un peu plus l'ambiance en Europe et en France et je ne veux en aucun cas me retrouver face à des difficultés en raison de causes psycho-anthropologiques profondes et logiques que chacun des belligérants feraient bien de rechercher).
La découverte de gaz et de pétrole au large des côtes Israéliennes et un fonctionnement psychosocial proche de celui des Anglo-saxons pourrait peut-être, aussi, en faire sens.
Fin des Amériques en tant qu'union:
La Disparition des U.S.A. représentera un problème géopolitique essentiellement en Europe, au Canada et, bien entendu, pour les étasuniens, le reste du monde se préparant déjà, parfois contraint et forcé, à cette échéance.
Pour les européens et pas seulement les décideurs, ce sera une réelle catastrophe idéologique, bien pire que ce que put être l'achèvement du communisme et la disparition de l'U.R.S.S..
Bien que certains pays de l'union en viennent à s'écarter de l'empire U.S., en raison de la situation en Ukraine pour l'Allemagne et, dans une moindre mesure, pour la France ou d'une Angleterre, comme je l'ai montré plus haut, qui, comprenant les faiblesses aujourd'hui patentes des U.S.A. et de l'U.E., en est à vouloir reprendre son indépendance, le centre physique et symbolique du néolibéralisme se trouve, dans l'imaginaire euromaniaque, dans les bureaux de la Maison Blanche et le long des allées de Wall Street.
En réalité c'est l'Europe qui est la mère de cette doxa devenue extravagante, c'est l'ordre bourgeois européen, en perdant le contrôle du capitalisme depuis les cent ans nous séparant de la première guerre mondiale et en l'ayant exporté dans les Amériques depuis plus longtemps encore qui a le plus à perdre de cette fin prochaine, parce que cet ordre bourgeois est devenu ce que précédemment il haïssait le plus: d'une avidité et d'une lésinerie au-delà de toute retenue tenant lieu de toute valeur morale et de culture.